Êtes-vous abou Salim ou abou Melhem ? Sound of Music ou Mary Poppins ? Thé ou café ? Kneffé ou madeleines ? Mankouché ou croissant ? Et la liste est longue... À l'heure de la mondialisation, de l'intégration des pays dans tout un système, voire circuit international, l'identité se fond et l'image se dilue. Ne peut-on pas être les deux ? Ne peut-on pas pencher pour l'un et pour l'autre ? Déguster l'un et savourer l'autre ? Réfléchir à l'un et sourire à l'autre ? Aimer à la fois le cinéma de Nadine Labaki et celui de Ghassan Salhab ? Des Hadjithomas/Joreige et de Philippe Aractingi ? Les fusionner dans une simple farandole culturelle, dans un kaléidoscope aux teintes changeantes qui tournoient, rougeoient, s'élargissent avant de diminuer de volume. Résister aux invasions culturelles. Aux invasions barbares !
C'est tout ce Liban panaché qu'on aime. Auquel on est attaché. Tout comme le papa ballon de Chantal Goya. Attention ! Ne lâcher aucun, ne pas laisser s'envoler ni le jaune, ni le bleu, ni même le rouge, le blanc ou le vert. Ce sont toutes les couleurs conjuguées ensemble qui font la merveille d'un tableau. Non chaotique, mais simplement diversifié culturellement. « Suis ton cœur qui insiste/ Ce monde n'est pas le tien, viens/ Bats-toi, signe et persiste. Résiste », chante France Gall. Il suffit donc d'éteindre les lumières, de faire planer le silence, de faire rouler la pellicule et d'écouter les cinéastes parler d'un Liban qui résiste. À toute invasion physique, politique ou culturelle. Un pays dont le cœur, quoique souffrant d'arythmie, est plus que jamais « battant ».
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