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Moyen Orient et Monde - Grand oral

Le mea culpa de Hollande face aux Français « d’en bas »

Le locataire de l'Élysée répond aux questions de quatre citoyens, alors que sa cote de popularité est au plus bas.

François Hollande a répondu en direct à la télévision à quatre Français censés incarner les problèmes brûlants du pays. Photo AFP

Pendant près de deux heures, lors de l'émission « En direct avec les Français », François Hollande, a tenté de relancer un mandat ardu arrivé à mi-chemin.
Le locataire de l'Élysée, d'abord tendu puis plus détendu, s'est de fait livré hier soir à un exercice inédit : répondre en direct à la télévision à quatre Français censés incarner les problèmes brûlants du pays. Quatre profils différents : une senior, chômeuse de Seine-Saint-Denis, une chef d'entreprise pugnace, un jeune homme des quartiers nord de Marseille, une assistante maternelle venue de la campagne ardennaise : telle était l'affiche réunie par la chaîne. Le président s'est montré attentif, courtois, n'interrompant pas ses intervieweurs, les laissant lui couper parfois la parole. Ceci étant, il n'y a pas eu de « moment de vérité » télévisuel crû, âpre, comme avaient pu en connaître jadis Nicolas Sarkozy. Lors de l'émission, les quatre se sont succédé sans heurts. M. Hollande a remercié la patronne de la PME : « Nous avons besoin d'entreprises comme les vôtres », a-t-il déclaré. Joëlle Madiavilla, 60 ans, longs cheveux blond vénitien, a ouvert le ban sur l'emploi des seniors. Sa situation parlait pour elle, à la recherche d'un emploi depuis deux ans, en fin de droits et percevant moins de 500 euros par mois. « Ce qui n'est pas admissible », lui a dit le président.
Hasen Hammou semblait le plus hésitant, avouant « une succession d'échecs ». Ça peut arriver aussi aux hommes politiques, lui a opposé le présentateur Gilles Bouleau. « Même en exercice », a renchéri le chef de l'État. De fait, s'il a reconnu des « erreurs », notamment sur le plan économique, le président a affirmé se « cramponner ». « J'ai le cuir tanné. Depuis 2 ans et demi, je me cramponne », a-t-il lancé, accusé parfois jusque dans son propre camp d'avoir installé un climat prématuré de fin de règne par son absence de résultats face à la crise et le déballage de sa vie privée. Il a réaffirmé du même coup qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat en 2017 si le chômage ne baissait pas d'ici là. En attendant, « je vais pendant les deux ans et demi qui me restent, jusqu'au bout (...), réformer mon pays », a-t-il assuré, alors que sa cote de popularité est tombée à un plancher jamais vu de seulement 12 % d'opinions favorables, selon une enquête publiée hier.

« Pas d'impôts supplémentaires »
En fin de compte, la principale annonce a consisté à assurer aux Français, confrontés à des hausses continues de taxes, qu'il n'y aurait aucun impôt supplémentaire l'an prochain, tout en confirmant la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu. « L'année prochaine, il n'y aura pas d'impôt supplémentaire sur qui que ce soit », a-t-il déclaré, au risque d'être critiqué si, comme pour le chômage, il n'y parvient pas.
François Hollande a fait quelques annonces contre le chômage comme la création de 15 000 emplois d'avenir « verts » supplémentaires à destination des jeunes. De plus, il a évoqué une allocation pour les chômeurs ayant suffisamment cotisé mais n'ayant pas atteint l'âge de la retraite, ainsi que la création d'un contrat aidé pour les chômeurs seniors à qui il manque quelques trimestres de cotisation. Par la suite, le président s'est aussi dit favorable à l'organisation d'un référendum sur l'instauration d'un service civique universel obligatoire pour les jeunes. Interrogé sur sa promesse électorale d'instiller une dose de proportionnelle pour les élections législatives, le président a répondu que cela n'était « pas la priorité » du moment. Concernant Manuel Valls, « il est un bon Premier ministre, il applique la politique que j'ai moi-même fixée pour la nation et nous sommes dans une équipe », a affirmé le président. En fin d'émission, François Hollande a voulu redorer l'image de la France en mentionnant la candidature à l'organisation de l'Exposition universelle de 2025. Il s'est aussi déclaré favorable à l'organisation des Jeux olympiques à Paris en 2024.

(Sources : agences)

Pendant près de deux heures, lors de l'émission « En direct avec les Français », François Hollande, a tenté de relancer un mandat ardu arrivé à mi-chemin.Le locataire de l'Élysée, d'abord tendu puis plus détendu, s'est de fait livré hier soir à un exercice inédit : répondre en direct à la télévision à quatre Français censés incarner les problèmes brûlants du...

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