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À La Une - proche-orient

Netanyahu essaie de rassurer les musulmans exaspérés pour Al-Aqsa

Quelques dizaines d'extrémistes juifs défient les appels à faire retomber la tension.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré jeudi au roi Abdallah II de Jordanie n'avoir aucune intention de modifier les règles qui interdisent aux juifs de prier sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem. AFP PHOTO /GALI TIBBON

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est employé jeudi à désamorcer la colère musulmane autour de l'ultra-sensible esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, au moment où quelques dizaines d'extrémistes juifs défiaient ses appels à faire retomber la tension.

Environ 150 d'entre eux, des jeunes religieux pour la plupart, se sont dirigés en soirée vers la Vieille ville que surplombe l'esplanade pour réclamer non seulement le droit d'y prier, mais aussi de reprendre possession de ce qu'ils appellent le mont du Temple, selon un journaliste de l'AFP.
"Le peuple juif est lié au mont du Temple", a lancé l'ancien député Michael Ben Ari, "Pourquoi nos ancêtres priaient-ils ? Pour les bars de Tel-Aviv, pour la promenade de Haïfa ? Ils priaient pour revenir sur le mont du Temple".

Les extrémistes n'avaient quasiment aucune chance que les policiers les laissent approcher de l'esplanade. Ils se sont donc résignés à achever leur marche auprès du mur des Lamentations, au pied de l'esplanade, mais les policiers ne les ont même pas laissés aller jusque là. Les extrémistes ont dû prier devant le poste contrôlant l'accès au mur.

Dans le climat de crispation auquel Jérusalem-Est est en proie depuis l'été, l'appel à marcher "jusqu'aux portes du mont du Temple" faisait redouter une nouvelle flambée de violences après celle que les mêmes extrémistes avaient provoquée la veille sur l'esplanade et qui s'est ensuite propagée à plusieurs quartiers.

 

"Usurpateurs"
Mais les déclarations incendiaires comme celles de Michael Ben Ari ne peuvent qu'être perçues comme des provocations par les Palestiniens et les musulmans dans leur ensemble. "Les propriétaires légitimes, c'est nous. Eux ne sont que des usurpateurs", a-t-il dit en parlant des Palestiniens, qualifiés de "terroristes".

Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée et occupée par Israël, est en proie depuis l'été à des troubles qui se sont intensifiés ces dernières semaines. Neuf personnes, dont quatre auteurs ou auteurs présumés d'attaques, ont été tués depuis juillet.
L'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, est au cœur des tensions. Les extrémistes juifs indignent les musulmans en réclamant le droit de prier sur l'esplanade qu'ils vénèrent comme le site du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70 et dont l'unique vestige est le mur des Lamentations, en contrebas. Les plus ultras dressent des plans pour le reconstruire.

 

(Lire aussi : Les Palestiniens appelés à défendre la mosquée al-Aqsa)


Les musulmans s'inquiètent du risque que le Premier ministre israélien ne cède à la pression pour donner des gages à l'ultra-droite en vue des élections attendues en 2015. Ils protestent contre les atteintes israéliennes, répétées selon eux, contre le caractère sacré du site, comme l'exceptionnelle fermeture du site la semaine passée. Mercredi, les policiers sont entrés de plusieurs mètres à l'intérieur de la mosquée Al-Aqsa.

La Jordanie, gardienne du site et en tant que telle porte-parole de l'exaspération musulmane, a rappelé son ambassadeur en Israël. L'un des deux seuls pays arabes à avoir conclu un accord de paix avec Israël s'est dit prêt à prendre des mesures.
M. Netanyahu a appelé jeudi le roi Abdallah II de Jordanie. "Je lui ai dit que nous conservions le statu quo sur le mont du Temple et que cela comprenait le rôle traditionnel de la Jordanie, conformément au traité de paix", a dit le Premier ministre israélien.

Les heurts continuent
Selon le palais jordanien, le roi "a rappelé que la Jordanie refusait fermement toute mesure compromettant le caractère sacré du sanctuaire d'Al-Aqsa et le mettant en danger ou modifiant le statu quo". Entériné en 1967, ce statu quo permet aux juifs de visiter l'esplanade sans pouvoir y prier.

Occupation, guerre à Gaza, colonisation, arrestations, brimades, chômage... Une conjonction de facteurs expliquent les crispations qui font craindre une troisième Intifada. Mais l'esplanade des Mosquées représente une véritable "ligne rouge".

Environ 200 Palestiniens ont encore échangé avec les policiers israéliens pétards puissants, pierres, gaz lacrymogènes, grenades assourdissantes et projectiles en caoutchouc dans le camp de réfugiés de Chouafat, selon un photographe de l'AFP.
Des heurts ont également éclaté dans le quartier d'Issaouiya, dont les policiers ont bloqué trois des quatre entrées.

Les forces de sécurité ont entrepris de disposer des blocs de béton pour protéger les arrêts de tramway de nouvelles attaques à la voiture bélier, dont la dernière en date à fait un mort mercredi et dont l'auteur a été abattu.

Depuis une première attaque de la sorte le 22 octobre, "188 personnes, dont 71 mineurs, ont été arrêtés" à Jérusalem-Est, a indiqué la police. Depuis l'été, ce sont près d'un millier de Palestiniens qui ont été interpellés.

 

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