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À La Une - Liban

Militaires enlevés : les familles mettent leurs menaces à exécution

"Il s'agit d'une première mesure d'escalade, vous allez en voir d'autres dans les prochains jours".

Un proche d'un militaire libanais enlevé assis sur le bitume, à Saïfi, pour bloquer la circulation, le 22 octobre 2014. Photo Hassan Assal

Les familles des militaires libanais enlevés depuis début août par des jihadistes à Ersal, dans la Békaa, ont mis mercredi leurs menaces à exécution et bloqué plusieurs routes menant au centre de Beyrouth, paralysant durant une bonne heure la capitale.

Des proches des militaires se sont étendus à même le sol au niveau du quartier de Saïfi, bloquant la circulation dans les deux sens à l'entrée et à la sortie de Beyrouth. De longues files de voitures se sont formées sur l'autoroute menant vers le nord de la capitale. Plusieurs autres routes menant vers le centre-ville ont aussi été coupées à la circulation.

"Il s'agit d'une première mesure d'escalade, vous allez en voir d'autres dans les prochains jours", a déclaré à la chaîne LBCI, un proche d'un militaire enlevé. Certaines femmes en pleurs imploraient les autorités d'"obtenir immédiatement la libération des militaires". L'armée et les Forces de sécurité intérieure (FSI) se sont déployées en force sur les routes bloquées afin d'éviter tout débordement.

Plusieurs semaines durant, les familles avaient bloqué l'axe vital de Dahr el-Baïdar, reliant Beyrouth à l'est du Liban.

Le recours à l'escalade ne fait toutefois pas l'unanimité au sein des représentants des familles des militaires enlevés. De violents échanges verbaux avaient, plus tôt, opposé certaines familles de militaires sur les moyens de recourir à l'escalade, place Riad el-Solh où elles tiennent un sit-in depuis plusieurs jours. Des familles ont voulu brûler des pneus devant le Grand Sérail alors que d'autres ont rejeté cette démarche, qui "porterait préjudice à leur cause".

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, chargé par le gouvernement d'être l'agent de liaison avec les familles, a immédiatement dépêché un officier des FSI sur les lieux, porteur d'un message pour inciter les familles des militaires à rouvrir les routes.

"Ces familles ont des peurs et des craintes. Leur simple souci est de faire parvenir leur cri", a déclaré M. Bou Faour à la presse. "Je leur ai demandé de suspendre leur mouvement et de regagner leurs tentes place Riad el-Solh. Les choses avancent", a-t-il dit en début d'après-midi.

Le député de Zahlé, membre du parti Kataëb, Elie Marouni, s'est, lui, rendu à Saïfi pour soutenir les familles, en leur demandant toutefois de ne pas avoir recours à la fermeture des routes. "Certaines demandes des ravisseurs sont secrètes et font obstruction aux négociations. Nous vous soutenons tous", a-t-il dit.

Devant le refus de rouvrir les routes, M. Bou Faour s'est rendu en personne à Saïfi. Après des négociations avec des proches des militaires, ceux-ci ont accepté de suspendre leur mouvement et les routes ont été rouvertes.

Parallèlement, d'autres familles ont bloqué mercredi l'autoroute de Qalamoun, dans le nord du pays.

Lundi, les familles avaient menacé d'une "journée de colère". Dans un communiqué elles avaient affirmé accorder "48 heures au gouvernement et aux leaders politiques pour agir".
Les proches des militaires avaient également indiqué qu'ils "ne négocieront plus avec les autorités militaires et politiques si des avancées ne sont pas obtenues dans le dossier des détenus".

Une trentaine de militaires sont aux mains des islamistes des groupes de l'Etat Islamique et du Front al-Nosra depuis les affrontements violents de Ersal début août entre la troupe et des extrémistes, venus pour la plupart de Syrie. Trois otages ont été assassinés, dont deux par décapitation. Les jihadistes exigent notamment, pour relâcher leurs otages, le retrait du Hezbollah de Syrie, où il prête main-forte au régime de Assad, et la libération de détenus islamistes des prisons libanaises.

 


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commentaires (2)

Que l'état libère les 400 islamistes en prison et les leur envoi dans le Jurd de Ersal avec interdiction totale de remettre les pieds au Liban sinon ils rejoindrons la prison a nouveau. Nous aurons repris nos militaires et nous nous serons débarrassés de dangereux crétins qui se feront étrillé ou étrillerons d'autres imbéciles heureux comme les moutons du Hezbollah. Avec le temps le Liban se purifiera de tous les sapajous qui désire mourir pour n'importe qui et n'importe quoi autre que le Liban et son peuple.

Pierre Hadjigeorgiou

14 h 54, le 23 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • Que l'état libère les 400 islamistes en prison et les leur envoi dans le Jurd de Ersal avec interdiction totale de remettre les pieds au Liban sinon ils rejoindrons la prison a nouveau. Nous aurons repris nos militaires et nous nous serons débarrassés de dangereux crétins qui se feront étrillé ou étrillerons d'autres imbéciles heureux comme les moutons du Hezbollah. Avec le temps le Liban se purifiera de tous les sapajous qui désire mourir pour n'importe qui et n'importe quoi autre que le Liban et son peuple.

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 54, le 23 octobre 2014

  • On ne peut que soutenir les familles des militaires libanais enlevés depuis début août par des jihadistes à Ersal pour toutes leurs manifestations . Il faut tout essayer pour libérer les soldats .

    Sabbagha Antoine

    16 h 29, le 22 octobre 2014

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