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Liban

Entre consternation des syndicats et menaces des comités de parents

Les enseignants dans la rue, hier, à proximité de la Chambre. Photo Ibrahim Tawil

La déception des syndicats d'enseignants était totale, hier, après le renvoi en commission du projet de loi sur une nouvelle grille des salaires dans le secteur public. Plus que surpris, le président du syndicat des enseignants du privé, Nehmé Mahfoud, et l'habile animateur – et agitateur – du Comité de coordination syndical, Hanna Gharib, ont été consternés par ce report, tant l'espoir était grand de voir la grille enfin votée après trois ans de campagne. Un espoir conforté par un appel à la grève générale dans les écoles privées largement suivi, mais pas totalement.
« Un jour de plus de perdu », pour certains comités de parents, qui paraissent bien décidés à ne plus se laisser prendre en tenaille par les enseignants et la direction des écoles, et qui ont menacé d'appeler à la suspension du paiement des scolarités.
Les enseignants du privé, qui se trouvaient dans la rue pendant la séance parlementaire pour réclamer leurs six échelons, en ont été pour leurs frais. Lot de consolation : le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, venu se mélanger à la foule, leur a assuré qu'il n'y aura pas « des enseignants de première et d'autres de seconde classe ».
Toujours est-il que, le report annoncé, les responsables syndicaux se sont dirigés vers le siège du syndicat des enseignants privés, où une réaction plutôt « froide » a été décidée : suspension de la grève et reprise normale des classes.
M. Mahfoud a néanmoins invité les commissions parlementaires qui doivent revoir le projet de loi à achever leur travail « dans les deux semaines », un délai que les syndicats mettront à profit pour convoquer les assemblées générales régionales et se concerter.
Se voulant rassurant, M. Mahfoud a encouragé hier soir les parents à « inscrire leurs enfants dans les écoles », un appel qui en dit long sur le découragement d'une catégorie de parents aux revenus modestes qui retardent l'inscription de leurs enfants de crainte que l'année ne soit compromise dès son commencement.
Le dirigeant syndical a ajouté qu'il escomptait « une bonne année scolaire », sans se rendre compte de l'énorme contradiction qu'il y a à lancer un tel pronostic, au lendemain d'un appel crispé à la grève générale et de déclarations assurées sur la capacité des enseignants à paralyser l'année scolaire.

Le mensonge de Nehmé Mahfoud
Dans un moment d'irréflexion, M. Mahfoud avait été jusqu'à mentir en affirmant, mardi, que le patriarche maronite était d'accord sur l'octroi aux enseignants du privé des six échelons supplémentaires obtenus par leurs collègues du public, ce que la nouvelle grille des salaires ne prévoit pas.
Cette affirmation lui avait valu une mise au point du siège patriarcal, dont le texte affirmait en substance que la seule instance compétente en la matière était le secrétariat des écoles catholiques ayant à sa tête le P. Boutros Azar ainsi que le vicaire patriarcal en charge du dossier, Mgr Samir Mazloum.
Hier, après avoir rencontré Mgr Mazloum, les représentants des comités de parents dans les écoles catholiques, imités en cela par ceux de quelques écoles orthodoxes, ont annoncé qu'ils sont favorables à une dissociation entre les législations respectives des secteurs public et privé.
Les comités ont par ailleurs dénoncé les propos prêtés par M. Mahfoud au patriarche et affiché leur hostilité à toute augmentation des scolarités. Ils ont même menacé de suspendre le paiement des scolarités si le syndicat des enseignants se hasarde à proclamer la grève ouverte et la fermeture des écoles. Une menace qui pourrait entraîner des difficultés budgétaires pour les écoles privées et que le syndicat des enseignants et le comité de coordination semblent avoir prise au sérieux.

La déception des syndicats d'enseignants était totale, hier, après le renvoi en commission du projet de loi sur une nouvelle grille des salaires dans le secteur public. Plus que surpris, le président du syndicat des enseignants du privé, Nehmé Mahfoud, et l'habile animateur – et agitateur – du Comité de coordination syndical, Hanna Gharib, ont été consternés par ce report, tant...

commentaires (1)

Notre pays n'en est plus un....il est devenu une cour d'école où nos "RESPONSABLES-IRRESPONSABLES" se chamaillent comme des enfants mal éduqués, à longueur d'année...sans jamais obtenir de résultats et solutions à nos nombreux problèmes...! Et, malgré cela, on continue de les garder... pourquoi, dites-moi ??? Irène Saïd

Irene Said

09 h 29, le 02 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Notre pays n'en est plus un....il est devenu une cour d'école où nos "RESPONSABLES-IRRESPONSABLES" se chamaillent comme des enfants mal éduqués, à longueur d'année...sans jamais obtenir de résultats et solutions à nos nombreux problèmes...! Et, malgré cela, on continue de les garder... pourquoi, dites-moi ??? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 29, le 02 octobre 2014

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