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Moyen Orient et Monde - Yémen

Quand les houthis confortent l’influence de l’Iran chiite en terre sunnite

Munis de RPG, les rebelles chiites déambulaient hier dans les rues de Sanaa. Khaled Abdullah/Reuters

L'offensive éclair des rebelles chiites yéménites à Sanaa conforte l'Iran face à l'Arabie saoudite, son rival sunnite, alors que Washington et ses alliés sont occupés par la guerre antijihadiste en Syrie et en Irak, selon des analystes.
Si les liens entre les rebelles chiites d'Ansarullah, dits houthis, et l'Iran demeurent opaques, la conquête dimanche de la capitale du Yémen, frontalier de l'Arabie saoudite, offre incontestablement un cadeau à l'Iran pour élargir sa zone d'influence en mer Rouge et jusqu'au détroit de Bab el-Mandeb. Mettant à profit l'effondrement des institutions de l'État, l'étendue de la corruption et de la pauvreté, et un rejet de l'hégémonie des forces tribales traditionnelles, le jeune chef d'Ansarullah, Abdel Malak al-Houthi, a réussi à s'imposer comme un acteur de premier plan en renforçant son emprise sur la capitale ces derniers jours. Mais M. Houthi est soupçonné de servir les ambitions régionales de l'Iran, une accusation formulée publiquement par le président Abd Rabbo Mansour Hadi qui a dénoncé « un complot » de forces locales et étrangères pour expliquer la conquête de Sanaa. « En contrôlant Bab el-Mandeb et le détroit d'Ormuz, on n'a plus besoin de bombe atomique », a-t-il encore dit dans une récente déclaration au quotidien al-Hayat, alors que l'Iran est soupçonné par les puissances occidentales de chercher à obtenir l'arme nucléaire.

 

(Lire aussi : Qui sont les rebelles houthis de Saada à Sanaa ?)

 

« Des adversaires acharnés »
Ce développement a coïncidé avec l'intensification de la guerre contre les jihadistes du groupe État islamique en Irak et en Syrie, menée par les États-Unis et leurs alliés arabes du Golfe pour qui la lutte contre les groupes pro-iraniens ne semble plus constituer une priorité. Ibrahim Sharqieh, analyste de Brookings Doha, explique que « les Américains ont choisi de laisser s'élargir l'influence de l'Iran au Yémen », notamment en raison de « l'attachement de Washington à son approche traditionnelle, donnant la priorité à la lutte antiterroriste ».
Les États-Unis, pour aider les autorités yéménites à lutter contre el-Qaëda qui est fortement implanté dans le pays, lancent régulièrement des raids à l'aide de drones contre les positions du groupe. Or, note M. Sharqieh, les houthis et l'Iran sont, eux aussi, « des adversaires acharnés » d'el-Qaëïda au Yémen. « Et l'arrivée des houthis au pouvoir, même s'ils continuent à répéter leur slogan "Mort à l'Amérique", est mieux perçue par les États-Unis qu'une influence croissante d'el-Qaëda », selon lui.
L'analyste Neil Partrick, spécialiste des affaires du Golfe, note pour sa part que l'Iran voit en Ansarullah « un moyen d'exercer des pressions sur l'Arabie saoudite et d'en faire un levier (de sa politique) régionale ». Mais les rebelles chiites n'auraient pas réussi leur offensive sans la complicité, voire une coopération, d'un autre acteur de taille, l'ex-président Ali Abdallah Saleh, poussé au départ en février 2012 après 33 ans passés au pouvoir, selon des analystes.

Saleh, le fin tacticien
Ce fin tacticien a fait en sorte que ses partisans se joignent aux rebelles chiites dans leur mouvement de contestation, lancé le 18 août et qui a conduit à la prise de Sanaa. Cette conquête, réalisée sans aucune résistance des forces gouvernementales, pourrait être exploitée par M. Saleh pour marquer son retour dans les affaires de l'État. « Il est largement admis que l'alliance (de Saleh) avec les houthis était la clé du succès de l'offensive » à Sanaa, estime M. Sharqieh.
L'ancien président, lui-même un chiite, « se coordonne avec les houthis apparemment depuis un certain temps et il s'est récemment vanté de cette alliance », souligne également Neil Partrick. Il rappelle par ailleurs que « Saleh maintient des contacts avec l'Arabie saoudite et, à travers son fils Ahmad, avec les Émirats » arabes unis où ce dernier est ambassadeur du Yémen.
Reste à savoir si l'Arabie saoudite pourra accepter la nouvelle donne au Yémen ou soutiendra davantage les rivaux des houthis, les partisans du parti islamiste sunnite al-Islah, lequel appartient à la confrérie des Frères musulmans, désormais dans le viseur de Riyad et d'Abou Dhabi.

 

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commentaires (1)

Les binsaouds font une fois de plus la preuve de leur incompetence notoire a avoir voulu trop compter sur les occicons qui les balancent a la 1ere occase . J'ai bien lu que les us preferent collaborer avec ds gens qui scandent morts a l'amerique tous les jours plutot que de continuer a se coltiner des ignorants comme amis ...regardons la suite ...

FRIK-A-FRAK

17 h 29, le 25 septembre 2014

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Commentaires (1)

  • Les binsaouds font une fois de plus la preuve de leur incompetence notoire a avoir voulu trop compter sur les occicons qui les balancent a la 1ere occase . J'ai bien lu que les us preferent collaborer avec ds gens qui scandent morts a l'amerique tous les jours plutot que de continuer a se coltiner des ignorants comme amis ...regardons la suite ...

    FRIK-A-FRAK

    17 h 29, le 25 septembre 2014

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