Le siège des Nations unies à New York. Photo Onu
Le bâtiment de l'Onu à New York vient de faire peau neuve pour accueillir les dirigeants de la planète pour lesquels d'importants dispositifs sécuritaires ont été mis en place. « Plus de 140 chefs d'État et de gouvernement seront présents. Les dirigeants de la société civile, des chefs et autres personnalités mondiales influentes » participeront au débat général de la 69e session de l'Assemblée générale de l'Onu, qui a démarré ses travaux le 16 septembre sous la présidence du juriste, parlementaire et homme d'affaires ougandais Sam Kahamba Kutesa, qui, depuis 2005, occupe le poste de ministre des Affaires étrangères de l'Ouganda. L'ouverture du débat général de haut niveau est prévue le 24 septembre.
« Le monde est confronté à de multiples crises. Chacune a sa propre dynamique et exige sa propre approche. Mais toutes ont connu des attaques atroces contre des civils, y compris les enfants. Toutes ont des dimensions sectaires, ethniques ou tribales dangereuses. Et beaucoup ont vu de profondes divisions au sein de la communauté internationale elle-même », a lindiqué le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, lors de la conférence de presse tenue mardi au Palais de Verre. « Ensemble, nous allons aborder la violence horrible en Syrie et en Irak, où les défaillances dans la gouvernance du conflit ont fourni un terreau fertile aux groupes extrémistes. Je salue le consensus international croissant d'agir contre cette grave menace pour la paix et à la sécurité mondiale et régionale », a-t-il lancé.
Mobilisation internationale
Un ambitieux programme mondial sur les priorités politiques, économiques, et sociales seront au menu de cette session. La mobilisation pour la lutte contre la menace de l'État islamique (EI, ex-Daech) que le département d'État américain « prend très au sérieux » ; l'Iran et les « efforts pour s'assurer que ce pays n'acquiert pas une arme nucléaire », avec les réunions qui reprendront la semaine prochaine sous la direction de la haute représentante de l'Union européenne Cathy Ashton et les pays membres du P5+1 ; la coordination de l'aide humanitaire, la « volatile » question de l'Ukraine, la Libye où « l'ordre s'effondre », la « terrible » menace du virus Ebola, « cause de préoccupation majeure en Afrique de l'Ouest et au-delà », le Moyen-Orient et le conflit de Gaza, le changement climatique, ainsi que la défense de la société civile, les droits humains, la démocratie, la liberté de la presse, la pleine participation des femmes domineront cette année la 69e session de l'Assemblée générale. « Le principe selon lequel aucune tentative ne devrait être faite pour modifier les frontières internationales par des agressions externes sous-tend vraiment tous les pays qui se retrouveront à l'Assemblée générale de l'Onu », a souligné la porte-parole du département d'État, Marie Harf, lors d'une vidéoconférence tenue lundi au New York Foreign Press Center.
Obama au Conseil de sécurité le 25 septembre
Un débat de haut niveau sur « les menaces sur la paix et la sécurité internationales causées par les actes terroristes » est prévu le 25 septembre au Conseil de sécurité, auquel participeront plusieurs chefs d'État et de gouvernement, ainsi que le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. Il sera présidé et mené par le président américain Barack Obama. Cette réunion soulèvera la question de la montée en puissance de l'EI, et aussi le phénomène nouveau des combattants étrangers qui participent à des conflits hors de leur pays, qui « reviennent ensuite dans leur pays d'origine, apportant ainsi l'insécurité avec eux », comme l'a suggéré la représentante des États-Unis auprès de l'Onu, Mme Samantha Power. « Il est évident que les gouvernements nationaux doivent faire plus sur ce qui est devenu un phénomène mondial », a-t-elle déclaré tout en assurant que des discussions sont en cours sur un projet de résolution dont l'objectif est de renforcer la coopération dans le domaine de la prévention de la circulation « des combattants internationaux » et de la lutte contre la progression de l'extrémisme violent.
Par ailleurs, « le secrétaire d'État américain, John Kerry, se rendra à New York le 19 septembre pour présider un débat ministériel du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'Irak dans le cadre de la présidence américaine du Conseil de sécurité du mois de septembre. Cette session fournira une plate-forme pour la communauté internationale pour souligner son soutien au nouveau gouvernement d'Irak, car elle répond aux menaces de l'EI et la situation humanitaire, » a indiqué Marie Harf.
Leonardo DiCaprio nouveau messager de la paix
Un important sommet sur le changement climatique précédera l'ouverture du débat général, le mardi 23 septembre. Ce sommet, qui réunira les dirigeants de la planète ainsi qu'une forte participation des dirigeants du monde des affaires, de la finance et de la société civile, sera présidé par Ban Ki-moon. L'acteur américain Leonoardo DiCaprio « qui a une voix crédible du mouvement environnementaliste et dispose d'une plate-forme considérable pour se faire entendre », nommé mardi par M. Ban messager de la paix sur la question des changements climatiques, y prendra part.
« Le sommet sur le climat que je vais réunir dans une semaine a deux objectifs : mobiliser la volonté politique pour un accord climatique universel et significatif l'année prochaine à Paris ; et le second pour générer des mesures ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience », a estimé M. Ban.
Deux festivals
Enfin, la semaine s'ouvre et se clôture sur deux rassemblements publics « remarquables dans les rues de la ville hôte de l'Onu, New York », qui auront lieu le dimanche 21 septembre avec la « Marche populaire climatique », et samedi 27 septembre avec le Festival de « Global Citizen » à Central Park. « Je vais exprimer ma solidarité avec les participants en faveur de l'action climatique. Nous sommes à leur côté pour les soutenir sur cette question-clé pour notre avenir commun. Je vais aussi prendre part au festival Global Citizen à Central Park pour remercier les milliers de jeunes de nous aider à lutter contre la faim, à protéger la planète et à promouvoir les droits des femmes et des filles », a déclaré M. Ban. « En cette période de crise, les deux prochaines semaines mettront encore en évidence le rôle indispensable des Nations unies dans la lutte contre les menaces mondiales et saisir les opportunités de progrès commun », a conclu le secrétaire général de l'Onu.