Près de Damas, au moins 42 personnes, dont sept enfants et deux femmes, ont été tuées jeudi dans des raids du régime sur Douma. Badra Mamet/Reuters
Les rebelles syriens et les jihadistes de l'État islamique (EI) ont enterré hier la hache de guerre au sud de Damas au terme d'un accord, le premier du genre depuis le déclenchement des hostilités entre eux au début de l'année, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les insurgés, islamistes ou modérés, ont conclu un cessez-le-feu à Hajar al-Aswad, dans la banlieue sud de la capitale, où les deux adversaires sont présents, explique l'ONG. Selon les termes de l'accord, « les deux parties respectent une trêve jusqu'à ce qu'une solution définitive soit trouvée et elles promettent de ne pas s'attaquer car elles considèrent que le principal ennemi est le régime noussaïri », terme péjoratif pour désigner les alaouites.
Pendant ce temps, les troupes du régime syrien avançaient dans la province centrale de Hama, en prenant hier le village de Hilfaya après des combats avec les insurgés et des bombardements violents.
L'armée syrienne a annoncé dans un communiqué le contrôle de la localité avec l'aide des supplétifs des Forces de la défense nationale, milice prorégime. Le contrôle de Hilfaya survient après celui de plusieurs villages dans cette région où l'armée a tué un grand nombre de « terroristes », des non-Syriens pour la plupart, précise l'armée.
La reprise de Hilfaya a eu lieu après « une semaine de combats et de violents bombardements » menés par les forces gouvernementales dirigées par l'officier Souheil al-Hassan, surnommé « le Tigre », a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, Rami Abdel Rahmane. Des combattants iraniens ont aidé les troupes syriennes dans les affrontements, a-t-il précisé.
M. Abdel Rahmane avait déjà fait état en début de semaine de la reprise aux rebelles de plusieurs villages, entre leurs mains depuis juillet, aux alentours de l'aéroport de Hama, à partir duquel l'armée menait des raids. « Un accord est intervenu à Hilfaya entre l'armée et les notables de cette localité au terme duquel des habitants armés s'y sont déployés », a indiqué M. Abdel Rahmane. Les combattants rebelles, dont ceux du Front al-Nosra, s'en sont retirés, a-t-il ajouté.
Nouveau bilan
Près de Damas, au moins 42 personnes, dont sept enfants et deux femmes, ont été tuées jeudi dans des raids du régime sur Douma, une ville tenue par les rebelles, selon un nouveau bilan fourni hier par l'OSDH. Un précédent bilan faisait état de 17 morts. Douma, située à 15 km au nord-est de la capitale, est assiégée par l'armée depuis plus d'un an. Parmi les victimes figure un nombre indéterminé de rebelles, a ajouté l'ONG, en faisant état d'un « grand nombre de blessés ».
Des militants antirégime ont diffusé sur YouTube des vidéos montrant selon eux l'impact des raids sur la ville. On y voit des personnes transportant des cadavres dont un carbonisé au milieu de scènes de panique, alors que des pompiers tentent d'éteindre le feu provoqué par les explosions dans des immeubles.
Par ailleurs, le Qatar a annoncé hier avoir joué un rôle de médiateur dans la libération en Syrie des 45 Casques bleus fidjiens, enlevés le 28 août par le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda – une médiation conduite à la demande du gouvernement des Fidji, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Sur un autre plan, les États-Unis vont verser 500 millions de dollars supplémentaires d'aide humanitaire destinée aux victimes du conflit en Syrie, portant leur assistance totale à 2,9 milliards de dollars depuis 2011, a annoncé le département d'État hier.
(Sources : agences)
ENFIN, IL ÉTAIT PLUS QUE TEMPS ! N'CHALLÂH !
18 h 19, le 15 septembre 2014