Une marche pacifique a été organisée hier en fin d'après-midi, vers 18 heures, dans le centre-ville de Beyrouth, pour protester contre le projet de prorogation du mandat du Parlement. Près de 500 jeunes qui revendiquaient leur droit à l'exercice démocratique ont participé à la manifestation.
De la route qui relie le ministère de l'Intérieur à la place Riad el-Solh, les activistes scandaient à l'unisson des slogans qui dénonçaient une « dictature libanaise consensuelle ». Ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des messages adressés directement aux parlementaires : « Rentrez chez vous », « Nous vous avons élu, votre mandat reste notre choix », « Non à la prolongation ». D'autres affichaient aussi un appel à l'élection d'un président de la République.
La voix des étudiants venus de différentes universités libanaises a particulièrement marqué cette manifestation. Ils étaient plus de 200 à représenter « Le club laïc de l'AUB », « Le mouvement alternatif des étudiants de la LAU » et « Le club laïc de l'USJ ». Ces clubs indépendants ont mobilisé les étudiants dans la lutte pour leur principal droit démocratique, à savoir leur droit à profiter d'un renouvellement démocratique du pouvoir.
Selon Jean Kassir, ex-président du « club laïc de l'AUB », « il est tout à fait normal que les étudiants bougent, parce que l'appel à l'organisation des élections parlementaires correspond à nos idéaux ». Avec pragmatisme, il confie que cette action est une forme de résistance, qui, « aussi idéaliste soit-elle, a une portée beaucoup plus réaliste et effective que tous les discours politiques en faveur d'un renouvellement du mandat » parlementaire.
Hassan Harb, activiste du « mouvement alternatif des étudiants de la LAU », souligne le caractère symbolique du mouvement organisé en faveur d'élections qui dans un « système électoral en panne ne permettent que le renouvellement du pouvoir ». Sur ce point, Hassan Harb rejoint les ONG présentes dans cette manifestation, telles que « l'Association libanaise pour les élections démocratiques » (Lade) et « Men Ajel al-Joumhouria » (En faveur de la République ), qui considèrent l'autoprolongation du mandat des parlementaires comme « un acte anticonstitutionnel, une occupation. »
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