Les États-Unis ont commencé leurs vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie pour localiser les positions des jihadistes de l'État islamique (EI), mais assurent refuser toute coordination avec Damas contre leur ennemi commun.
Plusieurs sources ont affirmé que des appareils étrangers avaient été vus survoler la Syrie, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) assurant que des « avions de reconnaissance non syriens » avaient survolé lundi l'est du pays puis transmis les informations récoltées sur les positions de l'EI « au gouvernement syrien via Bagdad et Moscou ». Cette surveillance pourrait être un signe précurseur à de possibles frappes américaines contre les jihadistes, identiques à celles qui ont lieu dans le nord de l'Irak depuis le 8 août contre l'EI. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, a néanmoins précisé que le président Barack Obama « n'a(vait) pas (encore) pris de décision » concernant de telles frappes.
Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Moallem, avait d'ailleurs déclaré lundi que son pays était prêt à coopérer avec la communauté internationale, y compris avec Washington, pour lutter contre les jihadistes, mais que toute frappe en Syrie devait se faire en coopération avec Damas, sous peine d'être considérée comme une « agression ». Cependant, la Maison-Blanche a exclu hier toute coordination avec le régime de Bachar el-Assad dans ce domaine.
Inquiétude occidentale et syrienne
Les avancées de l'EI tant en Irak qu'en Syrie, où ils contrôlent de larges pans du territoire comme la totalité de la province syrienne de Raqqa, inquiètent énormément les pays occidentaux ainsi que le régime syrien. Ainsi l'armée de l'air syrienne a effectué hier des raids visant des positions des jihadistes dans la province voisine de Deir ez-Zor, a indiqué l'OSDH. « C'est la première fois depuis que l'EI a pris le contrôle de la quasi-totalité de la province (...) que les chasseurs-bombardiers effectuent des raids aussi massifs et précis contre des postes et des barrages de l'EI dans la région », a affirmé l'ONG, faisant état de douze raids. Selon l'agence officielle Sana, « des forces de l'armée syrienne ont visé et totalement détruit des positions, des caches et des dépôts d'armes et des munitions » de l'EI. « Elles ont visé des groupements de terroristes (...) dans plusieurs régions à l'est de Deir ez-Zor, tuant un grand nombre d'entre eux », a-t-elle ajouté.
Et de l'autre côté de la frontière, les forces kurdes et irakiennes, qui collaborent contre les jihadistes depuis début août, ont gagné du terrain contre l'EI. Elles ont notamment réussi lundi à reprendre trois villages au nord-est de Bagdad, dans la province de Diyala, ainsi que l'une des routes principales contrôlées par l'EI. Elles sont aussi parvenues à repousser deux assauts sur la ville chiite de Touz Khourmatou, à 175 km au nord de Bagdad. L'aviation irakienne a également pilonné hier les jihadistes qui assiègent depuis plus de deux mois la ville turcomane chiite d'Amerli, au nord de Bagdad, dont les habitants manquent d'eau, de vivres et risquent d'être massacrés, a annoncé le colonel Moustafa al-Bayati. Au total, neuf raids aériens ont visé l'EI, a-t-il précisé.
(Lire aussi : La bataille d’Alep décryptée)
« Effort international »
Toujours en Irak, les attentats meurtriers se sont multipliés ces derniers jours, visant notamment des mosquées. Hier matin, au moins 15 personnes ont encore été tuées dans l'explosion d'une voiture piégée au milieu d'un carrefour bondé dans l'est de Bagdad, selon des responsables.
Dans ce contexte tendu, sept pays – l'Albanie, le Canada, la Croatie, le Danemark, l'Italie, la France et le Royaume-Uni – en plus des États-Unis et du gouvernement irakien se sont engagés à fournir des armes aux forces kurdes pour lutter contre l'EI, a annoncé hier le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, soulignant que davantage de pays devraient s'ajouter à cette liste « dans les prochains jours ».
L'Iran fournit des armes aux Kurdes
Lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, en visite de deux jours en Irak, le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani a affirmé hier pour sa part que l'Iran avait été le premier pays à fournir des armes à ses combattants aux prises avec l'EI. Pour l'Iran, aider les peshmergas est une démarche stratégique, car ces derniers contrôlent une partie des régions irakiennes longeant la frontière iranienne. M. Zarif a néanmoins réaffirmé qu'aucun soldat iranien n'était présent en Irak en dépit des conseils que l'Iran reconnaît fournir au gouvernement et aux Kurdes irakiens.
Quant au Conseil des droits de l'homme de l'Onu, il tiendra une réunion spéciale sur l'Irak lundi 1er septembre à Genève, a annoncé hier un porte-parole de l'institution. À l'ordre du jour de cette réunion figure « la situation des droits de l'homme en Irak à la lumière des exactions commises par l'État islamique en Irak et au Levant, et par des groupes associés ». La demande a reçu le soutien pour cette réunion sur l'Irak de 29 pays membres du Conseil, parmi lesquels figurent la France, les États-Unis, l'Allemagne et l'Arabie saoudite.
Repères
Qui contrôle quoi en Syrie ? La réponse cartographiée
Tout ce qu'il faut savoir sur l'Etat Islamique
Abou Bakr al-Baghdadi, entre la barbarie de ses actions et l'ubiquité de ses silences
LE MOUMANE3 MOUALLEM A MENACÉ LES AVIONS AMÉRICAINS DE REPRÉSAILLES SYRIENNES... QUE DE RIRES ! LES AVIONS ISRAÉLIENS VIOLENT À TOUT MOMENT L'ESPACE AÉRIEN SYRIEN ET BOMBARDENT SUR ET PRÈS DE DAMAS !!! MOOOOOOOO... YIA... MOUMANE3 ???? MOOOOOO ?
14 h 09, le 27 août 2014