Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

Initiatives politico-diplomatiques à l’ombre du compromis régional

Une source diplomatique révèle que les démarches entreprises ces jours-ci par le chef du PSP, Walid Joumblatt, en direction d'abord des leaders maronites, puis probablement des responsables musulmans, pour sortir de l'impasse présidentielle et parvenir à un compromis, coïncident avec des contacts entrepris à cette même fin par un certain nombre de diplomates accrédités au Liban en direction de l'Arabie saoudite et de l'Iran.
Ces contacts sont tout à fait similaires à ceux qui avaient été effectués auprès de ces deux puissances régionales avant la formation du gouvernement Salam.
Les ambassadeurs des cinq Grands sont impliqués dans ces démarches, tout comme le représentant du secrétaire général de l'Onu au Liban, Derek Plumbly, qui mène actuellement des contacts avec les dirigeants iraniens après avoir visité le royaume saoudien.


Quant à M. Joumblatt, qui fonde son initiative sur l'idée que la présidentielle n'est pas uniquement l'affaire des chrétiens et que la vacance de la présidence se répercute négativement sur l'ensemble des Libanais, il doit poursuivre sa tournée sur les chefs politiques chrétiens.
Le chef du PSP devait rencontrer il y a quelques jours déjà notamment le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et l'ancien président Amine Gemayel. Mais il a dû reporter ces visites à une date ultérieure, à son retour d'un voyage à l'étranger qu'il doit effectuer dans l'immédiat pour des « raisons urgentes » et qui devrait durer une semaine, dit-on dans son entourage, sans plus de précisions.
Après ces rencontres, M. Joumblatt devra rencontrer le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à la suite du retour de ce dernier de la visite qu'il doit effectuer à la fin de cette semaine au Vatican.


Parallèlement, et comme le souligne un diplomate libanais bien au fait de la situation régionale, les perspectives de compromis politique qui se dessinent dans la région, essentiellement en Irak, permettraient aux puissances de trouver une issue à la crise présidentielle du Liban, à présent que les Libanais ont échoué à trouver un accord entre eux pour libaniser cette échéance, un échec imputable en premier lieu aux leaderships chrétiens.


Face à cette impuissance, le chef de l'Église maronite ne cache pas son irritation grandissante, mais sans grands résultats jusqu'ici. Des visiteurs de Dimane affirment par exemple que le patriarche a proposé à M. Joumblatt un scénario en vertu duquel son candidat à la présidence, le député Henri Hélou, ainsi que M. Geagea prendraient l'initiative de retirer leur candidature pour ouvrir la voie à un accord de compromis, ce qui devrait normalement constituer une pression sur le chef du CPL, le général Michel Aoun, afin que lui-même accepte de ne plus être candidat et de se transformer en électeur.
Le chef des FL a déjà fait part de sa disposition à se retirer de la course et M. Joumblatt a fait savoir au patriarche que M. Hélou adopterait la même démarche. Mais tout cela n'a nullement entamé jusqu'ici la détermination du général Aoun de rester un candidat potentiel et il paraît que le chef du CPL attend toujours le moment qu'il jugera opportun pour officialiser sa candidature, à en croire des sources du 8 Mars.
D'autres scénarios sont envisagés, comme par exemple une démission collective des 64 députés chrétiens, mais le patriarche reste intraitable sur un point : la priorité doit rester à la présidentielle. De ce fait, des observateurs pensent que Mgr Raï pourrait à un moment donné se joindre à l'initiative de M. Joumblatt pour en devenir le partenaire.


En attendant, des visiteurs de Dimane affirment que le patriarche s'en ira à Rome et en reviendra avec dans ses bagages quelques noms de présidentiables pour en discuter avec ses interlocuteurs au Saint-Siège. Il s'agit bien entendu d'une liste de présidentiables de compromis non affiliés au 14 et au 8 Mars, à présent que de plus en plus d'acteurs politiques ont compris que les chances des chefs de file maronites d'accéder à la présidence sont nulles.

 

Lire aussi

Une conjonction favorable à l'élection présidentielle se dessine

Les chrétiens appelés à faire leur autocritique, le commentaire d'Emile Khoury

Les détails de la bataille de Ersal, selon une source militaire, l'éclairage de Scarlett Haddad

Une source diplomatique révèle que les démarches entreprises ces jours-ci par le chef du PSP, Walid Joumblatt, en direction d'abord des leaders maronites, puis probablement des responsables musulmans, pour sortir de l'impasse présidentielle et parvenir à un compromis, coïncident avec des contacts entrepris à cette même fin par un certain nombre de diplomates accrédités au Liban en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut