« Le takfirisme et le terrorisme n’ont pas de religion », affirme la Jamaa chez Siniora

Le chef du bloc du Futur, le député et ancien Premier ministre Fouad Siniora, a reçu hier à Saïda une délégation du directoire de la Jamaa islamiya au Liban-Sud, formée du responsable du bureau politique du mouvement, Bassam Hammoud, et de MM. Ahmad Jardali et Hassan Abou Zeid.
L'entretien a porté sur les différents dossiers politiques ainsi que sur la situation de Saïda aux plans politique, sécuritaire et du développement.
« Les craintes sécuritaires ont pris une partie importante de la discussion, surtout à l'ombre du discours sur Daech, le terrorisme et les takfiristes, qui prend de plus en plus d'importance », a indiqué M. Hammoud à l'issue de la réunion.
« Nous insistons sur le fait que le terrorisme et le takfirisme n'ont aucune religion. Nous les rejetons d'où qu'ils proviennent. Toutes les actions et tous les comportements qui portent atteinte à la dignité de l'homme et aux civils, quelle que soit leur forme, sont condamnés, qu'ils viennent de ce qui s'appelle Daech ou d'autres groupes », a-t-il poursuivi.
« Nous demandons en toute transparence : le crime qui a eu lieu en Irak, à Diyala, et qui a fait plus de 100 martyrs parmi les gens qui priaient a-t-il été commis par un criminel takfiriste terroriste extrémiste ou non ? Ou bien ceux qui ont été tués n'ont pas de pleureurs et, partant, personne ne parle de l'oppression dont ils ont été victimes ? Jusqu'à présent, nous n'avons entendu aucune condamnation, même timide, de la part de ceux qui prétendent être les partisans de l'unité, et les adversaires de l'extrémisme et du terrorisme », a ajouté M. Hammoud.
« Le crime, le criminel, le takfirisme sont un. C'est pourquoi nous exprimons une nouvelle fois notre rejet de tous les moyens takfiristes et terroristes quelle que soit la partie qui en est l'auteure. Les auteurs des slogans et de la surenchère doivent être justes envers eux-mêmes et envers les autres, ne serait-ce qu'une fois », a-t-il noté.
M. Hammoud a réitéré son « attachement au projet de l'État juste, et du projet de l'édification des institutions, de la dignité de l'homme, des institutions et de la légalité, la seule concernée par la sécurité au Liban ».
Il a enfin prôné un retour à « une réorganisation de la vie politique fondée sur trois piliers : la nécessité de tenir dans les plus brefs délais l'élection présidentielle et les autres échéances constitutionnelles ;
le retrait du Hezbollah des affaires syriennes internes, le retour au principe de distanciation vis-à-vis des événements en Syrie et la fermeture des frontières dans les deux sens sauf dans les cas humanitaires ;
et l'étude de la situation économique et sociale des citoyens pour retourner à une situation de stabilité, dans la mesure où nous savons que la situation sociale est l'élément fondamental pour la sécurité ».