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Culture - Beirut Holidays

Elissa, éternellement amoureuse et inlassablement adorée

La « reine des ventes », Elissa, a offert en donation les gains de sa soirée à l'armée, lors d'un concert marqué par ses chansons poignantes et par l'amour de ses fans.

Elissa, indétrônable au classement des stars de la chanson arabe.

Il règne une effervescence particulière à chaque concert d'Elissa aux Beirut Holidays, une sorte de bouillonnement indescriptible, d'agitation joyeuse et curieuse que l'on ne retrouve pas les autres soirs du festival. Serait-ce dû à la foule de fans venus tous assister au concert unique que la star libanaise donne annuellement depuis plus de trois ans ? Ou bien à l'afflux insolite de journalistes et photographes guettant tous l'apparition sur scène de la « reine des sentiments », comme se plaisent à l'appeler ses fans disséminés par millions dans le monde arabe ? Ou serait-ce en raison de la présence de responsables haut placés aux premiers rangs, dont l'ambassadeur britannique Tom Fletcher qui a fait le déplacement cette année ?


Peu importe. Toujours est-il que le résultat est chaque année une pure merveille et qu'il n'y avait pas une chaise vide, jeudi, sur les gradins de la façade maritime de Beyrouth, qui accueille cette année la troisième édition du festival produit par 2U2C, StarSystem et Production Factory. De quoi faire profiter au maximum l'armée libanaise à qui Elissa a exceptionnellement choisi d'offrir cette année l'intégralité des gains de sa soirée. Et c'est d'ailleurs sur la chanson de Fayrouz Aa Esmak Ghannayt, dédiée au Liban, qu'Elissa a lancé son concert, son apparition sur scène agitant une horde de photographes ne voulant rien rater de son arrivée.


« J'ai toujours espéré que ce concert donné à Beyrouth annuellement soit célébré dans des circonstances politiques et sécuritaires normales et qu'il ne soit pas une preuve que nous sommes un peuple qui aime vivre, mais ça n'a jamais été le cas », a souligné la chanteuse, vêtue d'un overall bordeaux aux éclats beiges et connue pour ses positions politiques franches et affichées. « Je n'ai pas du tout envie que le sang de nos jeunes martyrs ait coulé en vain. J'aimerais contribuer à mon tour à la préservation de la beauté de mon pays », a ajouté Elissa avant d'enchaîner avec Helwa Ya Baladi, un tube de Dalida repris sur son plus récent album Halet Hob, dans les bacs depuis un mois et qui a déjà battu tous les records de vente, se classant numéro un dans les pays du monde arabe. Cinq jours seulement après sa sortie, le premier stock de l'album était déjà épuisé chez les vendeurs de disques en Égypte.

 

15 ans de carrière et un parcours sans faute
Cela fait déjà quelques années qu'Elissa est indétrônable au classement des stars qui dominent le marché de la chanson arabe. Véritable reine des ventes et égérie de plusieurs marques de luxe, elle a vendu en 15 ans de carrière plus de 10 millions d'albums. Chanteuse découverte en 1992 par le télé-crochet Studio el-Fann, devenue vedette primée internationalement après une série de neuf albums qui marquent un parcours sans faute entre 1999 et 2014, elle est surtout reconnue pour son timbre de voix clair et duveté, qui véhicule souvent des ballades lyriques amoureuses à fleur de peau en dialectes égyptien et libanais et qui a ravivé en quelque sorte la chanson libanaise classique.


C'est d'ailleurs un tube typique de la chanson libanaise, Khedni Maak de Salwa el-Katrib, qu'Elissa reprend en toute nostalgie sur la scène de Beirut Holidays, sans oublier les titres de son nouvel opus, Hob Kol Hayati et Add el-Ayam, ainsi que le tube qui l'a boostée au rang de star, du jour au lendemain, en 2002, Aychalak. L'artiste conclut ensuite la première partie du concert avec son hit As'ad Wahda et un autre magnifique tube de Fayrouz, Raj'in Ya Hawa, avant de laisser la scène au DJ et compositeur Osane pendant quelques minutes le temps d'un entracte.


Dans sa robe noire, Elissa se promène alors heureuse sur scène et salue les invités des premiers rangs comme si elle les recevait à la maison, esquissant un pas de danse de temps à autre, ou appelant le public à le faire. « J'ai l'impression de danser plus que de chanter. C'est que je suis tellement heureuse d'être avec vous », confie-t-elle en riant, avant d'annoncer la chanson Law, générique du feuilleton portant le même nom, déclenchant une salve d'applaudissements et les cris des fans.


La chanteuse interprète alors le titre écrit et composé par Marwan Khoury et qui a connu un succès fou lors du mois de ramadan, révélant un nouveau couplet jusque-là inédit. Suivent alors Law Fiyi, Abali Habibi, Halet Hob (à la demande du public) et Ya Mrayti (Oh mon miroir), véritable bijou poétique paru sur son dernier album et applaudi chaleureusement, avant que la star ne s'attaque avec assurance et beauté à un registre plus ancien et plus « tarab ». Elissa chante alors Awel Marra, titre jovial de Abdel Halim Hafez sorti en 1955 et qu'elle s'est récemment réappropriée, animant le public au son des percussions orientales, et clôturant la soirée avec Nassam Alayna el-Hawa de Fayrouz et Mali et Lola el-Malama de Warda. Embrassant le drapeau libanais et faisant le souhait d'un avenir radieux pour le pays du Cèdre, la star quitte alors la scène sous les appels des fans, tandis que retentissent les notes et les paroles de Fayrouz : Hawn el-Sama Aribi, Tesma'na Ya Habibi.
Et le ciel tout entier a écouté le souhait d'Elissa.

 

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