Le Hamas s'est livré vendredi dans la bande de Gaza à une série d'exécutions sommaires et publiques de Palestiniens accusés de collaborer avec Israël, où un enfant a été tué pour la première fois depuis le début de la guerre.
Des centaines d'enfants et d'adolescents ont été tués côté palestinien depuis le 8 juillet. Mais la mort d'un enfant israélien est susceptible de provoquer d'intenses représailles israéliennes.
"Le Hamas paiera cher cette attaque. (L'armée et le renseignement) vont intensifier leurs opérations jusqu'à ce qu'ait été atteint l'objectif" des opérations militaires, a aussitôt prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en même temps qu'il adressait ses condoléances aux proches de l'enfant, a rapporté un de ses porte-parole, Ofir Gendelman.
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Le garçon de quatre ans a été tué par un obus tiré de la bande de Gaza dans le secteur de Sdot Negev, à l'est de la bande de Gaza, ont indiqué la police et l'armée.
Quatre civils et 64 soldats ont été tués par la guerre côté israélien. Côté palestinien, 2.092 personnes ont péri, dont cinq vendredi et 76 depuis la rupture mardi soir d'un cessez-le-feu de neuf jours.
Ces chiffres ne comprennent pas 18 "collaborateurs" qui, selon la télévision du Hamas, ont été exécutés vendredi. Au moins six de ces exécutions ont eu lieu en place publique, à la sortie de la prière.
Des hommes en uniforme des Brigades Ezzedine al-Qassam, l'aile militaire du Hamas, ont débarqué de leurs voitures six "collaborateurs" devant la mosquée al-Omari, la plus grande de Gaza, ont rapporté des témoins à l'AFP. Sous les yeux de centaines de fidèles, ils ont vidé les chargeurs de leurs armes automatiques sur eux, selon ces témoins.
Onze autres "collaborateurs" ont été supprimés plus tôt près du siège de la police, et un autre encore sur une place proche, ont rapporté des témoins.
Cette purge intervient après une tentative israélienne d'élimination de Mohammed Deif, le chef d'Al-Qassam, mardi soir, et celle, réussie, de trois commandants de la même organisation jeudi à Rafah, dans le sud du territoire.
'Procédure judiciaire'
Les Brigades assurent que Mohammed Deif a échappé à sa sixième tentative d'assassinat, une affirmation invérifiée. Mais la mort de sa femme et de ses deux enfants, puis celles de trois commandants, impliqués dans des opérations militaires qui ont infligé à Israël ses plus lourdes pertes depuis 2006, semblent avoir mis en rage le Hamas.
Le site Majd, proche du Hamas, prévenait vendredi que la "résistance", terme désignant les groupes armés à Gaza luttant contre Israël, "n'épargnera aucun collaborateur, tous seront jugés par des tribunaux révolutionnaires et écoperont des peines prévues pour leur crime", en référence aux tribunaux secrets mis en place par ces mouvements.
Les Palestiniens exécutés vendredi ont eu droit à une "procédure judiciaire", selon Majd, qui cite sans le nommer un haut responsable de la sécurité à Gaza.
Selon Human Rights Watch, le Hamas a exécuté plus d'une trentaine de "collaborateurs" pendant et après l'offensive israélienne de 2008/2009.
Le Hamas et Israël ont repris les hostilités mardi soir, et échangent depuis tirs de roquettes et frappes aériennes. Israël a été la cible de 430 tirs de roquettes depuis mardi soir, selon son armée.
Incertitude totale
Après plus d'un mois et demi de conflit, l'incertitude est totale sur le terrain, sur la capacité de réaction du Hamas, la possibilité d'une guerre d'usure dont Israël ne veut pas ou sur une reprise des hostilités dans toute l'intensité qui faisait des dizaines de morts par jour en juillet.
L'ONU et les agences humanitaires ont tiré la sonnette d'alarme devant le bilan humain de cette nouvelle guerre, la troisième en six ans à Gaza.
Il faudra des années pour reconstruire cette langue de terre exiguë, en supposant que le blocus sur les matériaux de construction sera levé. Plus de 200 écoles ont été endommagées, environ 435.000 Palestiniens ont trouvé refuge dans les bâtiments de l'ONU, n'ayant nulle part où aller.
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Alors que les négociations indirectes sont "mortes et enterrées" selon les Palestiniens, au Conseil de sécurité de l'ONU, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont présenté les principaux éléments préparant une nouvelle résolution destinée à mettre un terme à la guerre.
Pour Israël, le seul moyen de garantir sa sécurité est de démilitariser Gaza. Pour les Palestiniens, rien ne se fera sans une levée préalable du blocus qui étouffe depuis 2007 les 1,8 million de Gazaouis.
Le document européen répond aux inquiétudes des deux camps, assurent les diplomates, prévoit la réouverture des frontières, ainsi que la levée des restrictions économiques et humanitaires dans Gaza afin d'engager un effort de reconstruction de grande ampleur.
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BRANLE-BAS POUR UN ENFANT ISRAÉLIEN TUÉ ! ET, QU'EN EST-IL DES CENTAINES OU DES MILLIERS D'ENFANTS PALESTINIENS TUÉS ?
10 h 32, le 23 août 2014