Les opinions divergent, dans les milieux politiques et diplomatiques, sur l'impact qu'aurait sur la situation intérieure une reprise en main de la situation irakienne.
Tous s'entendent à dire que les intérêts des États décideurs ont convergé sur l'éviction de Nouri al-Maliki, et la désignation de Haïdar al-Abady pour former un nouveau gouvernement représentatif de toutes les forces politiques du pays. L'enjeu est de contrer l'avancée des fondamentalistes terroristes, dont le projet de remodelage des frontières est favorisé par le renforcement des divisions politico-sectaires dans la région. Il a donc fallu à tout prix contenir ces divisions.
Mais les observateurs sont divisés sur la question de savoir si ce souci d'apaisement en Irak inclut le Liban. Certains estiment qu'il serait utile d'attendre que se précise le nouveau scénario irakien. Pour d'autres, rien n'indique qu'une entente en Irak devrait conduire inévitablement à un déblocage global au Liban, les deux pays portant des enjeux géostratégiques différents.
Il semblerait toutefois que le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, serait enclin à rejoindre le premier avis. Selon une source politique informée, le leader du CPL aurait en effet relancé ses contacts avec l'Arabie saoudite, convaincu qu'il serait que la convergence des positions de Riyad et Téhéran sur la formation d'un nouveau gouvernement irakien pourrait conduire à une rencontre similaire sur la présidentielle libanaise. Cette perspective a ravivé les espoirs du général Michel Aoun, croyant avoir plus de chance, dans ce contexte régional, de décrocher l'appui tant escompté de l'Arabie saoudite. La même source du 8 Mars relie en effet à la volonté saoudienne l'abstention du courant du Futur de soutenir sa candidature. Pourtant, c'est la version inverse qui est vraie : c'est la position hostile de la rue sunnite à la candidature de Michel Aoun qui a conduit Riyad à refuser de le soutenir à la présidence. C'est pour cette raison d'ailleurs que ses efforts auprès de l'Arabie ont très peu de chances d'aboutir. Or aucune partie, ni Saad Hariri, ni Hassan Nasrallah, ni l'Arabie saoudite, n'a notifié le leader du CPL de son refus catégorique d'appuyer sa candidature.
La question à résoudre, en vue de débloquer la présidentielle, est donc la suivante : quelle serait la démarche à même d'amener Michel Aoun – Samir Geagea s'étant montré plus flexible – à se retirer de la course à la présidence ? Précisément, quelle partie, qui a son mot à dire auprès du leader du CPL, se chargerait-elle de ce rôle, au risque de le mécontenter? Sinon, quelle contrepartie politique pourrait motiver son retrait ? Et qui lui apporterait les garanties sur cette contrepartie ?
Certaines sources rapportent que Michel Aoun exigerait, en contrepartie de son retrait, une limitation à deux ans du mandat du prochain président de la République, à l'issue desquels des législatives seraient tenues sur la base d'une nouvelle loi électorale, « juste et équitable ». D'autres affirment que son retrait suivrait l'adoption d'une loi électorale sur la base de laquelle il serait sûr de décrocher la majorité parlementaire avec ses alliés. Sinon, une dernière option, rapportée par d'autres milieux, serait l'obtention d'une garantie au niveau des nominations administratives, sécuritaires et militaires, qui ferait de lui un acteur important du nouveau mandat.
Commentant toutes ces propositions, un ancien responsable se contente d'affirmer que le général Michel Aoun est en mesure aujourd'hui de réclamer le prix de son retrait. Demain, ce retrait serait gratuit...
Liban - Le commentaire
Débloquer la présidentielle, oui...mais quelle contrepartie au CPL ?
OLJ / Par Émile Khoury, le 15 août 2014 à 00h00
À L'ISSIME DU CPL LA PRÉSIDENTIELLE... SI... SI... SI : TAIS-TOI ET SOIS BELLE... ET NE JOUE PLUS À LA MARELLE... SERAIENT LES SLOGANS... ET NON L'APPÉTIT DES SAUTERELLES !!!
15 h 43, le 17 août 2014