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Lifestyle - Analyse

Hollywood fait-il assez pour protéger ses stars de leurs démons ?

Une peinture murale de Robin Williams, à Belgrade. AFP PHOTO / ANDREJ ISAKOVIC

Avec le suicide de Robin Williams, le cinéma se retrouve une nouvelle fois confronté à la face sombre de ses étoiles, mais, pour les experts, Hollywood est pourtant actif dans la prévention et l'accompagnement des maladies mentales.

Lena Dunham, l'une des jeunes vedettes comiques des États-Unis grâce au succès de la série qu'elle a créée, Girls, le signalait sur Twitter au lendemain de la mort du légendaire acteur. « C'est un rappel tragique que la conversation sur la santé mentale ne peut pas s'arrêter. L'argent, la célébrité, la liberté artistique : rien de tout cela ne vous protège, a-t-elle écrit. Et rien n'est plus important que la santé. Prenez soin de vous. Prenez soin les uns des autres. »


La liste des étoiles de Hollywood qui ont mis fin à leurs jours ou sont mortes de leurs addictions est longue : Philip Seymour Hoffman il y a quelques mois à peine, Heath Ledger, Brittany Murphy, River Phoenix, Anna Nicole Smith, Judy Garland et bien sûr Marilyn Monroe, pour n'en citer que quelques-unes. Sans compter les stars vivantes dont les problèmes avec l'alcool ou la drogue ne cessent de défrayer la chronique, comme dans le cas de Lindsay Lohan.


Hollywood fait-il assez pour protéger ses stars de leurs démons ? Pour Tom Nunan, fondateur de la société de production Bull's Eye Entertainment et enseignant à l'université UCLA School of Theater, Film and Television, « on ne peut pas blâmer tout le secteur du cinéma pour les tragédies dans la vie des gens ». Judi Bloom, psychothérapeute, juge aussi que « Hollywood fait beaucoup de choses » pour aider les artistes à traiter leurs maladies mentales. Le contrat du principal syndicat d'acteurs (Screen Actors Guild) fournit de bonnes assurances-maladie, qui couvrent le traitement des dépendances, fait-elle valoir. Judi Bloom fait aussi remarquer que le secteur continue à faire travailler les artistes qui se sont soignés sans les ostraciser pour leur alcoolisme, leurs addictions, dépression, etc. Le Motion Picture and Television Fund, une organisation caritative, offre des assurances-santé aux membres du secteur qui n'ont pas les moyens de s'en payer une et prend en charge les psychothérapies.


La psychologue Tricia Doud estime, pour sa part, que la ville de Los Angeles est « bien plus tolérante que la plupart des autres villes américaines. Vous n'êtes pas stigmatisé ici quand vous dites que vous avez un psychothérapeute ». « C'est une industrie incroyablement accueillante, qui fait passer aux gens le message que ce dont ils souffrent est une maladie, que ce n'est pas une faiblesse de caractère », renchérit Tom Nunan.
Judi Bloom insiste aussi sur le fait que les problèmes de dépression ou d'addiction des stars de Hollywood « attirent beaucoup d'attention et c'est une bonne chose », mais pour elle ces fléaux sont « bien plus larges » et touchent toute la société. D'après elle, les artistes ont généralement « un narcissisme plus important que la moyenne et la création mène à rechercher constamment une validation extérieure, qui peut donner lieu à un sentiment de vide, de ne rien valoir. Mais cela ne veut pas dire que tous les artistes sont des drogués ».

 

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