« Nous, musulmans, voulons appliquer la charia sur ce sol, et la charia ne peut être appliquée que par les armes. » Cette déclaration d'un jihadiste résume simplement et parfaitement l'idéologie de l'État islamique : du sang, encore du sang, toujours du sang. Des martyrs, des vierges et une vie éternelle. La haine de tout ce qui n'est pas musulman, des muslmans chiites aussi, de tout ce qui ne vit pas que pour Allah. Les infidèles, les mécréants, Satan incarné.
Medyan Dairieh, journaliste et réalisateur pour Vice News, a obtenu un accès exclusif au cœur de l'État islamique, devenant le premier et le seul journaliste à enquêter sur le fonctionnement interne de l'organisation. Pendant trois semaines, l'Américain a suivi les combattants sunnites, et son documentaire en cinq épisodes, que Vice a commencé à publier le 7 août, donne un aperçu effrayant de la progression de l'organisation qui a proclamé fin juin un « califat islamique », a mis en déroute l'armée irakienne et subit depuis le 8 août des bombardements des États-Unis. Proclamé et dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi, le « califat » s'est vite étendu ; cette efficacité et cette rapidité à s'emparer de pans entiers de territoire, de la Syrie à l'Irak, ont pris le monde par surprise.
Obéissance aveugle
Départ de Raqqa, en Syrie, désormais capitale et QG du nouveau califat. C'est en compagnie d'Abou Moussa, l'officier de presse de l'EI, que M. Dairieh s'aventure sur la ligne de front. À 400m, la 17e division des troupes du régime Assad est encerclée par les troupes jihadistes. La seule, d'ailleurs, à se battre encore dans les environs. Piégée sur son propre terrain. Trois semaines plus tard, elle tombera. Les corps de ses soldats seront jetés sur les trottoirs, leurs têtes décapitées, empalées, trôneront dans la ville. Un message clair pour montrer que Raqqa est sous contrôle de l'EI, des hommes d'Abou Bakr al-Baghdadi.
Ce message a été presque automatiquement suivi par une obéissance aveugle à l'EI. D'un peu partout, de Syrie comme des quatre coins du monde, ils sont venus prêter allégeance au calife. Ils ont 20, 45, 32, 16, mais aussi 14, 11 et 9 ans. Ils jurent tous fidélité au calife. Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent la leçon : « Pourquoi faut-il tuer les infidèles ? » demande un père à son fils à peine plus haut que trois pommes. « Parce qu'ils tuent les musulmans », répond celui-ci, trop jeune, trop intimidé par l'autorité paternelle. Car, dans l'EI, les enfants n'ont pas vraiment leur mot à dire. Ils font partie (malgré eux ?) de la génération du califat, ceux qui vont continuer le combat des musulmans quand leurs père, oncle, frère ne seront plus, quand ils seront assez grands pour se battre, fusil à l'épaule. Et ce dès l'âge de 16 ans.
« J'affirme à l'Amérique que le califat est établi et qu'il ne s'arrêtera pas. Au lieu de nous attaquer avec des drones comme des peureux, envoyez-nous vos soldats, ceux qu'on a humiliés en Irak. Si Dieu le veut, nous les humilierons partout et nous lèverons le drapeau d'Allah sur la Maison-Blanche. »
Voilà ce que vous découvrirez en seulement deux parties des cinq prévues à ce sujet. À suivre...
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« Nous, musulmans, voulons appliquer la charia sur ce sol, et la charia ne peut être appliquée que par les armes. » Cette déclaration d'un jihadiste résume simplement et parfaitement l'idéologie de l'État islamique : du sang, encore du sang, toujours du sang. Des martyrs, des vierges et une vie éternelle. La haine de tout ce qui n'est pas musulman, des muslmans chiites aussi, de tout...
commentaires (4)
USA Europe sont toujours au "DEDDI DEDDI CHATA BATTA" . Cet Obama est un numero, un grand acteur
Bahijeh Akoury
16 h 37, le 11 août 2014