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Moyen Orient et Monde - Conflit

Kiev demande aux Occidentaux une aide militaire « massive »

Le régime redouble d'effort pour isoler les séparatistes ; au moins 10 civils morts en 24 heures ; Donetsk en « état de siège » ; Lougansk « au bord de la catastrophe humanitaire » ; les recherches autour du site du crash avancent.

Les forces ukrainiennes, après avoir gagné du terrain ces dernières semaines, accentuent leurs efforts pour isoler les séparatistes retranchés à Donetsk, leur fief principal, de ceux concentrés à Lougansk et le long de la frontière russe. Valentyn Ogirenko/Reuters

De nouveaux combats meurtriers ont opposé hier forces ukrainiennes et séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.
Au moins dix civils sont morts en 24 heures dans ces affrontements, selon les relevés publiés hier par les autorités locales. Les forces ukrainiennes, après avoir gagné du terrain ces dernières semaines, accentuent leurs efforts pour isoler les séparatistes retranchés à Donetsk, leur fief principal, de ceux concentrés à Lougansk et le long de la frontière russe. À Donetsk, six civils ont été tués et 13 ont été blessés dans le quartier Petrivski, au Sud-Ouest, a indiqué l'adjoint au maire Kostyantyn Savinov. Une correspondante de l'AFP y avait vu samedi soir plusieurs immeubles d'habitation et une école détruits par des tirs d'artillerie, sans qu'il soit possible de déterminer quelle partie en était à l'origine. « La ville est en état de siège », a reconnu le numéro deux de la République autoproclamée de Donetsk, Vladimir Antioufeev, lors d'une visite auprès de réfugiés. « Nous attendons une aide politique de la Russie. Le Kremlin fait ce qu'il peut pour mettre fin aux tirs pour vous permettre d'aller en Russie », a ajouté ce citoyen russe.
Dans l'autre bastion séparatiste, Lougansk, trois civils sont morts, a rapporté hier la mairie, qui avait la veille averti d'une situation « au bord d'une catastrophe humanitaire ». Dans cette ville de 500 000 habitants avant les hostilités, l'eau et l'électricité sont coupées, les communications sont très perturbées et les approvisionnements extérieurs en nourriture et carburant quasi impossibles. La mairie de Gorlivka, autre ville tenue par les rebelles, a compté de son côté un mort et 16 blessés. Au total, les affrontements dans l'est de l'Ukraine ont fait plus de 1 100 morts selon l'Onu depuis le début en avril de l'offensive de Kiev, qui a gagné en intensité depuis un mois. Les forces ukrainiennes rencontrent une résistance acharnée des séparatistes. L'état-major ukrainien a indiqué que ses positions avaient subi plusieurs attaques dans la nuit de samedi à dimanche par des tirs d'artillerie, certains tirés depuis le territoire de la Russie.

Aujourd'hui aux Pays-Bas
Parallèlement, autour du site du crash du Boeing malaisien, contrôlé par les insurgés, forces ukrainiennes et rebelles se sont engagés à un cessez-le-feu, mais on y entend régulièrement ces derniers jours des explosions dans le lointain. La mission d'experts néerlandais et australiens, présents en nombre sur place depuis vendredi après avoir été longtemps bloqués par les combats, gagne en puissance. Une centaine de spécialistes se sont activés sur place hier, contre 70 les jours précédents. « Nous avons fini nos recherches dans l'une des cinq zones que nous avons délimitées sur le site du crash », s'est félicité le chef de la mission néerlandaise Pieter-Jaap Aalbersberg devant la presse. De nouveaux restes humains retrouvés vendredi et samedi ont été transportés à Kharkiv, plus au nord, en véhicule réfrigéré et doivent être envoyés par avion aujourd'hui aux Pays-Bas en vue d'être identifiés. Plus de 200 cercueils avaient déjà été rapatriés dans les jours suivant la catastrophe, tout comme les boîtes noires. Le travail minutieux de recherche, entrepris avec l'aide de chiens renifleurs dans la campagne ukrainienne, sous la surveillance d'insurgés armés, s'annonce long et complexe plus de deux semaines après la catastrophe du 17 juillet qui a conduit à une flambée des tensions internationales.

Une troisième guerre mondiale ?
Kiev accuse directement les insurgés prorusses d'avoir abattu le Boeing de la Malaysia Airlines, qui transportait 298 passagers dont 193 Néerlandais, avec un missile fourni par Moscou. L'onde de choc qu'a provoqué le drame a conduit les Européens, jusque-là divisés et réticents à frapper fort un important partenaire commercial, à adopter avec les États-Unis des sanctions économiques sans précédent depuis la guerre froide contre Moscou, visant notamment ses banques publiques. À Kiev, le ministre ukrainien de l'Intérieur a estimé que l'Europe et les États-Unis devaient « passer d'une politique de retenue dans les questions militaires à une aide militaire et technique massive de l'Ukraine ». « D'abord en fournissant du matériel et ensuite avec des unités militaires de l'Otan », a ajouté Arseni Avakov sur son blog, mettant en garde contre « une transformation du conflit dans l'est de l'Ukraine en troisième guerre mondiale ».

De nouveaux combats meurtriers ont opposé hier forces ukrainiennes et séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.Au moins dix civils sont morts en 24 heures dans ces affrontements, selon les relevés publiés hier par les autorités locales. Les forces ukrainiennes, après avoir gagné du terrain ces dernières semaines, accentuent leurs efforts pour isoler les séparatistes retranchés à...
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