Les têtes de Turcs habituelles ne sont pas très bousculées.
Il faut s'y résoudre. Une revue d'été c'est un peu le cocktail des bons mots de l'année, mais un cocktail qui n'a rien d'explosif. Ainsi de la « Takycardie » du Théâtre des 10 Heures.
Comme le nom de la revue ne l'indique que trop c'est, bien évidemment, l'homme au tarbouche qui est la supervedette en question ; « Il s'appelle Taky, on doit s'y faire à ce nom-là... d'autres cocus viendront... » Le ton fort irrévérencieux est donné. Et il continuera allègrement tout au long de ce spectacle où on parlera, entre autres, du régime syrien avec des jeux de phonétique style : « Lebnan akhou el-Cham... » De la Libye, de Semaan Doueihy un curé pas Taky du tout, de Tony Frangié le « baby foot » et de Skaff plein de ressources.
De Gemayel qui dit à Eddé : « Parlez-nous en connaissance de pause », de Sadate bien sûr, et de Soliman el-Hakim comme il se doit, des « ministres d'État, ministres d'étable » et des citoyens toutes catégories chers à Kadhafi...
(...) Les 10 Heures n'ont pas du tout l'air d'être convaincus de ce qu'ils sortent comme simili-vacheries et les têtes de Turcs habituelles ne sont pas cette fois très bousculées. C'est le repos des guerriers (...) Il n'y avait qu'à entendre les gens s'esclaffer pour savoir que le public d'été, lui aussi, n'est pas très regardant.
Alors allons-y pour le gros rire. Et vive les « Takycardeurs ».
Marie-Thérèse ARBID
Les "takycardeurs" de ce temps-là faisaient "y aller pour le gros rire". Ceux d'aujourd'hui font y aller pour la grosse ire.
04 h 04, le 02 août 2014