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Liban - Solidarité

Cinq kilomètres à pied pour soutenir l’éducation des enfants hospitalisés

Myschoolpulse permet aux enfants malades de poursuivre leur scolarité aussi normalement que le permet leur hospitalisation. Le 3 août, l'association lance la cinquième édition de son « Run or Walk 5 K » : l'idée, c'est de courir ou marcher pour soutenir financièrement ses projets.

La course est ouverte à tous les âges, avec des parcours adaptés.

Le hall de l'hôpital universitaire Saint-Georges, à Achrafieh, ressemble à beaucoup d'autres. Il bruisse de patients avec une jambe dans le plâtre ou un bandage au bras, de médecins plus ou moins pressés, de personnes errant, un peu perdues, au milieu de cette fourmilière. Au rez-de-chaussée, ce sont les urgences, il faut monter quelques étages pour arriver dans cette aile de l'établissement où les patients restent plus longtemps hospitalisés.
L'institution travaille avec Myschoolpulse depuis 2012. Comme quatre autres hôpitaux centraux au Liban (l'Hôpital libanais Geitaoui, le Centre hospitalier Rafic Hariri, celui de Notre-Dame des Secours à Jbeil et l'Hôtel-Dieu de France), il permet aux enfants hospitalisés de poursuivre au mieux leur éducation. Myschoolpulse, c'est l'histoire d'une maman, Mireille Nassif, aujourd'hui présidente de l'association. Elle a vu son fils Paul, âgé d'une douzaine d'années, atteint d'un cancer, continuer à suivre des cours alors qu'il était dans un hôpital au Royaume-Uni. Après le décès du petit Paul, elle a décidé de tout mettre en œuvre pour que les enfants hospitalisés au Liban aient eux aussi la chance de poursuivre leurs cours depuis leur lit d'hôpital. « Quand un enfant développe une maladie grave, la première préoccupation des parents porte naturellement plus sur les soins que sur la poursuite de l'éducation. Mais au fur et à mesure, quand l'enfant doit revenir à l'hôpital une ou deux fois par semaine, parfois la nuit, ça devient important. » C'est ainsi que Carol Ghazal, qui s'occupe de la coordination, explique la démarche de l'association. Avec une équipe d'enseignants qui sillonnent les chambres des patients pour leur dispenser des cours, les aider à se maintenir au niveau pour passer à la classe supérieure, les enfants parviennent à obtenir de bons résultats.

Un apprentissage personnalisé
Au dixième étage, dans le service d'oncologie pédiatrique, c'est Grace Teokaris qui se charge des cours du jour. Elle passe au chevet de chacun pour donner des coloriages, des livres, de petits exercices, selon leur âge, leur classe, leur humeur et leur fatigue. Elle entre dans une chambre occupée par deux garçons. L'un a quatre ans, l'autre seize. Ahmad (dont on a changé le prénom) éteint la télévision à son arrivée. Cela va faire six ans qu'il est régulièrement hospitalisé. Aujourd'hui, il préfère s'adonner plutôt aux sciences qu'à l'anglais, que Grace lui proposait pourtant au départ. La leçon se fait à mi-chemin : il découvre les différents types d'aliments, les valeurs nutritionnelles, et Grace en profite pour lui enseigner du vocabulaire en anglais.
D'un enfant à l'autre, la démarche peut être très différente. «Pour la plupart, précise Carol Ghazal, c'est vraiment une manière de décrocher le moins possible, ils viennent à l'hôpital avec leur cartable, et nous prenons le programme là où leur enseignant s'est arrêté. Pour d'autres qui n'avaient pas forcément la chance d'être scolarisés ou dont la maladie a causé un retard important dans la scolarité, on s'adapte. » L'aspect psychologique est incontournable : il ne s'agit pas uniquement de permettre aux enfants de maintenir leur niveau scolaire, mais aussi de leur assurer un soutien. Avoir des cours quand on va à l'hôpital, c'est mettre en place une routine bénéfique, attiser la curiosité des enfants, permettre peut-être que leurs séjours à l'hôpital ne soient pas seulement synonymes de médecins et d'examens médicaux, mais aussi de professeurs et de leçons. Depuis sa création, Myschoolpulse a permis la scolarisation de 217 enfants hospitalisés.

Run or Walk pour soutenir l'association
Pour parvenir à ce résultat, l'association s'appuie uniquement sur les dons ou sur les bénéfices des événements qu'elle met en place, à l'image de la course à Faqra le 3 août prochain. Trois courses sont proposées pour les plus ou moins motivés : le 5 km pour les coureurs, avec un coup d'envoi à 11h tapantes, le 5 km pour les marcheurs, qui commence cinq minutes plus tard. Un peu avant, à 10h45, un circuit d'un kilomètre a été spécialement organisé pour les plus jeunes et leurs mamans. Et c'est ouvert à tous: l'an dernier, l'événement a rassemblé 1 700 personnes! Les billets pour la participation au «Run or Walk 5 K» sont en vente sur le site
www.myschoolpulse.com, au 76-370589 ou à l'ABC à Achrafieh. Pour les plus sportifs qui souhaitent être chronométrés, il faut s'inscrire avant le 27 juillet. Le billet comprend la casquette, la boisson, le car pour accéder à Faqra où se déroule l'événement et le goûter qui attend les coureurs/marcheurs à l'arrivée.
Au bout de quatre ans d'existence, l'association entend bien étendre son réseau de collaboration avec les hôpitaux. Elle a besoin d'appui pour continuer à soutenir les enfants et les familles en s'adaptant aux réalités de chacun. Parfois, pour que les frais médicaux ne pèsent pas sur l'éducation, Myschoolpulse octroie une bourse afin que l'enfant malade, mais aussi ses frères et sœurs puissent prendre des cours particuliers. « On essaie de s'implanter dans d'autres centres hospitaliers, explique encore Carol Ghazal. Le nombre de diagnostics de maladies comme le cancer a encore augmenté cette année ; ainsi que le nombre d'enfants syriens hospitalisés que nous prenons aussi en charge. »
On quitte la chambre des deux jeunes garçons, laissant l'un grignoter son déjeuner, l'autre colorier le capitaine Crochet en rouge. Les professeurs restent entre un quart d'heure et une heure, selon l'état de santé de leur élève. Aujourd'hui, la leçon a été un peu écourtée en raison du passage des médecins et de la famille notamment. Ahmad terminera sûrement sa découverte de la pyramide des besoins nutritionnels la semaine prochaine.

Le hall de l'hôpital universitaire Saint-Georges, à Achrafieh, ressemble à beaucoup d'autres. Il bruisse de patients avec une jambe dans le plâtre ou un bandage au bras, de médecins plus ou moins pressés, de personnes errant, un peu perdues, au milieu de cette fourmilière. Au rez-de-chaussée, ce sont les urgences, il faut monter quelques étages pour arriver dans cette aile de...
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