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Liban - Bkerké

« Assassins, tueurs ! » Raï ne mâche pas ses mots pour dénoncer les députés qui se dérobent à leurs devoirs

À trois jours d'une nouvelle séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau chef de l'État, l'appel à la conscience est devenu invective.

Le patriarche Raï en tournée hier à Bqaakafra.

À trois jours d'une nouvelle séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République, c'est un peu plus qu'un appel à la conscience des députés que le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a lancé. Ses propos ont atteint l'invective, et c'est avec les mots les plus durs, des mots presque violents, qu'il a dénoncé une fois de plus les députés et chefs politiques qui, à ses yeux, contribuent à dégrader et à détruire le Liban et sa mission au Moyen-Orient en le privant d'un nouveau chef de l'État. Le chef de l'Église maronite n'a pas hésité à les affubler des épithètes « assassins » et « tueurs ». « Il est inadmissible de détruire un État doté d'un tel message en cet Orient », a-t-il lancé à propos du Liban.


Célébrant la messe en l'église de Bqaakafra (Liban-Nord), village natal de saint Charbel, à l'issue d'une journée où il avait déjà célébré une première messe solennelle à Annaya, le patriarche maronite a appelé de ses vœux un « miracle ». « Oui, il ne faut rien moins qu'un miracle pour toucher les consciences de députés qui détiennent l'honneur – dont ils font bon marché – d'élire un nouveau président de la République », a-t-il dit en substance.


C'est en commentant la parabole du bon grain et de l'ivraie que le patriarche a fait ses commentaires et invectives politiques. Il a commencé par évoquer « les malfaisants qui sèment le mal en cet Orient », avant d'évoquer saint Charbel comme modèle de sainteté « pour le Liban et pour le monde ». Mais saint Charbel, a-t-il noté, est le fruit du « bon grain » planté dans une « bonne terre ». « Renouvelons donc notre foi dans le fait que Dieu nous a plantés dans ce monde comme le bon grain (...) et tenons bon dans ce Liban et dans cet Orient qui a besoin du bon grain d'hommes et de femmes qui disent la vérité face au mensonge et à la fausseté (...). Le dernier mot est à la vérité, non au mensonge, le dernier mot est à des hommes et des femmes qui ont soif de justice et qui combattent l'oppression ; le Liban a besoin d'hommes et de femmes de foi, de parents et de couples de bien qui édifient une nouvelle société dans leurs foyers ; il a besoin de chefs et de politiciens pleins de foi et sincères (...) qui sachent d'abord et avant tout préserver le Liban en le dotant d'un président de la République. Il est inconcevable qu'un État vive sans président, c'est comme si c'était un corps sans tête. »

 

Explosion de colère
Puis, explosant de colère, le patriarche a lancé : « La malfaisance a été jusqu'à l'assassinat du président de la République ! »
« Oui, a-t-il ajouté, je n'hésite pas à utiliser le mot assassinat. Et ce faisant, les responsables politiques sont en fait en train de tuer, d'opprimer le peuple, de l'affamer, de le pousser à l'exode ! »
« Nous demandons à saint Charbel le miracle de toucher les consciences des responsables politiques, surtout celles des députés dont le déshonneur et la faillite ont été jusqu'à ne pas élire un président ; car s'il est un honneur, c'est bien celui-là ! »
« Oui, nous avons besoin d'un miracle, a repris le patriarche. Le nom du Liban est associé dans les Écritures à celui de Dieu, et nul, si grand soit-il, n'a le droit de planter au Liban l'ivraie du mal, de la discorde, de la haine (...) »


Concluant son homélie, le patriarche a insisté sur la nécessité d'agir avec la prudence et la sagesse nécessaires pour protéger et restaurer les hommes et les nations dénaturées dans leur vocation première de « bon grain ».
« C'est ainsi, a-t-il dit, qu'à partir du Liban, musulmans et chrétiens, nous devons nous élancer pour préserver notre patrimoine et notre histoire, et réaliser que nous aussi avons un rôle dans cet Orient tourmenté, cet Orient aveugle et aveuglé par les guerres, les fondamentalismes, la dévastation et la destruction. C'est pourquoi j'ai lancé ce cri du cœur pour dire qu'il est inadmissible de détruire un État doté d'un tel message en cet Orient. »

À trois jours d'une nouvelle séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République, c'est un peu plus qu'un appel à la conscience des députés que le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a lancé. Ses propos ont atteint l'invective, et c'est avec les mots les plus durs, des mots presque violents, qu'il a dénoncé une fois de plus les députés et...

commentaires (7)

Il n'y a plus rien a dire de plus que de nommer spécifiquement ceux qui se sont comportés en parjures et n'assument pas leurs responsabilités quitte a les excommunier s'il le faut! Il faut, avec les patriarches des autres rites, se mettre d'accord pour faire la même chose avec les députés représentants leur communauté. Nous verrons alors qui représenteront ils. Nous verrons lorsqu'ils seront bannis d'entrer dans leur églises s'ils seront toujours aussi arrogants! Nous verrons lorsque l'un d'eux aura besoin de services spirituels ou même administratifs ils feront encore la forte tête. Nous verrons si le peuple qui les soutenait le ferai toujours!

Pierre Hadjigeorgiou

14 h 13, le 22 juillet 2014

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Commentaires (7)

  • Il n'y a plus rien a dire de plus que de nommer spécifiquement ceux qui se sont comportés en parjures et n'assument pas leurs responsabilités quitte a les excommunier s'il le faut! Il faut, avec les patriarches des autres rites, se mettre d'accord pour faire la même chose avec les députés représentants leur communauté. Nous verrons alors qui représenteront ils. Nous verrons lorsqu'ils seront bannis d'entrer dans leur églises s'ils seront toujours aussi arrogants! Nous verrons lorsque l'un d'eux aura besoin de services spirituels ou même administratifs ils feront encore la forte tête. Nous verrons si le peuple qui les soutenait le ferai toujours!

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 13, le 22 juillet 2014

  • ET LA DOSE CONTRE L'ABRUTISSEMENT AURAIT DÛ ÊTRE PLUS GRANDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 59, le 22 juillet 2014

  • Le patriarche maronite a 100 % raison. Il y a des parties et des hommes politiques qui assassinent littéralement le Liban. Ils sont connus. Et si le patriarche maronite ne va pas les dénoncer, qui donc va le faire ?

    Halim Abou Chacra

    06 h 59, le 22 juillet 2014

  • Il se pourrait qu'on aille incessamment à la castagne ! Et que, comparé à ce futur affrontement Malsains-Sains, les infatigables duettistes, yîîîh, Hakîm-Mâräoûn feront bientôt figure de couple idéal. Eh bien, soit ! Pas plus que Monseigneur Drache ; et d'autres caciques à cinq doigts dont on attend qu'ils descendent eux aussi, visière relevée, dans l'arène ; Monsieur Râëéhhh ne peut désormais se permettre de s'arrêter sur la berge de la Qâdîshéééh pour à la ligne y pêcher. Il y va à la fois de sa responsabilité batrakale, de son image campagnarde et de son éthique montagnarde ; ce qui fait beaucoup ! Il y va aussi de son maronitisme "coinnique" exacerbé, yâ wâïyléééh, qu'il n'a plus le droit de voir sans réagir souillé. Puisque tout l’univers maronitique pâmé, ébaubi et niais en est maintenant à drolatique ment réclamer, sous l'ambiance des kandîîîls au kâz éhhh libanais(h), un geste fort ; et qu'il sache que le seul qui vaille, c'est à lui, le Râïïïh, et à personne d'autre de le poser. Ce faisant, not only il se hissera à la hauteur des espérances de la minorité d’ecclésiastiques-curés qui accomplissent encore leur tâche avec probité mais encore, on veut le croire, il sera soutenu par la toute grande majorité des bigaradiers boSSféràRienisés "matés" ; soudain ainsi revigorés ; alors que pour l'heure beaucoup frôlent les murs-tosswînéhs leurs chérwéééls orangés entre les jambes, tout en étant en sus courbés. Yâ hassértéééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 19, le 22 juillet 2014

  • "C'est ainsi, que Râïïïh a dit, qu'à partir du Liban nous devons nous élancer pour réaliser que nous avons un rôle dans cet Orient aveuglé par les guerres, les fondamentalismes, la dévastation et la destruction." ! Mais jamais "aveuglé" par les dictatures, selon lui !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 46, le 22 juillet 2014

  • "Puis, explosant de colère, le Râëéhhh a lancé : La malfaisance a été jusqu'à l'assassinat du président de la République !". Qui, Lahhoûd ? Mais, il n'a rien Lahhoûd !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 41, le 22 juillet 2014

  • On dirait un maya !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 37, le 22 juillet 2014

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