L'ancien chef d'État, Michel Sleiman, a reçu un vibrant hommage, hier, de la part du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, au cours d'une messe célébrée au couvent Saint-Maron, à Annaya, pour la Saint-Charbel (troisième dimanche de juillet). Le chef de l'Église maronite a abordé de front la question de la vacance du siège présidentiel, depuis le départ de M. Sleiman (25 mai), pour affirmer qu'il aurait souhaité que le mandat de ce dernier fût prorogé.
« Nous aurions souhaité célébrer avec vous et le nouveau président cette fête, a dit le patriarche Raï, s'adressant à M. Sleiman, mais nous en avons été privés par l'incapacité du Parlement actuel à remplir la plus noble des missions que le peuple lui a confiée. C'est là une grave blessure infligée à notre dignité et au corps de la patrie. Mais votre présence nous réconforte et comble moralement ce vide. Par souci de la dignité nationale, nous aurions souhaité vous voir rester à la tête des institutions jusqu'à l'élection d'un nouveau président. Mais les partisans de la vacance présidentielle ont rejeté ce souhait. De fait, j'ignore combien il peut être précieux à leurs yeux que la patrie reste décapitée. Et quel respect ils portent à la fonction présidentielle. Car ils ont tenu à ce que les portes du palais présidentiel se ferment après six ans d'ouverture aux communautés arabe et internationale, six ans au cours desquels l'État a retrouvé une place de choix dans ces communautés. Et avec quelle ardeur n'avez-vous pas souhaité vous-même que le dépôt constitutionnel passe à un autre au moment prévu, comme cela se passe dans les pays avancés ! »
« Nous supportons patiemment cette grave offense à notre dignité nationale et nous prions, par l'intercession de saint Charbel, qui a porté haut sur terre comme au ciel, et pour toujours, le nom du Liban, pour qu'il confère aux députés de la nation un esprit de responsabilité, qu'il les libère de tous les calculs égoïstes, personnels ou communautaires, afin qu'ils se réconcilient avec la patrie et leur peuple, voire avec eux-mêmes, en élisant un nouveau président de la République qui redonne prestige et considération au siège présidentiel par son intégrité et sa droiture. »
Liban
Le chef de l’Église maronite flétrit l’incapacité du Parlement à remplir « la plus noble des missions que le peuple lui a confiée »
OLJ / le 21 juillet 2014 à 00h00
commentaires (6)
CORRECTION ! Merci : ".... et, à vrai dire, qu’elle s'en tamponne déjà son coquillard montagnard de cette histoire au flan aigri-amèèèr orange ! Enfin, il était plus que temps.".
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
00 h 37, le 23 juillet 2014