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À La Une - Violences

A Gaza, on enterre les morts sous les bombardements

"Trois familles vivaient dans la maison, une trentaine de personnes, et ils visaient seulement un homme. Mais les Israéliens ont tiré sur tout le bâtiment quand même".

Des centaines de personnes ont participé mercredi dans une atmosphère solennelle à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, aux funérailles de six membres d'une même famille tués par l'aviation israélienne. AFP PHOTO / MAHMUD HAMS

Sous une chaleurs écrasante, des centaines de personnes ont participé mercredi dans la bande de Gaza aux funérailles de six membres d'une même famille tués par l'aviation israélienne qui n'a donné que quelques minutes avant de pulvériser leur immeuble.

Dans une atmosphère solennelle à Beit Hanoun, dans le nord de l'enclave palestinienne, la foule composée essentiellement d'hommes, a attendu en silence devant la mosquée près de la maison de la famille Hammad, certains cherchant à apercevoir les corps tandis que d'autres murmuraient des prières.

Le missile a frappé la maison vers minuit, au moment où le père, Hafez Hammad, un haut commandant du Jihad islamique, rentrait chez lui, racontent des habitants. Il a été tué en même temps que cinq autres membres de sa famille, dont deux femmes et une adolescente de 16 ans.
"C'était une famille entière, des gens respectés ici. Maintenant il ne reste plus que le grand-père et l'un des fils", explique Mohammed Hammad, 21 ans.

Quand les corps, portés sur des civières, sortent de la mosquée, embaumant des parfums du rituel funéraire, une escouade les salue en tirant plusieurs salves en l'air. L'un des corps est enveloppé dans un drapeau palestinien. Tous sont placés à l'arrière d'une camionnette ouverte, où les jeunes du quartier jouent des coudes pour les apercevoir.

Les participants agitent les drapeaux de plusieurs factions palestiniennes: le drapeau vert du Hamas, celui noir du Jihad islamique et le jaune du Fateh. D'un pas lent, la procession avance vers le cimetière situé à quelques kilomètres, pendant qu'un haut-parleur chante à tue-tête les mérite des défunts.

L'air sombre, la plupart des participants sont visiblement éprouvés par les rigueurs du jeûne du ramadan, la chaleur et l'angoisse de ne pas savoir où tombera le prochain missile israélien.

 

"4 minutes pour partir"
Plusieurs heures après les obsèques, un autre bombardement sur une maison de Beit Hanoun a tué un autre membre du même clan, Hani Saleh Hammad, 57 ans, et son fils de 20 ans, Ibrahim.

D'autres, dans le quartier, ont eu plus de chance, ayant reçu un avertissement de l'armée israélienne quelques minutes avant qu'elle ne frappe.
"En signe d'avertissement, ils ont tiré une fusée éclairante qui a légèrement endommagé le toit. Et quatre minutes plus tard, ils ont tiré pour la seconde fois", explique Khaldoun Hammad à l'AFP.
"Trois familles vivaient dans la maison, une trentaine de personnes, et ils visaient seulement un homme. Mais les Israéliens ont tiré sur tout le bâtiment quand même", dénonce-t-il.

Sur place, il ne reste qu'un immense cratère, à moitié rempli de débris, des plaques de métal tordues et des meubles déchiquetés. Le sol est aussi jonché de palmiers et d'oliviers déracinés.
"Quatre minutes, ce n'est pas assez pour rassembler l'essentiel", explique un cousin.

Israël a lancé mardi avant l'aube une vaste offensive aérienne pour tenter de faire cesser les tirs de roquettes depuis Gaza, dans un contexte de tensions après le meurtre de trois étudiants juifs en Cisjordanie suivi de celui d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem-Est.
Au moins 53 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'offensive dans les raids aériens, et plus de 130 roquettes ont été tirées contre Israël, y compris sur Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa (nord), sans faire de victime.

Non loin de la procession funéraire, les ambulances se succèdent devant un petit hôpital bondé.
Le personnel et la police essayant de consoler les proches en larmes d'un homme grièvement blessé à la tête, et une petite fille de 4 ans tente de regarder ailleurs pendant qu'une infirmière soigne sa main blessée.
"Nous avons eu trois morts ici aujourd'hui", explique un employé tout en refusant de montrer les corps. 30 Palestiniens ont été tués mercredi dans les raids israéliens dont 18 femmes et enfants.

Alors qu'une autre ambulance arrive déjà, deux énormes détonations secouent la zone, et un nuage de fumée s'élève dans le ciel, à une petite centaine de mètres.

 

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