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À La Une - proche-orient

Les heurts s'étendent à Israël après la mort d'un Palestinien "brûlé vif"

"C'est la première fois que j'entends parler d'une telle manière de tuer".

Les funérailles de l'adolescent palestinien, auxquelles ont participé des milliers d'habitants de Jérusalem-Est vendredi, se sont déroulées dans un climat de grande tension. AFP PHOTO / AHMAD GHARABLI

Les troubles se sont étendus samedi à la communauté arabe d'Israël après la mort d'un adolescent palestinien, brûlé vif apparemment en représailles au meurtre de trois Israéliens, selon des responsables palestiniens.
Dans le même temps, les tirs de roquettes de la bande de Gaza contre le sud d'Israël n'ont pas discontinué, laissant craindre une escalade du conflit avec le mouvement islamiste Hamas qui contrôle l'enclave palestinienne.

Pour la première fois, les heurts entre manifestants en colère et policiers ont gagné des localités arabes du centre et du nord-est d'Israël, dans une région appelée le "Triangle" arabe, notamment à Taybeh, Tira et Qalansawe, selon des témoins. Les manifestants, qui protestaient contre la mort du Palestinien, lançaient des pierres contre les forces de police, placées en état d'alerte, qui les dispersaient à coups de gaz lacrymogènes, a-t-on ajouté.
Vingt-cinq Arabes israéliens ont été arrêtés et un officier de police blessé, a précisé la police.
En soirée, des affrontements sporadiques ont touché Nazareth, haut lieu chrétien et principale ville arabe d'Israël, Arara et la région d'Oum al-Fahm, selon la police.

Au nombre de 1,4 million de personnes, la minorité arabe représente 20% de la population en Israël. En butte à des discriminations, notamment en matière d'emploi, elle descend des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création de l'Etat d'Israël en 1948.


"Brûlé vif"
La police israélienne fait aussi face à des manifestations de colère quotidiennes à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, depuis la découverte du corps de l'adolescent palestinien mercredi dans la partie occidentale de la ville.

Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, a été kidnappé mardi soir dans le quartier de Chouafat à Jérusalem-Est. Son cadavre -entièrement brûlé selon l'avocat de la famille- a été retrouvé près d'une forêt.
Selon des responsables et les médias palestiniens, il a été enlevé et tué par des juifs extrémistes en représailles au rapt et au meurtre de trois étudiants israéliens dans la région d'Hébron en Cisjordanie occupée, attribués par Israël au Hamas qui dément.
La police israélienne a dit "explorer toutes les hypothèses" sans pouvoir déterminer le motif du meurtre du Palestinien pour le moment.

Les rapports préliminaires d'autopsie palestiniens, cités par l'agence palestinienne Maan, ont indiqué la présence de fumée dans les poumons du Palestinien, signifiant qu'il était encore en vie lorsque son corps a été brûlé.
Le garçon a également été blessé à la tête, mais ce n'est pas la cause de la mort, a précisé le procureur général Mohammad Al-Ouweiwi. "Les brûlures qui couvraient 90% du corps et leurs complications sont la cause directe de son décès".

Selon le ministre palestinien chargé de Jérusalem, Adnane al-Husseini, "le meurtre a été marqué par une opération de défiguration d'un enfant". "C'est la première fois que j'entends parler d'une telle manière de tuer, le garçon ayant été brûlé de l'intérieur et de l'extérieur, car il a probablement été forcé à boire du carburant", a-t-il ajouté, en accusant les colons israéliens.

Les colons étaient également dans le viseur du journal palestinien al-Hayat qui a titré "Brûlé vif par les colons".

 

(Lire aussi: En Israël, les cyber-activistes de la haine en ligne de mire)



Les funérailles de l'adolescent palestinien se sont déroulées en présence de milliers de personnes à Chouafat, le quartier de la famille.

 

Roquettes et raids
La police a arrêté son cousin Tareq Abou Khdeir, âgé de 15 ans et citoyen américain. Il a été interpellé à Chouafat jeudi après avoir été battu par la police et comparaîtra devant un tribunal de Jérusalem dimanche, selon ses parents.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre des hommes cagoulés, visiblement des policiers, tabasser violemment une personne menottée, à demi inconsciente.
La porte-parole de la police, Louba Samri, n'a pu confirmer s'il s'agissait de Tareq Abou Khdeir, mais a précisé que ce dernier faisait partie d'un groupe de six Palestiniens arrêtés jeudi. Il était, selon elle, armé d'une fronde et a attaqué la police.

Les Etats-Unis ont fait part de leur "profonde inquiétude" et ont appelé à une "enquête rapide, transparente et crédible" sur l'"usage excessif de la force" dont aurait été victime le jeune homme.

Malgré la propagation des violences, le ministre israélien de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch a exclu un début d'une nouvelle Intifada, en allusion aux deux précédents soulèvements populaires palestiniens. "Je ne vois pas une troisième Intifada", a-t-il dit lors d'une tournée dans le nord du pays.

Sur le front de Gaza, une trentaine de projectiles ont été tirés sur le sud d'Israël au cours des dernières 48 heures, dont huit roquettes interceptées par le système de défense antimissile Iron Dome, selon le dernier bilan de l'armée.
L'armée a répliqué en lançant une série de raids aériens sur l'enclave palestinienne, dont l'un a visé "un terroriste qui tentait de tirer des roquettes". Deux Palestiniens ont été blessés.

Tirs de roquettes et raids aériens se sont succédé depuis l'opération de recherche en Cisjordanie des trois Israéliens finalement retrouvés morts, lors de laquelle quelque 640 Palestiniens, en majorité des membres du Hamas, ont été arrêtés.

Israël a mis en garde le Hamas contre toute escalade et dépêché des renforts près de Gaza. Le Hamas a, lui, assuré ne pas vouloir une "guerre" mais qu'il répondrait à "toute agression", alors que le médiateur égyptien œuvrait pour une trêve.

 

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Les troubles se sont étendus samedi à la communauté arabe d'Israël après la mort d'un adolescent palestinien, brûlé vif apparemment en représailles au meurtre de trois Israéliens, selon des responsables palestiniens.Dans le même temps, les tirs de roquettes de la bande de Gaza contre le sud d'Israël n'ont pas discontinué, laissant craindre une escalade du conflit avec le mouvement...
commentaires (3)

Où SONT LES CLAIRONS DES DROITS DE L'HOMME ?

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 50, le 07 juillet 2014

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Commentaires (3)

  • Où SONT LES CLAIRONS DES DROITS DE L'HOMME ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 50, le 07 juillet 2014

  • Au sujet de la mort des 3 israéliens , il est inconcevable de dire que le meurtre de Mohamed Khdeir est fait en représaille de ceux ci . Sinon à quoi a t il servi aux poltrons israéliens d'avoir tué, enlevé et bombardé Gaza à cet effet? Ensuite on est étonné que israel qui est sûr que la mort des 3 israéliens est le fait du hamas sans en avoir jamais produit la preuve , et que dans le cas de Mohamed Khdeir , ils ne sont sûrs de rien , ne savent pas qui a commis cet acte odieux ? Et enfin c'est bizarre que les daech , alqaida anosra etc... ne condamnent pas une seule fois israel , savent ils qu'ils s'agit de sunnites qu'israel massacre ? A moins que l'un roule pour l'autre et on sait qui fait le job pour l'autre .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 25, le 06 juillet 2014

  • Le terrorisme d'Israel contre le peuple palestinien est tout à fait semblable à son cousin, le terrorisme de Daech. Aucune différtence.

    Halim Abou Chacra

    05 h 49, le 06 juillet 2014

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