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À La Une - Ukraine

Les forces de Kiev reprennent le bastion séparatiste de Slaviansk

Fuite des rebelles et de leur chef de la ville assiégée.

Les forces ukrainiennes aux portes de Slaviansk, dans l'est de l'Ukraine. AFP

Chassés par l'avance des forces de Kiev, les combattants insurgés et leur chef ont abandonné samedi Slaviansk, l'un de leurs bastions dans l'Est, ont annoncé les autorités ukrainiennes et rebelles.

Il s'agit de loin du plus important succès militaire des forces ukrainiennes depuis la reprise de "l'opération antiterroriste" contre les insurgés prorusses, relancée après l'expiration du cessez-le-feu lundi dernier.

Cette nouvelle risque d'affecter les efforts diplomatiques pour mettre fin à la crise. Ces efforts, encouragés par les grands pays occidentaux, étaient censés déboucher samedi sur une réunion du "groupe de contact", mais la tenue de celle-ci apparaissait incertaine, son lieu n'étant toujours pas fixé en début d'après-midi.

Une "grande partie" des combattants rebelles et leur principal chef Igor Strelkov ont fui Slaviansk, a annoncé samedi matin le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov sur sa page Facebook, tandis que le maire de la ville, nommé par les insurgés, confirmait à l'AFP par téléphone le départ des insurgés tout en précisant que les forces ukrainiennes n'étaient pas encore entrées dans la ville.

Le président Petro Porochenko a aussitôt déclaré sur le réseau social qu'il avait ordonné que "le drapeau national soit hissé à Slaviansk".

"Avant l'aube, les services de renseignements ont rapporté que Guirkine (Igor Strelkov, accusé par Kiev d'être un colonel du renseignement militaire russe, NDLR) et une grande partie des combattants ont fui Slaviansk, semant la confusion parmi le petit nombre de ceux qui restent", a écrit M. Avakov.



"Il n'y a plus de pouvoir à Slaviansk"
Du côté des insurgés, le maire de Slaviansk, Vladimir Pavlenko, nommé par ces derniers, a confirmé à l'AFP qu'ils avaient quitté la ville.

"Les combattants sont partis. L'armée ukrainienne n'est pas encore à Slaviansk. Il n'y a plus de pouvoir en ville", a déclaré par téléphone M. Pavlenko.

A Donetsk, le "Premier ministre" de la "république de Donetsk", Alexandre Borodaï a reconnu que ses troupes avaient quitté Slaviansk, "en raison de la supériorité numérique écrasante de l'adversaire", pour gagner "des positions préparées à l'avance", selon le site officiel des insurgés.

A Kiev, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale et de défense Andriï Lysenko a indiqué que "Slaviansk est encerclée" et que les forces ukrainiennes "cherchent à éliminer les combattants qui se cachent par petits groupes dans les habitations parmi la population civile".

"Il s'agit d'une tâche très complexe et l'essentiel est de préserver les vies des habitants", a-t-il ajouté, précisant que les pertes des forces gouvernementales étaient de deux morts et treize blessés, tandis que celles des rebelles étaient "importantes".

Sur le plan diplomatique, la réunion du "groupe de contact", rassemblant l'Ukraine, la Russie et l'OSCE, avec la participation des rebelles, qui devait se tenir au plus tard samedi, attendait toujours d'être confirmée.

La veille, dans un entretien téléphonique avec la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, M. Porochenko avait indiqué avoir proposé un lieu et l'heure de la réunion, dont le principe avait été arrêté mercredi à Berlin. Toutefois, la présidence ukrainienne ne les a pas précisés "en attendant la confirmation de l'autre partie".

A la mi-journée, le "vice-Premier ministre" de la "République populaire de Donetsk" proclamée par les séparatistes, Andreï Pourguine, estimait toujours possible que la rencontre ait lieu, en dépit de la chute de Slaviansk, à condition que "les intermédiaires" - la Russie et l'OSCE - y participent, selon l'agence Interfax-Ukraine.

La crise ukrainienne, opposant au départ les russophones de l'est du pays aux autorités de Kiev, a réveillé l'ancienne rivalité Est-Ouest que l'on croyait morte avec la Guerre froide.

Dans des échanges indirects, les Américains et les Européens d'une part, les Russes d'autre part, s'invitent mutuellement à faire pression sur leurs alliés ukrainiens respectifs pour sortir de l'impasse diplomatique actuelle.

Le président Porochenko se dit prêt à revenir au cessez-le-feu seulement si l'autre partie accepte ses deux conditions essentielles, à savoir le contrôle par l'Ukraine de sa frontière avec la Russie et la libération de tous les "otages" pris par les insurgés.

Les responsables ukrainiens estiment qu'un cessez-le-feu sans le rétablissement du contrôle de la frontière offrirait aux rebelles l'occasion de recevoir des renforts de Russie.



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