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Liban

Une mobilisation tous azimuts des forces des l’ordre

La photo postée sur Twitter de l’émir présumé des Brigades des sunnites libres, Omar Chami.

Deux nouveaux développements sécuritaires ont marqué hier la scène locale avec, d'une part, la menace proférée par les « Brigades des sunnites libres de Baalbeck » contre les lieux de culte chrétiens et, d'autre part, les avertissements adressés par le Front al-Nosra au Hezbollah, couplés d'une promesse de libérer les prisonniers islamistes de Roumieh.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les « Brigades des sunnites libres de Baalbeck » ont annoncé avoir chargé une « unité spéciale de jihadistes » de « purifier » la Békaa des églises.
« Cette unité de jihadistes aura pour mission de prendre pour cibles les croisés dans l'émirat islamique de la Békaa précisément, et au Liban en général, pour mettre fin au carillon des cloches », affirme le groupe sur son compte Twitter. En fin de journée, le groupe a publié la photo de son chef présumé, Omar Chami, dont le visage a été entièrement camouflé.
Suite à ces menaces, les forces de l'ordre ainsi que l'armée ont renforcé les mesures sécuritaires, notamment dans la Békaa. Des barrages ont été érigés en plusieurs endroits de la région et les passants ont été systématiquement fouillés et leur identité vérifiée. Des sources sécuritaires, citées par l'agence al-Markaziya, ont précisé que les mesures ont été prises à titre préventif en dépit du fait que les déclarations faites à ce jour par cette formation « ne sont pas sérieuses ».
Par ailleurs, le chef du Front al-Nosra au Qalamoun, Abou Malek Chami, a promis dans un message audio de « libérer les détenus de Roumieh d'ici à quelques jours ».
Mardi soir, des mesures exceptionnelles de circulation avaient été prises dans les environs de ce lieu de détention, les autorités invoquant des raisons de sécurité.
Évoquant le bras de fer mené contre le Hezbollah, Abou Malek Chami a indiqué que la bataille d'al-Nosra avec le parti chiite « ne se limite plus aux frontières et ne restera pas confinée dans les montagnes », soulignant que ses partisans ont réussi à briser « tous les cordons sécuritaires dans l'ensemble des régions libanaises ». Le message précise en outre que le front possède désormais « plusieurs milliers de moujahidine qui n'attendent que le feu vert pour commencer la bataille à l'intérieur du Liban, exclusivement dans les localités chiites ».
« La guerre pointe à l'horizon et les chiites n'ont plus qu'à attendre pour voir se déverser la colère des sunnites », ajoute le message.
Par ailleurs, des sources sécuritaires ont indiqué à L'Orient-Le Jour que des détenus islamistes à la prison de Roumieh dirigent depuis un certain temps des cellules terroristes.
Selon des sources citées par le quotidien al-Akhbar, des détenus en relation avec des réseaux terroristes auraient planifié une évasion massive du centre de détention, après un attentat-suicide au camion piégé contre l'entrée de la prison.
Suite aux deux communications par la voie des médias sociaux, le bureau de lutte contre la cybercriminalité s'est mobilisé pour tenter de faire la lumière sur ceux qui seraient derrière les sites électroniques prônant l'extrémisme.
Une source sécuritaire citée par le site nowlebanon a toutefois assuré qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter d'une déstabilisation de la situation au Liban, encore moins de voir le pays s'enliser dans une guerre confessionnelle.
Commentant le message des « Brigades des sunnites libres de Baalbeck », le membre du bloc parlementaire du Hezbollah, Kamel Rifaï, a assuré que cette formation « n'existe pas », soulignant que les sunnites « n'adoptent en aucun cas les idées prônées par le Front al-Nosra et Daech ». M. Rifaï a estimé qu'il n'y a aucune relation de cause à effet entre l'entrée du Hezbollah en Syrie et l'avènement de ces groupuscules takfiristes au Liban.
Par ailleurs, l'armée libanaise a effectué de nouvelles perquisitions dans la localité de Fnaydek au Akkar, mettant la main sur davantage d'explosifs, après les découvertes de la semaine dernière.
Des grenades et des ceintures d'explosifs ont été retrouvées enterrées dans le domicile du détenu Mahmoud Khaled, arrêté pour appartenance à des groupes terroristes.
Mahmoud Khaled et un autre détenu, Ala' Kanaan, avaient en effet fourni des ceintures explosives à de nombreux kamikazes, notamment ceux de l'hôtel Duroy, traqués dans la région de Raouché.
À Tripoli, et pour la seconde journée consécutive, les propriétaires d'un commerce ont été « sanctionnés » pour avoir ouvert durant la période de jeûne.
Après la grenade lancée mercredi contre un café, une boulangerie a été prise pour cible hier au moyen d'un engin explosif pour avoir transgressé le jeûne du ramadan et servi de la nourriture.
Une voiture garée près du commerce, à la rue Ezzeddine, a été endommagée suite à la déflagration.
Le mois dernier, le président du conseil municipal de Abra (Saïda), Walid Mechantaf, avait appelé « les habitants de la ville à respecter les musulmans durant le mois de ramadan et à s'abstenir, par conséquent, de manger en public ». Cette décision, sur laquelle M. Mechantaf est revenu par la suite, avait été largement critiquée par certains politiques libanais.
Toujours au Sud, et suite aux incidents sécuritaires qui se sont multipliés depuis quelque temps dans les camps palestiniens, une force mixte a été constituée à Aïn el-Héloué pour préserver la sécurité et le calme dans le camp. Le commandant de la sécurité nationale palestinienne au Liban, le général Sobhi Abou Arab, a annoncé hier que la force mixte sera incessamment déployée sur les lieux. Elle est constituée de plusieurs factions palestiniennes dont des formations islamiques. Interrogé par L'Orient-Le Jour, un responsable sécuritaire a expliqué que cette force ne pourra toutefois pas approcher ni entrer dans les quartiers où sévissent les extrémistes. Elle pourra toutefois limiter leurs déplacements à l'intérieur du camp, précise la source.

 

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