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À La Une - Iran

Les négociateurs du dossier nucléaire iranien jouent contre la montre

Washington et Téhéran ont eu un "très bref" échange sur le sort de l'Irak.

La chef de la diplomatie de l'Union Européenne, Catherine Ashton, présente à Vienne pour les négociations sur le dossier nucléaire iranien, arrive à l'ambassade d'Iran pour un déjeuner le 16 juin . REUTERS/Heinz-Peter Bader

La négociation d'un accord sur les contours du programme nucléaire iranien reprend pleinement mardi à Vienne, où les parties ont promis d'accélérer leurs échanges pour aboutir avant la date-butoir du 20 juillet.


"Les discussions se sont déjà intensifiées et vont continuer à le faire (...) Je n'imagine pas qu'il n'y ait pas, d'une façon ou d'une autre, une forme de réunion tous les jours d'ici au 20 juillet", a expliqué un responsable américain. La journée a commencé par des réunions bilatérales. La session plénière devait commencer à midi (10H00 GMT).

Lundi, l'arrivée des délégations iranienne et américaine a permis un rare dialogue sur un sujet autre que le nucléaire à ces deux pays brouillés depuis plus de trente ans. Washington et Téhéran ont eu un "très bref" échange sur le sort de l'Irak, leur allié commun qui est sous la menace immédiate d'une poussée jihadiste, a rapporté la porte-parole américaine Marie Harf. Cela ne devrait plus se produire a priori d'ici la fin de la semaine de négociation à Vienne, les deux parties ayant souligné que tous leurs efforts seraient consacrés à la quête acharnée d'un accord nucléaire.

 

(Lire aussi : L'Iran s'oppose à "toute intervention militaire étrangère en Irak")

 

Après dix ans de soupçons, de tension et d'invectives sur la vraie nature du programme atomique iranien, la République islamique a accepté l'hiver dernier, en échange d'une levée très partielle des sanctions internationales contre son économie, de négocier d'ici au 20 juillet un accord qui pourrait convaincre le reste du monde qu'elle ne cherche pas à s'équiper de la bombe nucléaire.

Depuis février, des experts nucléaires et des diplomates iraniens retrouvent chaque mois à Vienne leurs homologues du "5+1" (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), ces derniers se présentant comme un front uni sous la houlette de Catherine Ashton, la représentante diplomatique de l'Union européenne.

Les conversations se déroulent en anglais, une langue bien maîtrisée notamment par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Aucun détail ne filtre de ce travail de fourmi, mené sur un dossier extrêmement complexe et technique. Les deux parties ont commencé en mai, très partiellement, à rédiger le texte d'un éventuel accord... pour constater que leurs positions restaient très éloignées sur les sujets les plus décisifs. "Il y a encore beaucoup de travail", convenait à la veille des retrouvailles à Vienne une source diplomatique occidentale.

L'enrichissement d'uranium dans des centrifugeuses, qui permet à partir d'un niveau élevé d'obtenir le matériau d'une bombe atomique, est l'un des principaux enjeux de cette discussion complexe et multiple.
Selon la source occidentale, "la principale difficulté" dans les négociations est la capacité d'enrichissement que conservera l'Iran après un éventuel accord, et sur ce point, "on est loin du compte".

 

"Rien n'est réglé tant que tout n'est pas réglé"

L'Iran affirme en revanche avoir "pratiquement réglé" la question du réacteur d'Arak, situé à 240 km au sud-ouest de Téhéran, et qui pourrait en théorie fournir à l'Iran du plutonium, une alternative à l'uranium hautement enrichi pour la fabrication d'une bombe atomique. Téhéran a proposé de modifier la conception du réacteur pour limiter le plutonium qui sera produit.

Reste que dans cette négociation, "rien n'est réglé tant que tout n'est pas réglé", a souligné lundi une source américaine. C'est pourquoi le rythme des discussions devrait encore s'accélérer dans les cinq semaines qui restent.

Les deux parties ont la faculté, d'un commun accord, de prolonger leur discussion pour six mois supplémentaires, mais cette option est politiquement risquée. Aux États-Unis, elle expose le président Barack Obama à devoir composer avec le prochain Congrès qui sera renouvelé en novembre, et qui devrait se montrer encore plus méfiant envers un accord avec l'Iran. Et en Iran, le temps travaille aussi contre le président Hassan Rohani, qui est sous la pression de la frange conservatrice du régime, inquiète de l'avenir du programme nucléaire.

 

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