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À La Une - Religion

A Jérusalem, une rencontre historique en faveur de l'unité interchrétienne

Le pape et le patriarche orthodoxe signent une déclaration commune appelant à progresser dans le rapprochement entre leurs Eglises

Le pape François et le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée à l'entrée du Saint Sépulcre, le lieu le plus sacré du christianisme. Nir Elias/Reuters

Le pape François a rencontré dimanche le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée à la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem, pour une rencontre oecuménique historique en faveur de l'unité des chrétiens, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les chefs catholique et orthodoxe venaient de signer une déclaration commune appelant à progresser dans le rapprochement entre leurs Eglises, près de dix siècles après le grand schisme qui les a séparées.

Pour le Vatican, cette cérémonie était le point culminant du pèlerinage bref mais dense du souverain pontife dans la région.
François et Bartholomée se sont longuement prosternés tous les deux puis se sont agenouillés, enlevant l'un sa calotte blanche, l'autre sa coiffe noire, à l'entrée de la basilique, site de la crucifixion et de la résurrection de Jésus, selon la tradition chrétienne.

L'assistance a applaudi les deux dignitaires, puis a entonné des chants de grâces en grec et en arabe lors de cette célébration oecuménique empreinte d'émotion et de solennité, auxquels se sont joints les patriarches des treize Eglises catholiques et orthodoxes présentes à Jérusalem.
La prière commune au Saint Sépulcre s'est déroulée dans le lieu le plus sacré du christianisme, où selon les Evangiles, Jésus a été crucifié et enseveli, puis où son tombeau a été trouvé vide à Pâques. La basilique elle-même a d'ailleurs fréquemment un sujet de discorde entre les Eglises chrétiennes qui s'en disputent chaque recoin.

Le dialogue rouvert par François avec Bartholomée, chef spirituel des orthodoxes, s'inscrit dans la lignée d'un sommet il y a 50 ans entre Paul VI et Athénagoras, qui a initié un rapprochement entre catholiques et orthodoxes divisés depuis le schisme de 1054. Cette fracture avait eu des raisons politiques et religieuses: l'Orient se considérait comme la patrie des Pères de l'Eglise quand l'Occident carolingien voulait exercer son autorité sur l'ensemble du monde chrétien.

Dans leur déclaration commune, le pape François et le patriarche oecuménique de Constantinople s'engagent à oeuvrer ensemble vers l'unité malgré les divisions. "Notre rencontre fraternelle d'aujourd'hui est un nouveau pas nécessaire sur le chemin vers l'unité (...): celle de la communion dans la légitime diversité", écrivent-ils.
Sous la devise "Ut unum sint" ("Qu'ils soient un"), le logo du voyage du pape en Terre Sainte montre d'ailleurs l'apôtre Pierre et son frère André, représentant les Eglises catholique et orthodoxe, s'étreignant en signe d'unité sur une barque surmontée d'une croix.
"Pleinement conscients de n'avoir pas atteint l'objectif de la pleine communion, nous rappelons aujourd'hui notre engagement à continuer à cheminer ensemble vers l'unité", affirment les deux dignitaires religieux.

Même si dans les faits, le patriarche de Constantinople n'a juridiction sur quelque trois millions de croyants (contre 130 millions pour le patriarcat de Moscou), il est le "primus inter pares" pour les orthodoxes.

La déclaration commune salue des progrès accomplis dans le dialogue théologique, qui ne cherchait pas à atteindre "un plus petit dénominateur commun" mais "un exercice de vérité et de charité". Elle réaffirme la défense de valeurs communes: "La défense de la dignité humaine dans toutes les phases de la vie, et la sainteté de la famille basée sur le mariage, la promotion de la paix et du bien commun, la réponse aux misères qui affligent notre monde".
Les autres points soulignés touchent "le don de la création" (la défense de l'environnement), "le droit d'exprimer partout sa foi", le dialogue avec le judaïsme et l'islam, la préoccupation commune pour les chrétiens du Moyen-Orient -- particulièrement en Syrie, en Egypte et en Irak.

Les Eglises catholiques et orthodoxes d'Orient restent très divisées, et ces divisions les affaiblissent, alors que de nombreux chrétiens émigrent par crainte de l'extrémisme islamiste.

Depuis le Concile Vatican II (1962-65), les papes entretiennent des relations chaleureuses avec le patriarche de Constantinople. Un des points du conflit millénaire porte sur le primat du pape romain. Plusieurs pontifes ont engagé des réflexions sur ce point, mais sans jamais le remettre vraiment en cause.


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