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À La Une - proche-orient

Israël accusé d'usage excessif de la force contre les Palestiniens

L'Etat hébreu appelé à faire toute la lumière sur la mort de deux adolescents palestiniens la semaine dernière.

Des soldats israéliens arrêtant un manifestant palestinien à Beit Omar, le 17 mai 2014. AFP HAZEM BADER

La pression montait mercredi sur Israël pour faire toute la lumière sur la mort de deux adolescents palestiniens tués la semaine dernière lors de manifestations en Cisjordanie occupée, après la diffusion d'images battant en brèche la version de l'armée.

Les missions de l'Union européenne (UE) à Jérusalem et Ramallah se sont dites mercredi "profondément préoccupées par la mort de deux jeunes le 15 mai près de la prison d'Ofer, en Cisjordanie, dans un incident impliquant le recours par les forces israéliennes à la force létale".

Le ministère français des Affaires étrangères a également appelé les autorités israéliennes à "mener rapidement une enquête transparente permettant de faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles ces tirs ont eu lieu", insistant sur la nécessité de "l'usage proportionné de la force".


La veille, l'ONU et les Etats-Unis avaient réclamé une enquête impartiale, s'interrogeant ouvertement sur la "proportionnalité de l'usage de la force par rapport à la menace représentée par les manifestants", dont les deux adolescents, tués pendant les commémorations de la "Nakba" (catastrophe, en arabe) que représente pour les Palestiniens la création d'Israël en 1948 et la tragédie des réfugiés.

"L'ONU presse Israël de s'assurer que ses forces de sécurité respectent strictement les principes de base sur l'utilisation de la force et des armes à feu", a déclaré le secrétaire général adjoint pour les affaires politiques, Oscar Fernandez-Taranco, soulignant que "les premières informations semblent indiquer que les deux Palestiniens tués étaient sans armes et ne semblaient représenter aucune menace directe".

 

(Pour mémoire: La « nakba » : un 66e anniversaire entaché de sang)


Ces déclarations font suite à la diffusion mardi par l'ONG "Défense des Enfants-International" et l'ONG israélienne B'Tselem d'images de vidéosurveillance de la scène, sur lesquelles on voit deux jeunes Palestiniens marchant près de l'ombre d'un bâtiment avant de s'effondrer subitement, apparemment atteints par des tirs.

 

Tirs à balles réelles
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a balayé les critiques internationales.
"Un tel incident fera l'objet d'une enquête, indépendamment de toute demande", a-t-il assuré lors d'une visite dans la colonie d'Ariel, dans le nord de la Cisjordanie.

Selon un éditorialiste du quotidien Maariv, "la réponse correcte pour Israël est de se conformer à l'appel américain en lançant une enquête immédiate, approfondie et rapide", et d'en tirer ensuite toutes les conséquences, qu'elle établisse la culpabilité des forces israéliennes ou au contraire une "manipulation" des images.

 

(Lire aussi: Le pape en Israël: assignation à résidence pour trois extrémistes juifs)


L'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a déploré "depuis début 2013 une nette augmentation du nombre de réfugiés de Palestine tués et blessés" par les forces israéliennes en Cisjordanie, notamment par balles réelles, considérant que cette évolution justifiait une enquête approfondie sur la mort des deux adolescents.


En 2013, 17 réfugiés ont été ainsi tués (sur 27 Palestiniens tués en Cisjordanie), contre aucun en 2012, a indiqué un porte-parole de l'UNRWA, Chris Gunness, une tendance confirmée en 2014 avec "sept réfugiés de Palestine tués par les forces de sécurité israéliennes, dont deux enfants, le dernier en date le 15 mai 2014 (jour de la Nakba)", sur 11 tués en Cisjordanie. L'UNRWA a remarqué "une nette augmentation du nombre de réfugiés blessés à balles réelles, au moins 43 à ce jour (...) contre dix sur la même période en 2013".


Une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hanane Achraoui, a accusé mardi l'armée israélienne d'"exécution délibérée de deux adolescents" et de "crime de guerre et crime contre l'humanité".


L'armée israélienne a affirmé que son enquête sur ces morts n'avait pas à ce stade "établi de tirs à balles réelles", contrairement aux conclusions des médecins palestiniens et de B'Tselem.

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a justifié de son côté le comportement des forces de sécurité face à "un incident violent durant lequel des bouteilles incendiaires et des pierres ont été jetées sur des policiers qui, se sentant en danger, ont réagi comme ils devaient le faire".

 

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