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À La Une - Crise

Critiquée pour n'accepter que peu de réfugiés syriens, la France va en chercher 25 en Egypte

Un autre groupe de 27 personnes, dont deux enfants handicapés, s'installera la semaine prochaine en Isère.

Les réfugiés syriens à leur arrivée à l'aéroport de Roissy en France, le 21 mai 2014, en provenance d'Egypte. AFP/ STEPHANE DE SAKUTIN

Vingt-cinq réfugiés syriens, que la France est allée chercher en Egypte dans le cadre d'une procédure rare, sont arrivés mercredi à Paris et ont pris la route pour la Dordogne, où deux petits villages les attendent.

"C'est bien d'être en sécurité", lâche Abdul en récupérant ses bagages à l'aéroport Charles-de-Gaulle. "Vous savez ce que la guerre nous a fait, et en Egypte, on n'était pas bien", ajoute son fils Amal, 25 ans, tout en confiant son inquiétude d'avoir à "repartir de zéro".

Depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad en mars 2011, deux millions et demi de Syriens ont fui leur pays, pour s'établir principalement dans les pays limitrophes. En raison des difficultés d'accès au territoire, seuls 5.000 ont gagné la France.

Interpellé par les associations sur ce faible nombre, le président François Hollande s'était engagé en octobre à accueillir 500 Syriens "particulièrement vulnérables" identifiés par le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR). Dans le cadre de cet accord, un premier groupe d'une quarantaine de personnes est arrivé en janvier au Havre. Il s'agissait de personnes à qui le HCR avait déjà offert le statut de réfugié.


Les cinq familles arrivées mercredi sont les premières que la France a elle-même identifiées et fait venir. Un autre groupe de 27 personnes, dont deux enfants handicapés, s'installera la semaine prochaine en Isère.

Cette cinquantaine de Syriens ont été repérés en octobre par l'association Caritas alors qu'ils se trouvaient dans des centres de détention à Alexandrie dans des conditions "dramatiques", selon Pascal Brice, délégué général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Certains avaient tenté de traverser la Méditerranée et avaient été interceptés en plein naufrage. Un homme était ainsi resté des heures dans l'eau avec son nourrisson accroché au cou, selon M. Brice.

 

(Lire aussi : « Dans les décombres, j'ai découvert une tasse à café que j'emporte avec moi comme souvenir »)

 

"Ça va être dur au début"
Alertée, l'ambassade de France a contacté l'Ofpra qui a envoyé en février une équipe sur place pour entendre ces familles et monter leur dossier. Il s'agit d'une procédure rarissime: l'unique déplacement de l'Ofpra à l'étranger remonte à 1999, au Kosovo.


A leur arrivée à Paris, les agents de l'Ofpra qui les avaient écoutés en Egypte les attendaient et leur ont remis les pièces d'état civil et leurs titres de séjour, afin qu'ils puissent immédiatement prendre la route pour la Dordogne. Destination: Jumilhac-le-Grand et La Coquille, deux petits villages de moins de 1.400 habitants qui se sont portés volontaires pour les accueillir dans des logements vacants, après avoir vu un appel dans la gazette des élus locaux.

Outre "la solidarité", le maire de Jumilhac, Yves Congé (PS), explique y avoir vu son intérêt: "On risquait une fermeture de classes et là, on va accueillir six petits en primaire. On est aussi dans une zone de désertification médicale, notre médecin prend sa retraite dans deux ans et dans le groupe il y a un médecin qui a fait ses études en France."

La population a été informée par un courrier. "Je n'ai eu que deux lettres négatives, précise le maire. Ce n'est pas grand-chose comparé aux réponses aux appels aux dons: les gens ont offert des jouets, des vêtements, des lits..."

Mercredi soir, un petit accueil est prévu à leur descente du bus et dès jeudi les démarches commenceront pour permettre leur insertion la plus rapide possible: visite de l'école, inscription à la CAF, à la sécu, rencontre avec les commerçants, les élus.

Dès vendredi les enfants iront à l'école. Yara, 12 ans, est impatiente. "Je suis consciente que ça va être dur au début, il va falloir que j'apprenne le français. Mais en travaillant, je vais réussir."

 

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