Le bureau de presse des Forces libanaises (FL) a publié lundi après-midi la retranscription exacte de la conférence de presse donnée par le leader du parti, Samir Geagea, à Paris où il s'est entretenu à deux reprises avec le chef du Courant du Futur Saad Hariri.
Un peu plus tôt, les FL avaient indiqué que les propos sur la présidentielle attribués à M. Geagea, tels que rapportés par certains médias et selon lesquels il aurait affirmé que M. Hariri a proposé le nom de Michel Aoun comme candidat de consensus à la présidence libanaise, ont été déformés. Dans un communiqué, les FL précisent que les déclarations de M. Geagea, telles que publiées, sont "erronées, incomplètes et inexactes".
Selon le communiqué des FL, M. Geagea a indiqué que si le chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun, est véritablement le candidat du Hezbollah à la présidence, qu'il annonce son programme et que le 8 Mars se présente au Parlement et vote pour lui. "La balle est désormais dans le camp du Hezbollah et de ses alliés", a estimé le chef des FL, lui-même candidat du 14 Mars à la présidence. Il a rappelé dans ce contexte les initiatives prises par le chef des Kataëb Amine Gemayel et le ministre des Télécommunications Boutros Harb envers le parti chiite ajoutant que c'est l'autre partie qui a maintenu son attitude négative.
"M. Hariri et moi avons soulevé toutes les issues possibles à la crise. Saad Hariri a souligné que parmi les options possibles, il y a la proposition du général Michel Aoun qui se présente comme un candidat de consensus, a précisé M. Geagea. Nous avons étudié cette possibilité et j'ai donné mon avis objectif à M. Hariri".
Et Samir Geagea de poursuivre dans ce contexte : "Bien que les contacts établis avec le CPL soient utiles pour le pays, le général Aoun n'est pas pour le moment un candidat de consensus : il ne peut pas agir comme il l'a fait lors de la première session et ensuite se présenter comme consensuel".
"Comment après neuf années au cours desquelles il a adopté une voie politique complètement différente, Aoun peut-il soudain devenir un candidat consensuel?, a encore demandé le leader des FL. Personne ne nous a informés que l'accord avec le Hezbollah (signé par le courant aouniste en 2006) a été annulé." Et d'insister : "Est-il possible que le général Aoun devienne consensuel à neuf jours de l'élection présidentielle?"
M. Geagea a tenu néanmoins à préciser qu'il n'oppose son veto sur aucun candidat et que si Michel Aoun remporte la présidentielle, il serait le premier à le féliciter.
Plus tôt dans la journée, plusieurs médias libanais avaient indiqué que M. Geagea a annoncé, lors d'une conférence de presse à Paris, avoir rejeté la proposition de Saad Hariri d'adopter le chef du Courant patriotique libre comme candidat de consensus. Selon ces médias, le chef des FL aurait alors répondu que "M. Aoun ne peut être un candidat de consensus en raison de toutes ses pratiques politiques qui reposent sur le document d'entente avec le Hezbollah". "Les FL n'opposent de veto à aucun candidat, mais M. Aoun n'a pas modifié sa ligne politique pour être consensuel", aurait-il ajouté.
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M. Geagea avait été reçu pour la deuxième fois dimanche par l'ancien Premier ministre en présence du chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora.
MM. Geagea et Siniora ont aussi eu, toujours à Paris, des entretiens avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal. Le chef du PSP, Walid Joumblatt, arrivé hier même dans la Ville lumière en compagnie du ministre de la Santé, Waël Abou Faour, devait également avoir une entrevue avec lui, témoignant des contacts intensifs entrepris à plusieurs niveaux pour éviter tout vide à la présidence.
Le général Aoun, à la tête du plus grand bloc parlementaire chrétien, n'a pas jusqu'à présent annoncé sa candidature à la présidence. Mais il est l'un des principaux prétendants pour occuper ce poste, qui sera vacant le 25 mai à l'expiration du mandat du chef de l'Etat Michel Sleiman. Il a été l'un des plus farouches adversaires de la politique du Courant du Futur et de la famille Hariri en général.
Le chef du CPL, qui n'a jamais caché ses ambitions présidentielles, serait soutenu par son camp du 8 Mars, notamment par le Hezbollah et le chef du législatif Nabih Berry. Ces deux poids lourds de la scène chiite et du Parlement n'ont cependant pas encore annoncé officiellement leurs intentions.
Quatre sessions parlementaires ont déjà été convoquées afin d'élire un nouveau président, mais sans succès. La cinquième est prévue jeudi, alors que les appels locaux et internationaux se font de plus en plus pressants pour éviter toute vacance à la présidence.
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Lundi, le Premier ministre Tammam Salam et le patriarche maronite Béchara Raï ont souligné de concert la nécessité d'élire un nouveau président dans les délais constitutionnels, à l'issue d'un entretien au Grand Sérail.
"Nos points de vue étaient identiques au niveau de notre attachement à tout ce qui renforce les institutions de l'État. Nous espérons ne pas parvenir à une vacance à la présidence qui ne sera pas de tout repos pour la communauté maronite ni pour le Liban et nous espérons que les efforts du patriarche éviteront le vide", a déclaré M. Salam.
Le chef de l'Église maronite a abondé dans le même sens. "Nous voulons que l'élection ait lieu dans les délais et que nous évitions toute vacance. La conscience des députés doit leur dicter d'élire un nouveau président", a-t-il ajouté.
Même son de cloche du côté de la diplomatie occidentale, l'ambassadeur des Etats-Unis au Liban, David Hale, ayant appelé à une présidentielle dans les délais.
"Nous appelons les responsables libanais à tenir l'élection présidentielle dans les délais, conformément à la Constitution", a déclaré M. Hale à l'issue d'entretiens séparés avec le président Michel Sleiman et le chef du législatif Nabih Berry.
"Notre but est d'aider les Libanais à protéger le processus électoral et non d'influer sur son issue. Je pense que la majorité des Libanais veut que le pays soit en paix, stable et respecte ses obligations internationales", a-t-il ajouté.
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commentaires (15)
C'est honteux la manière d'agir d'un ex général Maronite, dommage pour les Chrétiens, nous n'avons pas besoin d'un Caméléon mais d'une main de fer qui défendra les intérêts des Libanais et du Liban et donner l'entier et l'exclusivité de pouvoir militaire à l'armée Libanaise. tout le monde de la démocratie!!! mais personne connait vraiment le sens!!! Un devoir est un devoir, quand un député prend une responsabilité doit l'assumer jusqu'au bout, pas seulement remplir ses poches et voyager. L'élection d'un président est un devoir et ils doivent être présents pour élir un président. Que Dieu soit avec leurs esprits et qui leurs donne un peu de lumière.
Alex. K.L.
17 h 13, le 20 mai 2014