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Moyen Orient et Monde - Pèlerinage en Terre sainte

« En matière de sécurité, ce pape pose un problème »

La visite de François en Terre sainte est un casse-tête pour les forces de l'ordre jordaniennes, palestiniennes et israéliennes.

Une rencontre entre le chef de la police israélienne, Yohanan Danino, et le nonce apostolique pour Israël, l’archevêque Giuseppe Lazzarotto. Gali Tibbon/AFP

La visite à haut risque en Terre sainte de François, le « pape du peuple », est un véritable casse-tête pour les forces de sécurité locales.


Durant son pèlerinage, le Saint-Père tient à prendre deux bains de foule, à bord d'une voiture découverte, l'un à Amman et l'autre à Bethléem dans les territoires palestiniens. « En matière de sécurité, ce pape pose un problème », reconnaît le père David Neuhaus, conseiller média du patriarcat latin de Jérusalem pour la visite de François du 24 au 26 mai. Un pape qui, dès le jour de son intronisation à Rome, a fait fi du cordon de sécurité pour aller à la rencontre des fidèles présents place Saint-Pierre, rappelle le père Neuhaus, jugeant probable que François s'écarte aussi du protocole durant son séjour.


Un scénario pourtant problématique pour les forces de sécurité jordaniennes, palestiniennes et israéliennes chargées de protéger le pape. La Jordanie veut montrer qu'elle est « une oasis de paix et de stabilité » dans une région en crise, a déclaré un responsable de sécurité à Amman. 500 personnels viendront renforcer la garde royale durant la visite papale. Conformément à ses vœux, François fera un tour dans une Jeep découverte à son arrivée pour une grand-messe le 24 mai au stade de Amman. Tous ses autres déplacements se feront en hélicoptère ou en voiture fermée.


Le 25 mai, la police et la garde présidentielle palestiniennes prendront la relève à l'arrivée du pape à Bethléem. « Nous allons déployer tous les efforts, non seulement pour protéger le pape, mais aussi pour lui rendre cette visite agréable et lui permettre de faire passer son message au peuple », selon Adnane Damiri, porte-parole des services de sécurité palestiniens. De jeunes femmes de la garde présidentielle, entraînées par des gendarmes du GIGN à Jéricho et en Jordanie, seront même affectées à la protection du pape.

 

« Rencontres spontanées »
À Jérusalem, potentielle poudrière, les déplacements de François seront sécurisés par la police, en coordination avec le Shin Beth, la sécurité intérieure israélienne, et les services italiens qui accompagnent le pontife. « Des milliers de policiers seront dans et autour de la cité, appuyés par des forces spéciales en civil et des unités héliportées », selon le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld. L'imposant dispositif de vidéosurveillance, comprenant 320 caméras, qui quadrille habituellement la Vieille Ville, permettra de suivre les mouvements du pape.


Israël a déjà renforcé la protection de certains lieux saints chrétiens, cibles d'une vague de vandalisme imputée à des juifs extrémistes. « Toutes sortes d'individus extrémistes distillent une impression de tension autour de cette visite. Nous ne succomberons pas à ces pressions et nous ne les laisserons pas faire », a assuré le chef de la police, Yohanan Danino.
« Nous n'avons aucune raison d'avoir peur car Israël met à notre disposition une dose nécessaire, voire une "overdose", de sécurité », a ironisé le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal.
À des chrétiens de Jérusalem qui s'inquiétaient qu'il ne reste plus que des chats dans les rues de la Ville sainte pour accueillir François, un responsable sécuritaire israélien a répondu : « Il n'y aura même pas un seul chat dehors. » « On ne peut pas parler "d'exagération" pour une visite aussi importante sur les plans national et international », s'est défendu M. Danino.


Aucune messe publique n'est prévue à Jérusalem, mais le père Neuhaus évoque des « occasions de rencontres spontanées » entre le pape et les fidèles en se disant « sûr que ces moments offriront de puissantes images qui réchaufferont le cœur des croyants sur place ».

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