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Liban - Vient de paraître

Le puzzle aux cent et une identités de Liliane Germanos Ghazaly

Tout naturellement, c'est à Liliane Germanos Ghazaly, partie retrouver les étoiles en plein soleil, c'était en août dernier, que les Conférences mensuelles de la Société libanaise de psychanalyse (SLP) ont consacré leur troisième numéro.
Liliane Germanos Ghazaly : entrée à la SLP peu après sa fondation en 1980, elle en a été la première femme psychanalyste, une des premières analystes au Moyen-Orient. Femme de terrain, femme d'amour, femme de terroir, femme d'un pays, elle a disséqué son Liban en général (et son Akoura en particulier) dans Le paysan, la terre et la femme et dans Liban : rêve, guerres et réalités.
Rien ne lui échappait. Rien ne lui résistait. Avec elle, les identités, toutes les identités, tour à tour meurtries, dynamitées, assassines, ensevelies, déstructurées, traumatisées ou radieuses, religieuses ou culturelles, devenaient éléments d'un seul et même puzzle.


Tout devenait politique.
Les séparations et les deuils amoureux : « Je suis morte ce jour-là », lui répétait Lara sur le divan. L'hystérie de la Libanaise : « Je ne sais plus ce que je suis ni ce que je veux être », lui disait une autre patiente. Ses nuits immondes et silencieuses : « Je voulais et je veux être la petite fille de mon père au sens de sa petite copine, parce qu'il aime les petites filles et déteste les femmes », chuchotait Carla. Les névroses obsessionnelles : « Mais si je perds ces obsessions, qu'est-ce qui va rester de moi ? », hurlait Henri. La néantisation : « Je suis l'ombre de mes parents, l'ombre de mon frère ; tout le monde, mais pas moi ; tout, sauf moi-même », commentait Yola.


Et puis l'adolescence. Et une question que Liliane Germanos Ghazaly a posée en juin 2013. Essentielle : « Dans ce monde hanté par l'éternel jeunisme et le souci de vieillir jeune, où tout est à portée de main (temps, espace...), où les gens sont pris par le virtuel au point de nier le réel et de croire qu'ils peuvent le changer selon leurs désirs, dans ce monde du plaisir immédiat et du tout, tout de suite, où les images et les rôles parentaux comme les structures familiales sont en pleine mutation, quels adultes vont devenir nos adolescents d'aujourd'hui ? »


Et puis son chef-d'œuvre : le spectre de la dhimmitude, dans son Liban : rêve, guerres et réalité. Où elle dissèque avec une maestria impressionnante l'angoisse-Everest des chrétiens du Liban. À (re)lire, urgemment : Liliane Germanos Ghazaly était simplement visionnaire. Ses mots, écrits hier, résonnent aujourd'hui avec une glaçante immédiateté.


Enfin, pour connaître mieux (et autrement) la psychanalyste et la femme, une série d'hommages confondants de sincérité clôt ce recueil. Signés, entre autres, Maud Saikali, Chawki Azouri, Wafica Kallassi, Rania Séropian, Hicham Bazzi, Mounir Chamoun, Yolande Gueutchérian, Carine Naja, Josette Nohra-Puel ou Samia Makhoul...
Incontournable et éternelle.

 

Tout naturellement, c'est à Liliane Germanos Ghazaly, partie retrouver les étoiles en plein soleil, c'était en août dernier, que les Conférences mensuelles de la Société libanaise de psychanalyse (SLP) ont consacré leur troisième numéro.Liliane Germanos Ghazaly : entrée à la SLP peu après sa fondation en 1980, elle en a été la première femme psychanalyste, une des premières...
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