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Liban

Geagea dénonce l’équation « un président du 8 Mars ou le vide »

C'est entouré de hauts responsables du parti, de journalistes et de reporters des différentes chaînes locales, que le candidat Samir Geagea a suivi le déroulement de la journée électorale d'hier sur les différents écrans de télévision installés à Maarab – notamment la rencontre Gemayel-Aoun à Rabieh, ou les diverses allocutions et conférences de presse en marge de la séance. Aussi a-t-il commenté en continu ses images avec ses hôtes dans une atmosphère plutôt détendue, mettant en garde à plusieurs reprises contre plusieurs artifices utilisés par le camp adverse pour intoxiquer, selon lui, l'opinion publique, notamment en essayant de donner l'impression que le 14 Mars est autant responsable du blocage de l'échéance présidentielle que le 8 Mars. Une théorie que M. Geagea rejette en bloc, puisque le 14 Mars a choisi un candidat et a été aux urnes avec tous les risques que cela comporte, mais dans la tradition constitutionnelle et démocratique, tandis que le 8 Mars refuse jusqu'à présent de faire preuve de transparence en soutenant clairement une candidature et de jouer le jeu démocratique en assurant le quorum aux séances. Le tout pour imposer, par le fait accompli, un choix entre une seule candidature, sous le label « consensuel », ou bien le vide. « Par le passé, il était question de Mikhaël Daher ou le chaos. Il semble qu'aujourd'hui, cela soit devenu Mikhaël Aoun ou le vide », a-t-il lancé, sous la forme d'une boutade, notamment à la suite des déclarations de certains députés du Courant patriotique libre hier place de l'Étoile.
Après l'annonce du report de la séance au 15 mai, M. Geagea a tenu, comme chaque semaine, une conférence de presse. « Une nouvelle fois, ils torpillent l'élection, mettant toute cette échéance réellement en danger », a-t-il déclaré.
« La Constitution libanaise, s'agissant de la question du quorum dans l'article 49, a voulu organiser le déroulement de l'élection présidentielle, pas son blocage, a déclaré M. Geagea. La fonction première et fondamentale du député est de permettre le bon déroulement de l'élection, pas le contraire, a-t-il indiqué. L'absence de certains députés n'est pas un droit constitutionnel dans l'absolu, comme le soutiennent quelques députés. Il s'agit d'une mesure exceptionnelle à laquelle le député de la nation a recours dans des circonstances exceptionnelles qui l'empêchent d'exprimer son opinion librement, comme la chute de l'État, une part de ce dernier, ou encore une occupation. Mais que cette exception devienne une règle générale à laquelle l'on a recours en des circonstances normales, comme celles que nous vivons aujourd'hui, afin de pouvoir procéder à un chantage pour imposer un certain président : il s'agit là d'une atteinte à la Constitution, et non d'un droit constitutionnel ! » a indiqué le leader FL.
« Les règlements internes successifs de la Chambre, depuis 1930, y compris l'actuel, à travers ses articles 44, 61 et 62, sont venus empêcher clairement l'absence du député à plus de deux séances générales ordinaires durant une session parlementaire, ainsi qu'aux réunions des commissions parlementaires. Si cela prévaut pour les séances générales ordinaires et les réunions des commissions, qu'en serait-il alors pour l'élection d'un président de la République, qui est en tête des échéances constitutionnelles et qui constitue un devoir fondamental du député libanais », a-t-il poursuivi.
« Ce comportement obstructionniste est aux antipodes de tous les usages, traditions et coutumes libanais en vigueur depuis le pacte de 1943, y compris lors des grandes crises politiques que le Liban a connues durant les années 50, 60 et 70 du siècle dernier. Les députés de la nation n'ont jamais abandonné leurs devoirs nationaux vis-à-vis de Dieu, du peuple et de leur conscience comme c'est le cas aujourd'hui. En 1958, la Chambre soutenait en grande majorité le président Camille Chamoun. Mais elle n'a pas hésité à élire Fouad Chéhab à la présidence de la République en dépit des conflits ardents entre les deux hommes et ce, afin de ne pas laisser la République entrer dans le vide », a rappelé M. Geagea.
« En 1970, la Chambre était divisée, plus encore qu'elle ne l'est maintenant. Aucune partie n'entrevoyait un succès de son candidat, comme c'est le cas actuellement. La différence, c'est qu'en 1970, les députés n'ont pas utilisé le défaut de quorum. Ils ont assisté à la séance et chacun a voté pour son candidat. Le président Sleimane Frangié avait réussi à l'emporter avec un écart d'une seule voix. Telle était la vraie pratique démocratique qui faisait la fierté du Liban. Ce qui se produit aujourd'hui est un coup d'État total contre notre Constitution, nos coutumes parlementaires et notre histoire politique », a-t-il ajouté.

« Consensus » ? Quel « consensus » ?
Et Samir Geagea de poursuivre : « Pourquoi le 8 Mars n'annonce-t-il pas le nom de son candidat ? À considérer que le principe du consensus brandi par ce camp soit vrai, pourquoi ne propose-t-il pas un nom ou un groupe de noms de personnalités qui ne font pas partie de cette coalition, pour que nous discutions avec les autres blocs des possibilités de réussite de ces noms – n'est-ce pas cela le consensus ? Le 8 Mars n'a jamais reconnu la logique du consensus. Accepterait-il un consensus sur la question de la décision de guerre et de paix, sur l'envoi de combattants en Syrie, les armes illégales, ou encore l'élection du président de la Chambre ? Le consensus est devenu un slogan vidé de son sens réel, un synonyme du blocage, du vide, de la marginalisation de la première magistrature. Ce comportement de certains membres du 8 Mars se répercute négativement à l'échelle nationale et menace désormais le pacte national, a noté Samir Geagea. La première condition du consensus est que ce consensus se réalise dans un esprit consensuel, pas dans l'objectif d'opérer un chantage ou d'imposer quelque chose. Et si le consensus est pour l'instant indisponible, comme c'est le cas actuellement, aller vers une élection et s'en remettre aux résultats des urnes en tout esprit sportif est le seul synonyme légal et légitime du consensus, conformément aux usages en vigueur dans tous les régimes démocratiques, dont le Liban. Enfin, le fait pour une partie de provoquer des défauts de quorum et de torpiller l'action des institutions n'est pas représentatif d'un esprit consensuel. Au contraire, cela montre un désir d'imposer un candidat exclusif par la force. »
« Faire obstruction à l'élection d'un président effectif exprimant les aspirations des Libanais et représentant les chrétiens au pouvoir signifie de facto que l'on vise à ramener un président virtuel parachuté au terme de marchés régionaux, a ajouté le leader des FL. Cela revient à marginaliser la présidence, à diminuer le rôle du prochain président, et, partant, à marginaliser la représentation chrétienne à l'intérieur du pouvoir, ce qui provoquera encore plus de déséquilibre au niveau du partenariat national et du pacte, a indiqué Samir Geagea. La situation ne s'améliorera pas au Liban tant que l'État n'a pas, depuis 1990, un vrai président de la République », a-t-il noté.
« La situation politique des chrétiens au Liban n'est pas meilleure, du moment que la première fonction qui leur est attribuée dans la formule libanaise est occupée par un président de compromis et non par l'un de ceux que les chrétiens souhaiteraient voir élus. Les chrétiens sentent comme s'il y avait un complot contre leur rôle au Liban, à travers ce qui se produit dans le cadre de la présidentielle, une fois au nom du quorum, une autre au nom du consensus, alors que les autres postes ne rencontrent que rarement les obstacles et les problématiques qui se posent à chaque échéance constitutionnelle », a ajouté Samir Geagea.
Le président des FL a déploré que des parties chrétiennes soient en train de couvrir de telles obstructions qui affaiblissent la première position chrétienne de la République, dans la plus pure tradition des méthodes qui étaient en vigueur du temps de la tutelle syrienne. Aussi a-t-il lancé un appel à l'ensemble des forces politiques et des autorités spirituelles du pays, et surtout à Bkerké, afin qu'ils appellent tous les députés qui torpillent actuellement les séances, et surtout les chrétiens parmi eux, à cesser de badiner avec l'échéance présidentielle et de la mettre en péril, et à honorer leurs engagements contractés devant le patriarche maronite, en cessant de s'absenter des séances et de provoquer des défauts de quorum. « Il faut les obliger moralement à participer aux séances, sous peine de leur faire assumer, encore une fois, la responsabilité de la marginalisation de la présence chrétienne au sein de l'État et du maintien du Liban dans le bourbier », a-t-il dit, appelant les Libanais en général et les chrétiens en particulier à faire pression sur les députés qui les représentent pour qu'ils cessent d'utiliser leur mandat à des fins de blocage qui font du tort aux intérêts de la démocratie et du pays.

C'est entouré de hauts responsables du parti, de journalistes et de reporters des différentes chaînes locales, que le candidat Samir Geagea a suivi le déroulement de la journée électorale d'hier sur les différents écrans de télévision installés à Maarab – notamment la rencontre Gemayel-Aoun à Rabieh, ou les diverses allocutions et conférences de presse en marge de la...

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TOUT LIBANAIS LA DÉNONCE. C'EST DU CHANTAGE POLITIQUE ET CONFESSIONNEL... EST-CE QUE LES CPLISTES HUITISTES... SONT DES LIBANAIS OU DES IRANIENS ? QUE L'ISSIMO NOUS LE DISE ! ON N'A POINT ENTENDU SON CLAIRONNEMENT VOCABULAIRISTIQUE SUR LES DÉCLARATIONS IRANIENNES !

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 15, le 08 mai 2014

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Commentaires (2)

  • TOUT LIBANAIS LA DÉNONCE. C'EST DU CHANTAGE POLITIQUE ET CONFESSIONNEL... EST-CE QUE LES CPLISTES HUITISTES... SONT DES LIBANAIS OU DES IRANIENS ? QUE L'ISSIMO NOUS LE DISE ! ON N'A POINT ENTENDU SON CLAIRONNEMENT VOCABULAIRISTIQUE SUR LES DÉCLARATIONS IRANIENNES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 15, le 08 mai 2014

  • C’est à un chrétien et à un musulman que ce pays doit son "Pacte?" de 43 ; du non-écrit censé codifier le partage de ce pouvoir si local. Au terme de ce ni-ni levantin, les chrétiens renoncent au frangéh, tandis que les musulmans s’affranchissent du damasquin. "2 nations ne forment pas une nation." soupira alors 1 maronite rare. Adossée à des données de 32, ce "Pacte -Clef" de la répartition confessionnelle du pouvoir, figea un rapport de forces déjà obsolète. Il ne sera corrigé à la marge qu’en 90 à Tâëf. En fait, chacun des soubresauts qui, jusqu’au séisme de 75, secouent ce landerneau, dévoile l’une des innombrables failles de cette chimère communautaire. Discrédité par son clientélisme, le 1er président devra s’effacer au profit de Chamäoun. Lequel s’aligne sur l’Occident au point d’avaliser, par son silence, l’assaut branlant de 56 sur le canal de Suez après sa nationalisation. Par la suite, la présidence échoit à Chhâââb qui lui, s’évertue sans succès à combler le fossé creusé entre indigents et nantis. Dopé par ses simili-atouts, "Ce Miracle Libanais" rejeta dans ce fossé le contingent de ces laissés-pour-compte souvent chïïtes donc. Qui, s’ils s’échinent sur des terres arides ou s’entassent dans des banlieues miséreuses, ces "Déshérités" vont malheureusement finir par rallier cet "Amal" ; yâ hassértéééh ; avant de venir ; yîîîh ; grossir ce hézébbb materné ; yâ wâïyléééh ; par une Per(s)cée et par une sœur-syrie nusayrîsée. Rien à tirer !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 09, le 08 mai 2014

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