Les propos du haut conseiller du chef des pasdaran iraniens, le général Yahya Rahim Safavi, ont suscité un tollé au Liban.
Cité par l'agence officielle de presse iranienne, l'officier iranien a indiqué que « le pouvoir et l'influence de son pays se sont étendus pour la troisième fois jusqu'en Méditerranée », avant d'ajouter que « la ligne de défense iranienne se trouve au sud du Liban ».
Le président Michel Sleiman s'est arrêté sur ce discours durant la conférence de dialogue, en faisant état de « déclarations répétées attribuées à des sources iraniennes en contradiction avec la souveraineté libanaise et le principe des bonnes relations entre les États ». M. Sleiman s'est dit déterminé à tirer cette affaire au clair avec les autorités iraniennes.
Dans les milieux politiques, notamment au sein du 14 Mars, l'indignation était à son comble. Le député Mohammad Kabbara a tenu une conférence de presse pour « tirer la sonnette d'alarme », en estimant que les propos de Safavi « doivent être interprétés comme une déclaration de guerre et l'annonce d'une volonté d'occuper le Liban et les États du bassin méditerranéen ». « Le Liban est en danger. La menace est grande et risque d'embraser le bassin méditerranéen dans son ensemble », a-t-il averti, avant d'appeler le gouvernement à convoquer l'ambassadeur d'Iran, Ghadanfar Rokn Abadi, pour protester contre les propos du général. Selon lui, le gouvernement doit également envoyer des mémorandums au Conseil de sécurité de l'ONU, à la Ligue arabe ainsi qu'aux pays du bassin méditerranéen et à l'Union européenne « pour les informer qu'il rejette les déclarations iraniennes ». « Cela est important pour protéger nos frontières », a-t-il insisté.
Son collègue Atef Majdalani a pour sa part relevé, en commentant les résultats de la conférence de dialogue, que « le Hezbollah ne veut pas d'une stratégie de défense qui risque de limiter son rôle et l'usage de ses armes ». Il a en outre estimé que la déclaration de Safavi « élimine toute possibilité de doute sur l'appartenance du Hezbollah à l'Iran », avant de souligner que le parti chiite « se doit de donner des explications à ce sujet ». M. Majdalani a également demandé au ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, de convoquer l'ambassadeur d'Iran pour lui demander d'expliquer la position du conseiller du chef des pasdaran.
Abondant dans le même sens, Ahmad Fatfat a affirmé, sur base de la déclaration contestée, que « Téhéran considère le 8 Mars et le Hezbollah comme faisant partie des gardiens de la révolution iranienne et qu'il représente un même front avec eux ». Il a dans le même temps jugé que les propos de Safavi doivent être également interprétés « comme un message adressé aux modérés en Iran, dont le président Hassan Rohani, pour leur faire comprendre qu'il n'est pas question pour son camp de tolérer des concessions sur le dossier nucléaire ».
M. Fatfat s'est ensuite référé à des déclarations du chef de la diplomatie, Gebran Bassil, au sujet de la souveraineté et de l'indépendance libanaise, avant de déclarer : « Nous attendons de voir comment il va réagir au discours iranien. S'il y réagit correctement, nous l'applaudirons, sinon nous le critiquerons. »
Dans les rangs du 8 Mars, seul le député Nehmetallah Abi Nasr, membre du bloc du Changement et de la Réforme, a commenté les propos du général iranien, en rappelant que c'est la deuxième fois qu'il fait des déclarations provocantes qui représentent une violation de la souveraineté libanaise. « Le Liban, qui reste attaché à son indépendance, sa souveraineté et sa liberté de décision, souhaite les meilleures relations avec l'Iran et les pays arabes, mais ne peut en aucun cas tolérer que sa terre au Liban-Sud constitue une ligne de défense pour Téhéran ou d'autres. C'est ce dont on se plaignait d'ailleurs dans nos rapport avec la Syrie », a-t-il rappelé avant d'inviter l'officier iranien à revenir sur ses propos.
Liban
Sleiman déterminé à obtenir des clarifications de Téhéran après les propos du général iranien Safavi
OLJ / le 06 mai 2014 à 00h00
CE N'EST PLUS UN MYSTÈRE POUR PERSONNE. C'EST LA MAINMISE SUR LE PAYS... ILS ONT UNE BASE IRANIENNE AU LIBAN, AU MÉPRIS DE TOUTES LES ÉQUITÉS ET LOIS INTERNATIONALES... ET SPÉCIALEMENT DES CHRÉTIENS LIBANAIS. Où IL EST L'ISSIMO ? LE PRÉTENDU CONSENSUEL ? QU'ON ENTENDE ENFIN ET POUR UNE FOIS UN PEU SON CLAIRON DE CONDAMNATION !
13 h 44, le 06 mai 2014