L'opposition syrienne fonde de nouveaux espoirs sur la récente création d'une coalition de rebelles modérés combattant le régime de Bachar el-Assad dans le sud du pays, avec l'intention de contrôler cette région avant d'avancer vers la capitale.
Regroupant plus de 30 000 combattants de 55 brigades rebelles et baptisée le Front du Sud, cette coalition a « pour objectif d'unifier des factions divisées pour faire chuter le régime et d'œuvrer à la création d'un État démocratique garant des droits de tous les segments » de la société, selon Ibrahim al-Jabawi, de l'Organisation syrienne des médias. Sa création « il y a environ deux mois » a permis en outre d'établir des canaux de communications entre les combattants opérant tout le long de la frontière jordanienne et dans les provinces de Damas et Qouneitra, plus au Nord et à l'Ouest, poursuit M. al-Jabawi, un ancien responsable de police.
Selon lui, le Front du Sud peut d'ores et déjà se targuer de plusieurs victoires contre les forces du régime. « Ces derniers jours par exemple, des combattants de plus de 16 factions différentes ont libéré une position stratégique qui appartenait à la Brigade 61 » de l'Armée syrienne libre (ASL), chargée de sécuriser la frontière sur le plateau du Golan occupé par Israël, précise-t-il. Abou al-Majd, un porte-parole de la brigade de Yarmouk, l'une des plus puissantes du Front, affirme que cette union entre combattants rebelles est effective depuis l'échec des négociations de Genève en début d'année.
L'Arabie saoudite, un des soutiens les plus importants de la rébellion, exerce une grande influence sur les régions du sud de Damas et a contribué, en coordonnant ses actions depuis la Jordanie voisine, à y créer le nouveau Front, ont par ailleurs expliqué plusieurs sources au sein de l'opposition syrienne.
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Rejeter l'extrémisme
M. al-Jabawi et plusieurs autres ont insisté sur la volonté d'unir leurs rangs et affirmé que les groupes affiliés à el-Qaëda, notamment le Front al-Nosra, sa branche officielle en Syrie, et les jihadistes de Daech (l'État islamique en Irak et au Levant – EIIL) n'avaient pas leur place parmi eux. « Al-Nosra, qui a une influence limitée dans le Sud, n'a aucun rôle dans le Front du Sud. Dans d'autres zones de la région, les groupes islamistes ne présentent aucun danger parce qu'ils sont limités et ne se développent pas. »
Le Front du Sud entend se distinguer de la situation dans le nord de la Syrie, où une guerre fratricide oppose les rebelles. Plusieurs groupes, dont al-Nosra, excédés par les exactions attribuées à Daech et sa volonté d'hégémonie, ont lancé en janvier une offensive contre ces jihadistes. Les deux camps se livrent depuis à de violents combats et à des attentats-suicide dans les zones échappant au contrôle du régime dans le Nord. « Le but du Front du Sud est de réunir des groupes modérés dans une même coalition et de rejeter l'extrémisme », a assuré Abou al-Majd.
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Hôpital et tribunal rebelle
Dans le but de prévenir les luttes internes, le Front du Sud a mis en place « une Cour de justice » à la prison centrale de Deraa. « Lorsqu'il y a un problème entre des groupes, ils peuvent aller devant la Cour pour le résoudre. Nous avons des juges et des avocats qui travaillent là-bas. Nous recrutons mêmes des gardiens et d'autres employés », assure Abou al-Majd. « Au même endroit, nous avons prévu de construire un hôpital », poursuit-il.
Derrière cette image de modération et d'unité, les rebelles concèdent leurs faiblesses dans cette partie de la Syrie où, selon Abou al-Majd, « le régime maintient l'une de ses plus importantes concentrations de soldats ». Selon Ibrahim al-Jabawi, une aide étrangère est indispensable pour compléter leur arsenal. « Nous avons assez d'armes légères, mais nous manquons d'armes qui permettent de lutter contre les raids aériens et les tanks », affirme-t-il. « Nous espérons que les amis de la Syrie vont nous aider et nous fournir ce type d'armes, en particulier les canons anti-aériens (...) pour nous aider à libérer toutes les zones du Sud et à atteindre Damas », a-t-il enjoint.
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commentaires (3)
LES CONTRE EFFETS DE L'UKRAINE POURRAIENT BIEN RENVERSER LA DONNE... ET LES PREMIERS DEVENIR LES DERNIERS... ET LES DERNIERS LES PREMIERS ! LE MASTODONTE A PERDU SES DEUX DONTES, SA TROMPE NE POMPE PLUS, SA QUEUE SE BALANCE À LA DÉRIVE.... MAIS... ET MAIS : A-T-IL VRAIMENT PERDU SES DEUX "SMALLAH" ?
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 15, le 02 mai 2014