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À La Une - Liban

Un maître-mot, place Riad el-Solh : "Escalade !"

Rassemblement massif à Beyrouth des fonctionnaires et enseignants pour l'approbation de la grille des salaires.

La foule des manifestants en route pour la place Riad el-Solh, à Beyrouth, le 29 avril 2014. Les manifestants ont de nouveau appelé à l'adoption de al grille des salaires. Photo Marisol Rifaï

Des milliers de manifestants, enseignants des écoles privées et publiques et fonctionnaires ont répondu mardi à l'appel à la grève lancé par le Comité de coordination syndicale (CCS) pour marquer la fin du délai des deux semaines que s'était fixé le Parlement pour achever l'étude des moyens de financement de la grille des salaires du secteur public.

Les grévistes se sont d'abord rassemblés devant la Banque du Liban, dans le quartier beyrouthin de Hamra, pour interpeller le gouverneur Riad Salamé. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la Chambre de commerce, d'Industrie et d'Agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIAB), interpellant son président, Mohammad Choucair et le traitant, tout comme le président des organismes économiques, Adnane Kassar, de "voleur et de corrompu".

Les organismes économiques libanais, les institutions internationales comme la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) ou encore le gouverneur de la Banque du Liban ne cessent de mettre en garde les députés et l'opinion publique contre les "dangers de l'adoption de cette grille de 2 000 milliards de livres pour les finances et l'économie du pays".

Les manifestants, eux, dénoncent des tergiversations visant à repousser une fois de plus la grille des salaires. Ils ont fini par se rassembler place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, non loin du Parlement. Là, un manifestant a lancé aux députés : "Vous avez une grande responsabilité, celle de vous mettre aux côtés du peuple !". "Nous ne nous fatiguerons pas, nous ne reculerons pas", a-t-il ajouté.

Le 15 avril dernier, le Parlement avait reporté de deux semaines le débat sur la grille des salaires du secteur public, provoquant ainsi la poursuite des mouvements de contestation des syndicats concernés.

Toutes les régions du Liban étaient représentées mardi matin dans la foule, où se trouvaient également des écoliers. Si de nombreux fonctionnaires ont répondu à l'appel, ils restaient néanmoins minoritaires par rapport aux enseignants.

Face à la foule, le président du CCS, Hanna Gharib a déclaré que les travaux des députés "ont échoué et sont mort-nés". "Nous n'accepterons pas une grille qui soit financée aux dépens des personnes à faible revenus", a-t-il également averti. "Nous ne nous contenterons pas uniquement du financement de la grille des salaires", a également lancé Hanna Gharib, réclamant "une couverture santé globale".

"Une véritable réforme ne doit pas nuire aux acquis des enseignants qui ont travaillé dur pour les obtenir", a déclaré, de son côté, le président du syndicat des enseignants des écoles privées, Nehmé Mahfoud. Hier, il avait indiqué que son syndicat était d'accord pour la mise en place de réformes, "mais qu'elles ne se feraient pas "aux dépens de nos droits et acquis sociaux".

"La classe dirigeante a prouvé qu'elle est en étroite relation avec les organisations économiques liés à la corruption", a-t-il accusé aujourd'hui. Le président du CCS a, par ailleurs, annoncé que les enseignants du secondaire ont rejoint le comité syndical.

 

Les manifestants, eux, affirmaient n'avoir plus rien à perdre, être prêts à tout, y compris à la grève ouverte si nécessaire. Entrecoupant les discours des leaders syndicaux, montait un cri, comme une annonce de la suite des événements : "escalade !".

 

(Lire aussi : Au Liban, le corps enseignant au bout du rouleau)

 

Demain mercredi une grève générale "de mise en garde" est d'ailleurs prévue. Elle est lancée par la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) sur l'ensemble du territoire et risque de paralyser le pays. Une manifestation est de nouveau programmée à 11 heures place Riad el-Solh. L'aéroport de Beyrouth suspendra son activité entre 11 heures et 13 heures, le port de Beyrouth fermera ses portes, ainsi que tous les bureaux de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS). Les employés d'Électricité du Liban (EDL), de l'Office des eaux, de la Régie libanaise des tabacs et tombacs, d'Ogero, des municipalités, du secteur de la santé et des usines commerciales et agricoles sont également appelés à respecter la grève.

La CGTL a réitéré son soutien au projet de loi sur la grille des salaires des fonctionnaires et des enseignants et appelé les députés à "ne pas profiter de ce dossier pour augmenter les impôts, notamment la TVA".

 

 

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Des milliers de manifestants, enseignants des écoles privées et publiques et fonctionnaires ont répondu mardi à l'appel à la grève lancé par le Comité de coordination syndicale (CCS) pour marquer la fin du délai des deux semaines que s'était fixé le Parlement pour achever l'étude des moyens de financement de la grille des salaires du secteur public.
Les grévistes se sont d'abord...
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CETTE ESCALADE VA FINIR EN UNE SALADE !

LA LIBRE EXPRESSION

23 h 04, le 29 avril 2014

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Commentaires (1)

  • CETTE ESCALADE VA FINIR EN UNE SALADE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 04, le 29 avril 2014

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