Rechercher
Rechercher

Économie - Crise ukrainienne

Le spectre d’une récession se fait de plus en plus craindre en Russie

Selon le ministre des Finances, la croissance de l'économie risque d'être nulle en 2014 en raison des troubles « géopolitiques ».

« Les conditions, dans lesquelles nous devons travailler en 2014, sont les plus difficiles depuis la crise de 2008-2009 », selon le ministre russe des Finances Anton Silouanov. Joshua Roberts/Reuters

Le spectre d'une récession se fait de plus en plus craindre en Russie, le ministre des Finances ayant lui-même estimé hier que la croissance de l'économie risquait d'être nulle en 2014 en raison des troubles « géopolitiques » liés à la crise en Ukraine.
« Les conditions, dans lesquelles nous devons travailler en 2014, sont les plus difficiles depuis la crise de 2008-2009 », a lancé Anton Silouanov.
La Russie avait été frappée de plein fouet à cette époque par la crise économique et avait enregistré en 2009 une chute de près de 8 % de son PIB.
Pour 2014, « la hausse du PIB est estimée au niveau déjà bas de 0,5 %. Mais peut-être qu'elle va être proche de zéro », a-t-il estimé.
Avant lui, analystes et observateurs avaient déjà à plusieurs reprises brandi la menace d'une récession.
Dans un récent rapport, la Banque mondiale a par exemple averti que l'économie russe risquait de passer dans le rouge et de se contracter de 1,8 % dès cette année si la crise autour de l'Ukraine s'aggravait.
« La croissance est finie. 2013 était la dernière année. En 2014, ce sera une récession », a renchéri à l'AFP l'analyste Igor Nikolaev, directeur de l'institut FBK.
« Dès l'automne 2013, on avait donné -1 % comme prévision (de croissance pour 2014), alors que même dans les pires cauchemars on ne pouvait pas envisager l'annexion de la Crimée », a-t-il poursuivi.
Ces dernières années, la Russie a vu son économie ralentir fortement : la croissance est passée de 4,3 % en 2011 à 3,4 % en 2012, puis 1,3 % en 2013, alors que, selon de nombreux experts, le modèle actuel, basé sur des prix élevés des hydrocarbures, s'essouffle.
Mais le phénomène s'est aggravé en mars en raison de la confrontation avec les pays occidentaux qui a suivi la prise de la Crimée et l'adoption des premières sanctions.
La semaine dernière, le gouvernement russe a abaissé sa prévision de croissance pour 2014 à une fourchette d'entre 0,5 % et 1,1 %, contre 2,5 % auparavant, ajoutant que le tableau pourrait encore s'assombrir en cas de sévères sanctions occidentales.
Pour l'instant, les sanctions américaines et européennes ciblent surtout des personnalités russes et ukrainiennes prorusses. Mais l'Occident ne cesse d'agiter la menace de sanctions pénalisant directement l'économie.
Hier, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, qui a reconnu que la situation économique ne cessait de « se détériorer », a accusé des « forces extérieures » d'être en partie responsables des difficultés rencontrées, dans une référence non voilée aux Occidentaux. « Nos difficultés sont (...) dans une certaine mesure bien sûr liées aux tentatives de certaines forces de nous entraîner dans une crise artificielle », a-t-il dit.

La Crimée, potentiel fardeau
La semaine dernière, le gouvernement a augmenté de manière spectaculaire sa prévision pour 2014 concernant les fuites de capitaux, qui se sont accélérées en raison de la crise ukrainienne et de la menace de sanctions économiques contre Moscou, à 100 milliards de dollars contre 25 milliards auparavant.
Selon la Banque centrale, ces fuites de capitaux, mal endémique de l'économie russe, ont doublé au premier trimestre sur un an et atteint 50,6 milliards de dollars, tandis que les investissements étrangers ont été divisés par trois.
M. Silouanov a directement lié ces importantes fuites de capitaux à la situation « géopolitique ». Le ministre a dès lors directement mis en garde M. Medvedev, l'appelant à faire attention à la gestion du budget, notamment en Crimée.
La Russie a promis d'investir en masse dans la péninsule et d'augmenter les salaires et les retraites des habitants.
Mais selon M. Silouanov, nombre d'annonces ont été faites à la va-vite « sans analyser les réels besoins de la Crimée ». « Une telle approche n'est pas acceptable », a-t-il lancé, usant d'un ton critique rare pour un responsable russe.
Pour les analystes, la Crimée pourrait d'ailleurs s'avérer un fardeau économique pour la Russie.
« Même s'il n'y a pas d'escalade du conflit et que tout reste comme maintenant, la situation économique russe va se détériorer », a estimé M. Nikolaev.
Selon lui, les dépenses vers la Crimée vont « sérieusement affecter » l'économie russe, car non seulement ce sont d'« énormes dépenses imprévues », mais elles ne représentent de plus pas les investissements « les plus efficaces en termes de stimulation de l'économie ».

(Source : AFP)

 

Le spectre d'une récession se fait de plus en plus craindre en Russie, le ministre des Finances ayant lui-même estimé hier que la croissance de l'économie risquait d'être nulle en 2014 en raison des troubles « géopolitiques » liés à la crise en Ukraine.« Les conditions, dans lesquelles nous devons travailler en 2014, sont les plus difficiles depuis la crise de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut