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Liban - Liban

Al-Manar enterre deux de ses trois journalistes tombés en Syrie

À Chaat, dans la Békaa, le corps de Hamzi Hajj Hassan enveloppé par le drapeau du Hezbollah, porté par ses camarades. Photos Wissam Ismaïl

Deux journalistes de la chaîne al-Manar, le reporter Hamzi Hajj Hassan et le cameraman Mohammad Mantache, tués lundi à Maaloula par des rebelles syriens, ont été enterrés hier dans leur village natal. Les funérailles du troisième membre de l'équipe, Halim Allaw, un technicien, se tiendront aujourd'hui dans le Hermel.


Les trois hommes faisaient partie d'une importante équipe d'al-Manar, qui s'était intégrée à l'armée syrienne pour couvrir la capitulation des rebelles à Maaloula et qui avait essuyé des tirs. Selon al-Manar, « l'équipe, qui était à bord d'un 4X4 arborant clairement le sigle de la presse, a été la cible directe de takfiristes ». Les trois journalistes sont morts sur le champ alors que d'autres membres de l'équipe, à bord d'autres véhicules, ont été blessés.


L'émotion était vive hier lors des funérailles du reporter Hamzi Hajj Hassan, qui a rassemblé des milliers de personnes dans son village de Chaat, dans la Békaa.
Son corps a été transporté de l'hôpital Dar al-Hikma à Baalbeck. Du riz et des pétales de fleurs ont été lancés au passage du cortège funèbre, constitué de plus d'une centaine de voitures. À Chaat, la mère de Hamzi attendait le cortège devant la maison. Le corps du jeune homme, entouré du drapeau du Hezbollah, a été accueilli par des tirs d'armes automatiques, des cris et des youyous. Hajj Hassan était entré à al-Manar en 2009 et avait effectué plusieurs couvertures en Syrie.

 

(Lire aussi : En Syrie, le Hezbollah a acquis et professe une précieuse expérience antiguérilla)


C'est la même atmosphère qui régnait au Liban-Sud, dans le caza de Nabatiyé, à Kfarsir, village natal du cameraman Mohammad Mantache. Des miliciens du Hezbollah arborant leurs treillis militaires et la fanfare des scouts du parti sont venus rendre un dernier hommage au cameraman tombé alors qu'il exerçait son métier. Pour ces proches, Mohammad, alias Abou Jaafar, n'était pas seulement un cameraman d'al-Manar mais aussi un milicien du Hezbollah qui s'est battu au Liban à plusieurs reprises. Il était marié et père de deux enfants.


L'assassinat des trois journalistes d'al-Manar a provoqué une avalanche de réactions. Parmi les personnalités qui ont condamné l'incident les ministres Michel Pharaon, Boutros Harb, les députés Ziad Assouad, Mohammad Safadi, Kassem Hachem et Assem Kanso, l'ancien président Émile Lahoud, qui a souligné qu'il « soutient la chaîne al-Manar et le Hezbollah dans leur lutte pour la victoire contre l'injustice et le terrorisme », les anciens ministres Walid Daouk et Marwan Charbel, le mufti jaafari Ahmad Kabalan, l'uléma Ali Fadlallah, le patriarche maronite Béchara Raï, le directeur du Centre catholique d'information le père Abdo Abou Kassem, le président de l'ordre de la presse, Mohammad Baalbacki, et le président du CNA, Abdelhadi Mahfouz. L'ordre des journalistes, le syndicat des employés des médias audiovisuels et l'Union catholique internationale de la presse (UCIP-Liban) ont également dénoncé l'incident.


À Damas, le directeur de l'agence de presse syrienne SANA, Ahmad Dawa, a qualifié la mort des trois journalistes de « massacre ayant pour but d'empêcher l'opinion publique de constater la réalité de la situation à Maaloula ». De son côté, l'ambassadeur de Syrie, Ali Abdelkarim Ali, a souligné que « les trois hommes sont des martyrs car ils sont tombés sur le chemin de l'espoir et de la victoire, en luttant pour la dignité de la Syrie et du Liban ».
En Iran, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a dénoncé « le crime commis par les gangs takfiristes en Syrie. Ceci démontre encore une fois le danger de l'intégrisme », mettant l'accent sur « l'initiative du président (iranien) Hassan Rohani visant à éradiquer la violence et l'intégrisme du monde entier ».

 

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Les trois hommes faisaient partie d'une importante équipe...

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