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À La Une - Liban

Liban : un caméraman d'Al-Jadeed "tué par des tirs syriens" à Wadi Khaled

Ali Chaabane, 32 ans, tué, deux de ses confrères blessés; Sleimane et Mikati réclament une enquête à Damas.

Ali Chaabane, un caméraman de 32 ans, a été tué aujourd'hui à la frontière libano-syrienne. Anwar Amro/

Un caméraman de la chaîne de télévision libanaise al-Jadeed a été tué lundi par des tirs à la frontière avec la Syrie où il se trouvait avec deux de ses confrères, Hussein Khreiss et Abed Khayyat qui ont été blessés.

 

"Notre caméraman Ali Chaabane a été tué lorsque son équipe s'est retrouvée sous des tirs à Wadi Khaled, à la frontière avec la Syrie", a indiqué à l’AFP Mariam Bassam, directrice de l'information de cette chaîne.

Plus tard, al-Jadeed, qui a diffusé la photo de la victime, ainsi que des détails sur sa vie, a précisé que Ali Chaabane, 32 ans, a été tué par des tirs de l’armée syrienne. Fils unique, il était fiancé et sur le point de se marier. "Il était toujours prêt à mettre sa vie en danger au service de son travail", a précisé une présentatrice de la chaîne.

 

"Hussein Khreiss et Abed Khayyat ont échappé à la mort par miracle, a-t-elle ajouté. Leur voiture a été prise pour cible sans avertissement préalable. Une pluie de balles s’est abattue sur eux. Ali Chaabane a été touché par plusieurs tirs et n’a pas pu sortir du véhicule, alors que les deux autres journalistes ont réussi à s’échapper en rampant sur une longue distance pour se mettre à l’abri des tirs. Ils sont restés trois heures sans aide, avant de finalement être secourus par des habitants de Wadi Khaled".

 

Dans une entrevue accordée à la chaîne MTV, Abed Khayyat a affirmé avoir vu "des soldats syriens de l’autre côté de la frontière" tirer sur la voiture.

 

Hussein Khreiss a, de son côté, indiqué sur la chaîne al-Jadeed que la voiture se trouvait du côté libanais de la frontière, non loin des habitations. "Je ne sais pas comment les gens font pour habiter ici, c’est invivable", a-t-il dit. Visiblement très ému, il a dit ne pas avoir pu voir qui étaient les auteurs des tirs.

"Nous avions salué les garde-frontières syriens, peu après nous avons entendu des tirs nourris", a-t-il ajouté.

 

C'est la première fois qu'un journaliste est tué à la frontière entre les deux pays.

 

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a condamné la mort du caméraman et réclamé une enquête à Damas.

"Nous condamnons les tirs du côté syrien sur l'équipe de journalistes libanais (...) Nous allons informer la partie syrienne que nous condamnons cet acte inacceptable et réclamons une enquête sur cette agression", a indiqué un communiqué du Premier ministre.

Le président libanais Michel Sleimane en a également appelé à la justice dans un communiqué.

 

Le chef de l'opposition libanaise hostile au régime de Damas, l'ex-Premier ministre Saad Hariri, a, de son côté, dénoncé une "attaque abominable des forces armées syriennes" contre les journalistes et une "atteinte à la souveraineté du Liban".

 

Citant des "sources syriennes", la chaîne de télévision libanaise NBN a pour sa part affirmé que Damas a ouvert une enquête pour "élucider les circonstances" de l’incident.

 

Plus tard dans la soirée, l'agence officielle syrienne Sana a affirmé que Ali Chaabane avait été tué au cours d'un échange de tirs entre des soldats syriens et des "terroristes", terme utilisé par le régime pour désigner opposants et rebelles, qui tentaient de s'infiltrer en Syrie.

Selon Sana, "alors que l'équipe d'al-Jadeed se trouvait au poste-frontière, des tirs nourris ont éclaté, en provenance de groupes terroristes armés qui tentent chaque jour de s'infiltrer en Syrie (...) et les forces syriennes ont riposté".

 

Le Liban et la Syrie partagent 330 kilomètres de frontières, qui doivent encore être officiellement définis.

 

Plusieurs incidents ont eu lieu le long de cette frontière depuis l'éclatement il y a plus d'un an d'une révolte en Syrie.

 

Samedi, des combats entre soldats syriens et dissidents près de la ville syrienne de Qousseir, proche de la frontière avec le Liban, ont provoqué la mort de plusieurs militaires syriens et touché un bus libanais transportant de nombreux passagers, a rapporté une ONG syrienne.

 

Des habitants ont également rapporté que des roquettes étaient tombées en territoire libanais il y a une semaine.

 

La Syrie a posé des mines le long de cette frontière pour empêcher l'entrée d'armes ou de combattants rebelles.

Le Liban jouxte notamment la région de Homs, bastion de la rébellion en Syrie théâtre de pilonnages intensifs et d'offensives militaires massives. Des milliers de Syriens se sont réfugiés au Liban depuis mars 2011.

 

Un incident meurtrier a également eu lieu à la frontière turco-syrienne aujourd'hui. Deux Syriens ont été tués et au moins 15 autres blessés lundi lors de tirs près de Kilis, ville turque abritant un camp de réfugiés syriens, a affirmé une source officielle citée par l'agence de presse turque Anatolie.

Un caméraman de la chaîne de télévision libanaise al-Jadeed a été tué lundi par des tirs à la frontière avec la Syrie où il se trouvait avec deux de ses confrères, Hussein Khreiss et Abed Khayyat qui ont été blessés.
 
"Notre caméraman Ali Chaabane a été tué lorsque son équipe s'est retrouvée sous des tirs à Wadi Khaled, à la frontière avec la Syrie", a indiqué à l’AFP...

commentaires (4)

Cette mort est un Scandale. Comme celle de tous les journalistes tués. Comme celle de toutes les personnes tuées. B. el Assad restera comme le dictateur le plus meurtrier du siècle. Ceux qui osent encore le soutenir sont ses complices.

Nayla Sursock

03 h 42, le 10 avril 2012

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Commentaires (4)

  • Cette mort est un Scandale. Comme celle de tous les journalistes tués. Comme celle de toutes les personnes tuées. B. el Assad restera comme le dictateur le plus meurtrier du siècle. Ceux qui osent encore le soutenir sont ses complices.

    Nayla Sursock

    03 h 42, le 10 avril 2012

  • Sincères condoléances à la famille Ali Chaabane, pour ce jeune martyr de la presse et pour la chaîne NTV . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    14 h 26, le 09 avril 2012

  • Sincères condoléances.

    Élie Khoueiry

    11 h 48, le 09 avril 2012

  • - - Sincères condoléances à la famille de la victime et à ses collaborateurs journalistes de la chaîne NTV et plus particulièrement à son président monsieur Tahsin Khayat . Les coupables qui qu'ils soient , doivent être pointé du doigt et traduit devant la justice de notre pays .

    JABBOUR André

    10 h 32, le 09 avril 2012

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