Rechercher
Rechercher

Liban - Le commentaire

L’Iran au cœur d’une solution régionale

La question qui demeure aujourd'hui en suspens porte sur le scénario envisageable si les rapprochements irano-saoudien, russo-américain ou irano-américain ne s'accomplissent pas.
Il faut d'abord comprendre qu'aucune issue à la crise syrienne n'est envisageable indépendamment des pourparlers sur le nucléaire iranien, du processus de destruction de l'arsenal chimique syrien et d'un dénouement du dossier ukrainien. Avant l'émergence de résultats concrets à ces trois niveaux, rien ne sera débattu, y compris la guerre en Syrie.


En attendant, les États-Unis se prépareraient en même temps au scénario de l'entente et à celui d'un éventuel différend qui empêcherait tout accord, comme le rapportent des sources diplomatiques, relevant l'importance à ce niveau du scénario relatif à la Syrie. En effet, régler le dossier syrien serait le point de départ de nombreuses solutions dans la région, selon les mêmes sources.


En réalité, l'Iran détient toutes les cartes de résolution de la crise, aussi bien au Liban, qu'en Syrie et en Irak, ou même en Palestine, à l'instar de Hafez el-Assad à l'époque. La question est donc celle de savoir quel est le prix que Téhéran demande aujourd'hui pour exploiter ces cartes ?


Certains estiment que l'Iran souhaiterait garantir une prééminence en Irak, en Syrie et au Liban, auquel cas elle cesserait d'intervenir dans les pays du Golfe, ce qui devrait rassurer l'Arabie saoudite. Il semblerait d'ailleurs que les États-Unis ne contestent pas le découpage de la région en zones d'influence, réparties entre l'Iran et l'Arabie. Pareille entente devrait aboutir à asseoir, en Syrie et en Irak, un régime qui tranquillise les Iraniens et parvient ainsi à rendre à ces pays leur stabilité.


Pour le Liban, bourré de sensibilités particulières, la seule garantie de stabilité serait la neutralité, telle que préconisée dans la déclaration de Baabda. L'Iran serait à même de garantir la mise en œuvre de ce document, une fois le marché conclu en Irak et en Syrie. Si le Hezbollah continue d'émettre des réserves sur le principe de neutralité, qui est pourtant la seule issue réelle et efficace au malaise libanais, ces réserves devront s'estomper une fois l'accord avec l'Iran conclu. En attendant, c'est le statu quo qui perdure, et avec lui, peut-être, le vide présidentiel, jusqu'à l'émergence d'une nouvelle entente régionale.


Mais les détails de cette entente restent à élucider, surtout que sa réussite est tributaire d'abord d'une entente sur le nucléaire qui rassure Israël. Un autre élément tout aussi nécessaire pour apaiser Israël est la destruction intégrale des armes chimiques syriennes, qui mettrait un terme définitif au risque d'une nouvelle moumanaa syrienne, chapeautée par l'Iran. Selon la même logique, les armes illégales du Hezbollah finiraient par perdre leur raison d'être.

La question qui demeure aujourd'hui en suspens porte sur le scénario envisageable si les rapprochements irano-saoudien, russo-américain ou irano-américain ne s'accomplissent pas.Il faut d'abord comprendre qu'aucune issue à la crise syrienne n'est envisageable indépendamment des pourparlers sur le nucléaire iranien, du processus de destruction de l'arsenal chimique syrien et d'un dénouement...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut