Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a tenu hier une conférence de presse pour expliquer pourquoi le Liban a envoyé une lettre de protestation contre les dernières résolutions prises au terme de la réunion ministérielle au sein de la Ligue arabe, qui s'est tenue au Caire, en Égypte, le 9 avril 2014, et qui a été présidée par le chef palestinien Mahmoud Abbas. M. Bassil a sur ce plan affirmé protester contre la non-inclusion du refus de la naturalisation des réfugiés palestiniens au Liban dans le texte issu de cette réunion.
« Nous avons répondu présent à l'invitation de la Ligue arabe à cette réunion, pour connaître les résultats des concertations entre l'État hébreu et la Palestine, et nous avions approuvé lors de la réunion préliminaire les résolutions qui étaient censées être rendues publiques à l'issue de cette réunion extraordinaire, a-t-il affirmé. Le texte était censé stipuler l'équation tripartite, et donc le retrait des forces israéliennes jusqu'aux frontières de 1967, l'édification de l'État palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est et le retour des réfugiés, le tout en contrepartie de la reconnaissance de l'État d'Israël, mais l'une de ces clauses concernant "le droit au retour" n'a pas été mentionnée dans le texte final malgré les réserves de notre représentant à la Ligue arabe. »
Et d'ajouter : « Le Liban a longtemps soutenu la cause palestinienne et en a payé le prix ; le Liban valorise d'ailleurs les positions palestiniennes officielles prises depuis le début du printemps arabe et qui stipulent la distanciation des Palestiniens qui se trouvent dans les camps libanais des conflits régionaux, pour protéger le Liban. Nous espérons que cela se traduira par une remise des armes palestiniennes à l'État libanais. Mais il nous importe que le droit au retour soit mentionné, cela étant particulièrement important pour le Liban qui soutient ce droit de manière constante, quitte à ce qu'il devienne un refus de la naturalisation, si les réfugiés palestiniens venaient à renoncer à leur droit. »
« Des bombes humaines... »
Citant de nombreux textes légaux et de nombreux pactes, le ministre Bassil a martelé que le droit au retour et le refus de la naturalisation étaient des notions acquises, assurant que le Liban n'était pas concerné par tout traité qui serait conclu entre Israël et la Palestine. Il a également estimé qu'une naturalisation causera un déséquilibre flagrant dans la démographie et une explosion sociale qui aboutira à la division et à la désintégration du pays. « Le Liban et la Palestine doivent être solidaires, en ce qui concerne le droit au retour et personne ne peut leur retirer ce droit », a-t-il dit, signalant que la renonciation au droit au retour signifiait la déclaration d'un État juif et la dispersion du peuple palestinien. « Toute solution qui ne tiendra pas compte de la société libanaise fera des réfugiés des bombes à retardement. Le Liban n'acceptera qu'aucun accord tenu entre Israël et la Palestine lui soit imposé », a-t-il clamé. Rendant lecture du message qu'il avait adressé à la Ligue des pays arabes, M. Bassil s'est dit « surpris » du fait que ne soit pas mentionné le droit au retour dans le texte de la Ligue arabe, ajoutant avoir contacté le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Arabi ainsi que le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad al-Malki, pour leur transmettre ses réserves.
Le ministre Bassil a enfin annoncé qu'il s'était réuni avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, au Koweït et qu'ils s'étaient « entendus sur les constantes ». « C'est pourquoi je suis surpris de voir que le sujet n'a pas été mentionné dans la décision finale. L'initiative arabe a été ainsi tronquée et cette faute devrait être corrigée », a-t-il conclu, révélant que M. Arabi lui a expliqué que « certains États ne veulent pas citer ce sujet pour éviter toute diversion du sujet principal : les concertations israélo-palestiniennes parrainées par les États-Unis ».
commentaires (6)
CORRECTION ! Merci : ce ministré mais tout aussi dangereux béssîîîl "boutronais" ; très, très mauvais.....
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 55, le 17 avril 2014