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Israël passe aux sanctions contre les Palestiniens

La Ligue arabe "fait porter à l’État hébreu l'entière responsabilité de la dangereuse crise".

La Ligue arabe a fait porter l'entière responsabilité de la dangereuse crise dans les négociations de paix à Israël, à l'issue d'une réunion, mercredi, au siège de l'institution panarabe au Caire, à la demande du président palestinien Mahmoud Abbas. AFP PHOTO / MOHAMED EL-SHAHED

Israël, inhabituellement montré du doigt par l'allié américain pour le blocage du processus de paix, a réagi mercredi en incriminant les Palestiniens, contre lesquels il a commencé à prendre des sanctions.

Les ministres arabes des Affaires étrangères réunis au Caire ont "fait porter à Israël l'entière responsabilité de la dangereuse crise" des négociations, soutenant la position du président palestinien Mahmoud Abbas, qui a accusé l’État hébreu d'avoir pour "objectif stratégique de gagner du temps".

Les ministres du gouvernement de Benjamin Netanyahu ont reçu mercredi instruction de limiter les contacts avec leurs homologues palestiniens, sauf en matière de sécurité et de négociations, selon une source gouvernementale israélienne.

"En réponse aux violations palestiniennes des promesses faites dans le cadre des négociations de paix, il a été demandé aux ministres de s'abstenir de rencontrer leurs homologues palestiniens", a précisé cette source sous couvert de l'anonymat, en allusion à la signature des demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux.

Le ministre palestinien du Travail Ahmad Majdalani a toutefois minimisé la portée de cette décision, soulignant que "90% des affaires quotidiennes se traitent avec l'administration militaire israélienne". "Dans les faits, il n'y a pas de rencontres organisées entre ministres palestiniens et israéliens, à part entre ministres des Finances", a déclaré M. Majdalani à l'AFP.

Le ministre israélien de l'Environnement Amir Peretz (centre droit) a qualifié la décision de M. Netanyahu d"'inutile et de prématurée", appelant à une réunion du gouvernement à ce sujet.

Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, y a vu "une gifle à tous ceux qui parient sur le succès du processus de paix avec l'ennemi israélien", appelant dans un communiqué "l'Autorité et le président Abbas à lâcher la bride à la résistance pour dissuader l'occupation israélienne".

Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a annoncé dans un communiqué avoir organisé des réunions d'urgence des institutions et ministères "pour étudier les répercussions de la décision du gouvernement israélien imposant des sanctions supplémentaires au peuple palestinien".

Une source gouvernementale palestinienne a indiqué à l'AFP que les premières sanctions pourraient être un début de gel du transfert des taxes collectées par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne.

 

Kerry vise surtout Israël
Selon l'entente conclue en juillet sous l'égide du secrétaire d’État américain John Kerry, Israël s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993. En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations internationales jusqu'à la fin des pourparlers.

Mais Israël a refusé de libérer le 29 mars, comme prévu, un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant désormais une prolongation des négociations au-delà du 29 avril.

Mahmoud Abbas a riposté en signant le 1er avril les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par Israël pour ces libérations le déliaient de son engagement.

M. Kerry a critiqué mardi les deux parties pour leurs récentes décisions, mais s'en est pris plus particulièrement à Israël.

"Malheureusement, les prisonniers (palestiniens) n'ont pas été libérés le samedi (29 mars) quand ils devaient l'être", a-t-il déploré. "Puis, un jour, deux jours, trois jours sont passés et dans l'après-midi, quand ils (les Israéliens, NDLR) pouvaient peut-être le faire, 700 logements de colonisation étaient annoncés à Jérusalem et +pouf+, voilà où nous en sommes", a-t-il regretté.

Le gouvernement Netanyahu est resté largement silencieux sur cette mise en cause des États-Unis, qui fournissent à Israël une aide militaire annuelle de 3,1 milliards de dollars, soit environ 20% du budget israélien de la Défense.

Les rares ministres à s'exprimer ont rejeté sur les Palestiniens la responsabilité de la crise.

"Pendant des années, ce sont les Palestiniens qui ont tenté, avec leurs explosions, de nous empêcher de vivre dans la capitale éternelle du peuple juif et Israël ne présentera jamais ses excuses pour ses constructions à Jérusalem", a lancé le ministre de l’Économie Naftali Bennett, chef du parti nationaliste religieux Foyer Juif. Il faisait référence aux 708 unités prévues dans le quartier de colonisation de Gilo.

Malgré ces échanges d'accusations, une nouvelle rencontre entre négociateurs israéliens et palestiniens sous médiation américaine est prévue jeudi à Jérusalem, au lendemain de la réunion de la Ligue arabe.

 

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