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Liban - Sécurité

Timide combat d’arrière-garde du salafiste Chahhal à Tripoli

Quelques dizaines d'habitants de Tebbané ont protesté hier contre les perquisitions effectuées par l'armée.

Vue de la marche de protestation hier dans la matinée contre les perquisitions de l’armée à Bab el-Tebbané.

Le plan de sécurité mis en œuvre depuis quelques jours à Tripoli s'est heurté hier à une brève résistance sur le terrain.
Dès les premières heures du matin, alors que l'armée effectuait des perquisitions, avec l'ordre d'arrêter les combattants recherchés par la justice et de saisir les armes et munitions par tous les moyens, des explosions et des tirs étaient perceptibles dans les environs de Barraniyeh et de Tebbané.
Un peu plus tard, des hommes de Bab el-Tebbané entamaient une marche pour protester contre la mise en œuvre de ce plan de sécurité, qu'ils jugent « partial », et les perquisitions qui l'accompagnent. Des dizaines de jeunes hommes se sont dirigés du marché des légumes jusqu'à Haret Barraniyeh, en passant par la mosquée al-Nasiri, pour protester contre les opérations de perquisitions effectuées par l'armée. Ils ont bloqué plusieurs routes, d'al-Dabagha jusqu'au marché de blé, avec des pneus enflammés. Selon l'Agence nationale d'information, des manifestants auraient lancé trois grenades dans le lit du fleuve Abou Ali.
À l'arrivée du cheikh Daaï al-Islam al-Chahhal à Haret Barraniyeh en milieu de matinée, pour se joindre à la manifestation, les forces de sécurité ont saisi deux véhicules de son convoi et arrêté les conducteurs des deux véhicules déclenchant un vif mécontentement dans la foule. Des partisans de l'un des plus anciens chefs salafistes au Liban ont vite réagi en bloquant dans les deux sens l'autoroute internationale Tripoli-Beddawi, qui mène au Akkar, avec des poids lourds, réclamant que soient restitués les véhicules saisis et les chauffeurs relâchés. L'armée, qui a progressivement rouvert les routes du marché de blé, de Barraniyeh et plus tard du marché de légumes, n'a pas tardé à débloquer également l'autoroute de Beddawi.
Un communiqué du commandement de l'armée a expliqué ensuite les circonstances de la saisie des deux véhicules du convoi de cheikh Chahhal. « Suite au blocage, par quelques individus, de plusieurs routes au niveau de Zahiriyé, des deux marchés de légumes et de blé à Tripoli avec des pneus enflammés, pour contester les perquisitions effectuées par des unités de l'armée et des forces de sécurité, dans les domiciles de personnes recherchées, une unité de l'armée est intervenue pour disperser la foule et rouvrir les routes. L'armée a également arrêté deux personnes pour port d'armes (trois fusils d'assaut, deux revolvers et leurs munitions) et pour la conduite de deux véhicules sans papiers légaux. Les personnes arrêtées, ainsi que les objets saisis, ont été remis aux autorités compétentes », selon un communiqué publié par le commandement de l'armée.

Chahhal : Tripoli doit être traité comme la banlieue sud
De son côté, cheikh Chahhal a tenu une conférence de presse vers midi, pour déclarer que « le Liban est kidnappé et que la réponse se trouve chez le commandement de l'armée et le gouvernement ».
« Le Liban et la décision de l'armée sont kidnappés et notre armée cherche à se conduire comme l'armée syrienne, qui tue son peuple et se sert de chabbiha », a-t-il indiqué. Le devoir de l'armée est d'arrêter des suspects et non de les tuer, a-t-il ajouté, mettant en garde contre « la tentative d'utiliser l'institution militaire en faveur d'un camp contre un autre », stigmatisant par la même occasion « le silence coupable des dirigeants politiques et religieux » de la communauté sunnite.
Estimant qu'il existe un « complot contre la communauté sunnite » que l'on cherche « à soumettre au projet iranien », il a exprimé son refus que Tripoli et Ersal, villes sunnites, « soient traitées différemment de la banlieue sud de Beyrouth ».
« Notre combataujourd'hui est pour notre dignité, la dignité sunnite qu'ils ont tenté de briser sous couvert sécuritaire. »
Dans une interview à l'agence d'informations al-Markaziya, il a tempéré ses propos, appelant à « une mise en œuvre équilibrée et globale du plan sécuritaire », qui préluderait à « une réconciliation juste entre Bab el-Tebbané et Baal Mohsen ». « Nous comptons sur la sagesse de l'armée pour bien traiter avec les habitants de Tebbané », a-t-il conclu, appelant ceux-ci à « coopérer avec l'armée pour faire réussir le plan sécuritaire ».
Notons que l'armée avait arrêté la veille deux caïds locaux à Baal Mohsen. En outre, en début de soirée hier, un dépôt d'armes a été perquisitionné à Saqi Beddawi, et plusieurs hommes ont été arrêtés à Barraniyeh, après la perquisition de leur domicile et la saisie de leurs équipements militaires.
Dans ce contexte, le comité de suivi des droits des propriétaires de fonds industriels, commerciaux et artisanaux réuni hier a salué sans réserves « la réussite du plan sécuritaire », remerciant le président de la République « pour l'attention qu'il a portée directement à la sécurité de Tripoli, et de Bab el-Tebbané en particulier », selon un communiqué. Les propriétaires de commerces ont également salué « le rôle du commandement de l'armée et les grands sacrifices que celle-ci a accomplis pour rétablir le calme et la stabilité dans la ville ».

Le plan de sécurité mis en œuvre depuis quelques jours à Tripoli s'est heurté hier à une brève résistance sur le terrain.Dès les premières heures du matin, alors que l'armée effectuait des perquisitions, avec l'ordre d'arrêter les combattants recherchés par la justice et de saisir les armes et munitions par tous les moyens, des explosions et des tirs étaient perceptibles...

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