La direction de la Sûreté générale a annoncé dimanche avoir transmis à la police judiciaire de Tripoli une plainte de viol déposée par une ressortissante éthiopienne travaillant comme employée de maison au Liban. La jeune femme, âgée de 32 ans, affirme avoir été sexuellement agressée par un responsable de bureau de recrutement de travailleuses domestiques dans la localité de Koussia, au Koura, dans le nord du Liban. D'après l'enquête menée par la Sûreté générale, la travailleuse éthiopienne a été conduite au bureau précité par son employeuse après une discorde qui a éclaté entre les deux femmes. La secrétaire travaillant dans le bureau a de suite contacté l'employé en charge afin qu'il vienne au bureau pour régler l'affaire. A son arrivée, l'homme, âgé de 40 ans, a battu la travailleuse éthiopienne "dans le but de la punir". Il l'a ensuite obligé à se déshabiller et l'a violée dans une pièce avoisinante. L'accusé a également menacé la victime, l'enjoignant de ne pas évoquer l'incident à son employeuse.
Suite aux résultats de l'examen médical qui a démontré des traces de l'agression, la direction de la Sûreté générale affirme, dans un communiqué, avoir arrêté le responsable accusé de viol, ainsi que la secrétaire soupçonnée de complicité, conformément à une décision des autorités judiciaires concernées.
Au Liban, les travailleuses domestiques sont exclues du code du travail.et soumises au système du "kafil" (garant), qui place la main-d'œuvre domestique migrante en position de grande vulnérabilité, face à un employeur qui peut user de son pouvoir pour commettre toutes sortes d'abus.
Il y a plus de 200 000 travailleuses domestiques au Liban et, en moyenne, on déplore dans leurs rangs un décès par semaine. Près de 21 % d'entre elles sont soumises à des exactions sexuelles et 31 % sont retenues à l'intérieur du domicile de leurs employeurs. Près de 80 % ne sont pas autorisées à avoir un jour de congé par semaine et 88 % des employeurs confisquent le passeport de leurs employées étrangères.
Pour mémoire
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Mais enfin quand et comment seront protégées ces employées étrangères traitées comme des ESCLAVES ?! Quelle honte pour tous les libanais!!!
11 h 29, le 24 mars 2014