Samy Gemayel accuse le Hezbollah de "refuser la logique démocratique"

"Il y a neuf ans, c'était mon frère (l'ancien ministre Pierre Gemayel, assassiné le 21 novembre 2006 à Jdeidé) qui était là, devant vous, à ma place, a dit le député Samy Gemayel, coordinateur du parti Kataëb, à l'occasion d'une cérémonie organisée par la coalition du 14 Mars pour marquer le 9e anniversaire de la révolution du Cèdre. Je salue la mémoire de tous les jeunes qui ont affronté le régime syrien et participé à la révolution du Cèdre il y a neuf ans. La coalition du 14 Mars ne représente pas à nos yeux un axe ou un groupement de partis politiques, mais la continuité de la lutte du peuple libanais dans le but de bâtir un Etat libre et souverain".

"Le 14 Mars représente la conscience nationale qui a affronté l'occupation, l'exil, la prison, les armes, les attaques et les assassinats, a-t-il ajouté. En tant que membre du 14 Mars, j'ai été déçu à plusieurs reprises en raison de certaines concessions et de certaines erreurs commises par la coalition. Mais cette déception est normale parce que nous menons un combat inégal. Nous avons été déçus parce que les forces du 14 Mars ont refusé de répondre à la violence par la violence et parce qu'elles ont refusé d'imposer leur point de vue comme les autres l'ont fait".

Dans son discours, Samy Gemayel a critiqué le Hezbollah, accusant le parti chiite de refuser "la logique démocratique". "Lorsque le Hezbollah n'est pas satisfait des résultats des élections, il fait parader ses miliciens dans les rues, alors que si nous perdons nous attendons les prochaines élections en tant qu'opposition".

"Est-ce en faisant tomber le gouvernement de Saad Hariri et en l'exilant à Paris que nous combattons l'extrémisme au Liban?, a demandé Samy Gemayel. Est-ce en affamant les Libanais que nous combattons l'extrémisme? Le peuple libanais est fatigué parce qu'il est privé de vie et la situation actuelle est devenue invivable".

Le Hezbollah justifie son engagement en Syrie aux côtés des troupes de bachar el-Assad en expliquant lutter contre l'extrémisme takfiriste.

Evoquant les divisions autour de la déclaration ministérielle, le député a affirmé que le conflit n'est pas d'ordre linguistique, mais existentiel pour le pays. "Les divisions concernent la conception de l'Etat, a-t-il dit. Ils refusent l'Etat et ses institutions. Devrions-nous céder face à leurs pressions?"

"Le Hezbollah finira par revenir au Liban et respecter la souveraineté du pays, a-t-il poursuivi. La communauté chiite ne restera pas en marge de la société. Les parents des Libanais tués en Syrie en soutien à un régime dictatorial ne resteront pas silencieux et finiront par retourner à l'Etat".