On s'était réjoui comme on peut de la formation du nouveau gouvernement. Certains y voyaient l'espoir d'un possible regain de confiance des ménages, investisseurs et touristes. D'autres tablaient sur l'arrêt des incidents sécuritaires qui enfoncent tous les jours un peu plus certaines régions dans la violence, sinon l'angoisse de la survie.
Et si les membres de ce nouveau gouvernement transcendaient les querelles de la déclaration ministérielle pour se concentrer sur les affaires devenues plus urgentes que courantes ? Et si le délai présidentiel était respecté ?
Et si l'été 2014 rimait avec un Doha 2008 bis ? Et si les agences de notation se mettaient à louer en chœur, non plus la résilience – terme on ne peut plus galvaudé –, mais la renaissance d'un Liban insouciant, gorgé de tous les soleils ?
Et si nous arrêtions d'attendre l'aval politique et financier des puissances régionales et internationales ? Et si nous enclenchions le forage gazier avec toute la bonne foi du monde, dette et déficit publics
obligent ? Et si la richesse énergétique de Chypre et d'Israël arrêtait de nous narguer ?
Et si les investisseurs ciblaient plus vers Beyrouth et les
multiples lieux de villégiature que les déserts régionaux construits à coups de millions et d'esclavagisme version moderne ? Et si nous arrêtions de jalouser amèrement Dubaï, Doha et tous les ailleurs « plus sûrs »?
Et si le Liban avait finalement sa biennale ?
Et si les avions et les hôtels étaient pleins à craquer à partir du mois de juin ? Et si les embouteillages étaient moins l'effet d'une infrastructure désuète que d'une ébullition touristique ?
Et si l'ATCL organisait enfin un tournoi de tennis du circuit ATP ?
Et si Mick Jagger venait se déchaîner sur les marches du temple de Bacchus ? Et si Beyrouth devenait la plateforme par excellence des paradis nocturnes rythmés par les sons et les lumières des DJ internationaux ?
Et si on n'avait plus peur de conduire jusqu'à Tripoli à 5 heures du matin pour des « znoud el-sett » censés absorber les excès de la veille ?
Et si le Liban-Sud était prisé pour ses plages de sable ?
Et si on arrêtait d'être réduit à un amalgame amorphe de discours nostalgiques et d'aigreur malsaine ?
Et si.
Économie - Éconerf
Et si ?
OLJ / Par Rana ANDRAOS, le 13 mars 2014 à 00h00
commentaires (5)
Et si on déménage tous sur Mars??
Bahijeh Akoury
17 h 40, le 13 mars 2014