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Liban - La situation

Salam souhaiterait que ce soit le Conseil des ministres qui tranche le différend sur la « résistance »

Une fois n'est pas coutume : les hauts responsables officiels ont apporté la preuve au cours du week-end dernier que lorsque la volonté politique existe, l'appareil étatique est en mesure d'aboutir dans les délais les plus brefs à des résultats positifs en matière de sauvegarde de la paix civile. La fermeté, la détermination et la rapidité d'action des services de sécurité concernés ont ainsi eu raison des gangs mafieux de la Békaa et ont abouti à la libération, samedi à l'aube, du jeune garçon Michel Sakr (9 ans), enlevé vendredi matin à Zahlé alors qu'il se rendait à son école.


Le dénouement heureux de cette affaire constitue à n'en point douter un franc succès pour les nouveaux ministres de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, et de la Défense, Samir Mokbel, à qui le Premier ministre Tammam Salam a tenu à rendre hommage à cet égard. Il reste qu'il est malgré tout nécessaire d'admettre, pour ne pas verser dans l'angélisme et l'optimisme primaire, que cette fermeté dont ont fait preuve les responsables et les services de sécurité a ses limites. Des limites dictées par les considérations d'ordre géopolitique à caractère stratégique. On l'aura deviné, ces considérations sont généralement liées, de près ou de loin, à la ligne de conduite du Hezbollah qui obéit à des impératifs régionaux et qui transcende ainsi les facteurs purement libanais.


En clair, le positionnement iranien du Hezbollah, s'inscrivant dans le sillage des ambitions du régime des mollahs à Téhéran, impose, sur le terrain, des limites à toute percée que pourraient effectuer les responsables étatiques dans un domaine déterminé. Cela se manifeste plus particulièrement, dans le contexte actuel, par le sérieux coup de frein qui a été donné à l'élan pris dès sa formation par le nouveau gouvernement de Tammam Salam, et auparavant – il y a plus de dix mois – lors de la désignation de M. Salam à la présidence du Conseil.


Toutes les positions adoptées par le Hezbollah après la désignation de M. Salam et jusqu'à la mise sur pied du nouveau cabinet obéissent en effet à des calculs en rapport avec la stratégie de la République islamique iranienne dans la région. Cela se reflète notamment dans les délibérations et les discussions de la commission ad hoc chargée de plancher sur le texte de la déclaration ministérielle. Les membres de cette commission sont appelés à tenir demain, mardi, une nouvelle réunion au Grand Sérail, sous la présidence de M. Salam, afin de tenter d'aboutir à une solution à un problème chronique, et conflictuel, qui se pose au pays depuis plusieurs années : le rôle de l'appareil militaire du Hezbollah et ses rapports avec l'État central...


Depuis la formation du cabinet Salam, les réunions de la commission ministérielle ad hoc butent sur cette question précise. Après avoir tourné ses armes vers le front interne au lendemain de la guerre de juillet 2006, le Hezbollah a maintenant entraîné d'une manière unilatérale l'ensemble du pays dans son aventurisme syrien, envoyant ses miliciens combattre en Syrie pour sauver le régime de Bachar el-Assad, faisant fi des retombées internes d'une telle implication. Ayant de ce fait braqué contre lui une très large partie des Libanais, le Hezbollah est à la recherche d'une nouvelle légitimité qu'il a perdue sur les fronts syriens. D'où son insistance à obtenir une reconnaissance de son rôle en tant que « résistance » autonome dans la déclaration ministérielle en gestation. Pour le Hezbollah, cette nouvelle légitimité est d'autant plus importante que le cas échéant elle lui serait accordée par un gouvernement au sein duquel le 14 Mars est en position de force. Cela pourrait peut-être expliquer le fait qu'il aurait accepté de faire des concessions au niveau de la composition du cabinet afin d'amener par la suite le 14 Mars à lui renouveler la couverture légale et la légitimité sérieusement ébranlées par l'aventure syrienne.


Les ministres du 14 Mars paraissent toutefois conscients du piège et insistent pour que toute mention du rôle de la « résistance » soit liée à une clause impérative : la soumission de la « résistance » au contrôle et à la supervision de l'État. Un tel lien est toutefois rejeté par le Hezbollah qui refuse évidemment de remettre en cause l'autonomie totale de son appareil militaire.


Ces deux approches étant inconciliables, le Premier ministre aurait proposé que le problème de l'élaboration de la déclaration ministérielle soit soumis au Conseil des ministres afin qu'il tranche directement la question du lien de la milice du Hezbollah avec l'État. Cette suggestion aurait toutefois suscité de sérieuses réserves de la part du parti chiite pro-iranien qui craint d'être mis en minorité au sein du Conseil des ministres si la clause relative à la « résistance » est soumise au vote. Le Hezbollah aurait informé M. Salam dans ce cadre que si le Conseil des ministres est saisi du dossier de la déclaration ministérielle, c'est tout le texte de ce document qui devrait alors être à nouveau remis sur le tapis. Selon certaines sources, le 14 Mars aurait souligné qu'il ne voit pas d'inconvénient à une telle solution. On en saura sans doute davantage sur ce plan à la faveur de la nouvelle réunion que la commission ministérielle ad hoc tiendra demain après-midi sous la présidence de Tammam Salam. Encore qu'on voit mal comment les membres du gouvernement parviendraient à concilier l'inconciliable...

 

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Une fois n'est pas coutume : les hauts responsables officiels ont apporté la preuve au cours du week-end dernier que lorsque la volonté politique existe, l'appareil étatique est en mesure d'aboutir dans les délais les plus brefs à des résultats positifs en matière de sauvegarde de la paix civile. La fermeté, la détermination et la rapidité d'action des services de sécurité...

commentaires (6)

Ce qui importe c'est la resistance au sionisme malfaisant , rien qu'a voir ce qu'il a fait a nos voisins palestiniens , le peuple libanais ne devrait jamais etre exclus de cette noble tache que cela ne nous arrive jamais , NON , JAMAIS .Tout le reste c'est du BLA BLA BLA ....

FRIK-A-FRAK

18 h 16, le 10 mars 2014

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Commentaires (6)

  • Ce qui importe c'est la resistance au sionisme malfaisant , rien qu'a voir ce qu'il a fait a nos voisins palestiniens , le peuple libanais ne devrait jamais etre exclus de cette noble tache que cela ne nous arrive jamais , NON , JAMAIS .Tout le reste c'est du BLA BLA BLA ....

    FRIK-A-FRAK

    18 h 16, le 10 mars 2014

  • LE CONSEIL DES MINISTRES, COMME EN COQ CASTRÉ, NE PEUT PLUS CHANTER ET ANNONCER LE MATIN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 26, le 10 mars 2014

  • Chî tamaâm yâ salâm ! Très,très Subtil, le Tammam Salam....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 15, le 10 mars 2014

  • FACILE ! DÉMOCRATIQUEMENT : AU SUFFRAGE MINISTÉRIEL, OU ENCORE MIEUX AU SUFFRAGE NATIONAL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 40, le 10 mars 2014

  • SI ON RAMASSE SA QUEUE ENTRE SES JAMBES... ADIEU BEAU LIBAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 55, le 10 mars 2014

  • On peut parler de tout ce qu'on veut dans une déclaration ministérielle, mais il est préférable que ce soit dans le respect de la vérité. Ainsi, on peut placer le mot "résistance", mais à condition que ne puisse être fait aucun lien avec la milice du Hezbollah.

    Yves Prevost

    06 h 59, le 10 mars 2014

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