« Le Rossignol » de Stravinsky

La troupe du Helikon Opera à nouveau sur les planches d'al-Bustan. Une troupe russe qu'on ne présente plus tant ses prestations à vocation multiple (œuvres opératiques et récitals de chant) sont depuis belle lurette dans les faveurs des mélomanes des festivaliers de Beit Méry.
Pour ce soir 4 mars, le dévolu est jeté sur Le Rossignol de Stravinsky, une belle leçon de sagesse, amusante et instructive, sur la beauté des choses immatérielles et sur la vanité des êtres, tirée d'un conte d'Andersen.
Le directeur de l'ensemble orchestral, Vladimir Pontin, et le directeur artistique de la scène, Dimitri Bertman, présentent cette œuvre lyrique se déroulant aux confins asiatiques. Sur un livret de Stéphane Mitousoff, se déroule en trois actes le conte Le Rossignol et l'empereur de Chine de l'auteur danois de La Petite Sirène.
Belle fabulation avec des gens simples, tels des pêcheurs et cuisinières, une oligarchie peu reluisante, telle une cour de courtisans serviles et flatteurs, et un empereur imbu de son pouvoir, mais ayant quand même du cœur et une certaine sensibilité...
Histoire charmante d'un rossignol qui dispense la joie par son chant, imité par un volatile d'une mécanique perfide. L'authentique rossignol banni du royaume et le faux sont dans les soieries et les dorures. Mais la supercherie est démasquée. Le vrai rossignol reviendra pour redonner goût à la vie à un souverain en perte de son appétit de vivre...
Une dizaine de personnages – un empereur, un chambellan, un pêcheur, un rossignol (rôle tenu par un soprano bien entendu), une cuisinière, un bonze, la mort (voix prêtée à un contralto) et des courtisans – pour ce divertissement de bon aloi où sagesse et musique stravinskienne font un excellent mariage.