Comme à chaque année, je suis fidèle au rendez-vous. Comme à chaque année, je suis invitée à la manifestation la plus prestigieuse du cinéma. La cérémonie des oscars. Mais comme à chaque année, contrairement aux autres invités, je ne porte pas robe longue mais pyjama et ne bois pas de champagne mais un simple café pour me requinquer. Fuseau horaire oblige. Vers trois heures du matin, heure de Beyrouth, tout ce beau monde d'acteurs, réalisateurs et producteurs se met à défiler. Qui viendra ? Qui ne viendra pas ? Qui n'a pas participé cette année à la bonne marche du 7e art ? Les vétérans se font rares comme Dustin Hoffmann, Jack Nicholson ou Warren Beatty. Ils deviennent des présentateurs. Ils remettent les statuettes aux plus jeunes. Le cinéma est relais. Bien que dans la liste de cette année on retrouve aux côtés de John Travolta, de Kevin Spacey et de Daniel Day-Lewis, Anne Hathaway et Christoph Waltz, ainsi que d'autres personnalités, parmi lesquelles le couple Pitt-Jolie, Charlize Theron, Benedict Cumberbatch et également Andrew Garfield, Jamie Foxx, Chris Hemsworth et Channing Tatum.
Les femmes irradient de beauté. Elles sont habillées par tel ou tel couturier et, à entendre les noms libanais de la haute couture, cela nous remplit de joie et de fierté.
Certes la concurrence est rude, mais les récompenses outre-Atlantique sont toujours un hymne à la vie même lors de la citation des disparus de l'année. Aussitôt que tout le monde pénètre le Dolby Theatre de Hollywood, la cérémonie peut commencer et c'est la pétillante Ellen DeGeneres qui est la Mr Loyal de l'année cette 86e édition.
Au fur et à mesure que les récompenses sont remises, c'est tantôt la satisfaction des bonnes et justes prévisions qui prévaut, tantôt le lobbying en prend pour son compte, car il aura fait gagner un tel au détriment d'un autre. La bataille fait rage. Au « Final Countdown », c'est-à-dire vers 7 heures du matin quand l'aube a déjà pointé et que les plus prestigieuses statuettes sont remises, à savoir celles du meilleur acteur, meilleur metteur en scène et meilleur film, l'adrénaline monte et on a de la peine à aller se recoucher. On se félicite du bon travail fait tout en attendant l'année prochaine.